Ce printemps 2021 a été marqué par la sortie de Sand, le nouvel album du groupe belge Balthazar… Et on le passe en revue !
Encore une pochette improbable pour Balthazar
Balthazar, c’est d’abord une histoire de pochettes surréalistes. Il y a deux ans pour Fever, on avait eu droit à une meute de lycaons pris en contre-plongée et nous menaçant du regard.
Cette année, le quintet de Courtrai nous prend à nouveau par surprise en affichant pleine balle un éléphant de mer sagement assis dans une salle d’attente et patientant pour une consultation médicale. Il s‘agit en fait d’une sculpture réalisée par l’artiste néerlandaise Margriet van Breevoort : l’Homunculus Loxodontus se veut être une créature fort sympathique bien qu’atypique symbolisant l’attente.
Tout l’esprit de Balthazar est bel et bien là dans cette pochette, un humour à toute épreuve et de l’esprit en substance.
La recette qui marche…
Mais revenons à l’essentiel et donc la musique impulsée par nos flamands préférés. On avait laissé les Balthazar en 2019 avec l’album Fever et un virage très groovy qui avait conquis le public et la critique en général. La scène a occupé nos belges sur ces deux années, ils ont enchainé les dates et rencontré un succès bien mérité.
Autant reprendre la recette qui marche et prolonger la mue en marche. On retrouve donc nos leaders charismatiques, Jinte Desprez et sa voix de velours puis Marteen Devoldere et son timbre d’outre tombe pour de prometteuses et belles soirées endiablées (quand la situation le permettra cela va sans dire !)
Plus de choeurs féminins et des cuivres
Le single Losers livré en novembre nous avait déjà mis en joie avec au démarrage un riff de guitare très groove et toujours ces voix chaleureuses à souhait.
La suite de Sand est tout aussi enjouée et sexy comme l’était l’album Fever. On retrouve l’efficacité redoutable en basse-batterie comme sur Leaving Antwerp. La nouveauté se trouve assurément dans l’ajout de choeurs féminins et de cuivres en rafales. Et ça marche ! La boite à rythmes est aussi aux rendez-vous pour ce 5ème opus de Balthazar.
On sent une réelle envie d’oser chez Jinte et Marteen. Le style est assurément décomplexé. Des titres comme On a Roll et I Want You sont révélateurs de cette coloration entamée il y a deux ans maintenant.
Sand de Balthazar, le sable comme symbole de l’écoulement du temps
Et pourtant, sur le fond, l’heure est plus à l’introspection pour Balthazar. On peut y lire une réflexion philosophique sur le temps qui passe avec ce Sand symbolisant en somme le sable du sablier. L’attente aussi et même l’absence de perspective sur l’avenir. L’année Covid semble être au coeur de ces onze créations même si l’essentiel a été créé sur la route lors de la dernière tournée. Alors, des devins nos musiciens flamands ?
En tout cas, l’alchimie est parfaite chez Balthazar : de l’esprit et du groove. Ce groupe prend une réelle épaisseur depuis dix ans et on sent que tout est assumé désormais.
Reste maintenant à patienter pour la réouverture des lieux de concerts afin de savourer pleinement ces onze pistes de Sand et revivre enfin les lives musicaux…