Nos oubliés malheureux #1 (Half Moon Run, Villagers et My Morning Jacket) – Nous sommes en retard. Terriblement en retard. Nous devons confesser notre erreur – que dis-je – notre faute : nous avons oublié de vous parler de groupes fabuleux qui ont fait 2015.
‘Remboursés, remboursés, remboursés !’ hurlerez-vous à raison. Si nous vous avions fait payer quelque chose, croyez-nous, nous le ferions !
Trêve de bavardages. Voici les 3 premiers albums essentiels de ces 12 derniers mois dont nous avons dramatiquement oublié de vous parler…
Sun Leads Me On de Half Moon Run ou ‘faisons l’amour’
On appuie sur le bouton power, puis sur le bouton eject. On insère le précieux disque compact dans la chaîne Hi-Fi (oui, nous ne le répéterons jamais assez, nous avons encore une chaîne Hi-Fi au Studio Flagrant). Et soudain, la pureté extrême du son du nouvel album de Half Moon Run nous saisit et nous emporte. C’est instantané. Aucun obstacle, aucun grésillement sur cette autoroute du bon goût musical fraîchement bétonnée.
Le groupe canadien déjà bien aguerri ne nous a pas gardé longtemps dans les starting blocks de cette course sous demi-lune. Au gré des morceaux tous plus savamment construits et imbriqués les uns dans les autres, les nuances se décomposent, entre ballades au clair de lune (Hands In The Garden, Warmest Regards) et morceaux définitivement rock dont les refrains tournent en tête dans une ronde infinie (Turn Your Love).
On n’a pas envie d’en dire plus. Écoutez simplement Hands In The Garden de Half Moon Run. En entier s’il vous plaît.
Note : iiii
Trois lettres : O.M.G.
Where Have You Been All My Life? de Villagers ou ‘promenons-nous dans les bois’
Il y a du Jeff Buckley dans cette voix, inouïe par l’émotion qu’elle insuffle. Il y a un esprit folk empreint de simplicité dans ces arpèges maîtrisés. Where Have You Been All My Life? de Villagers, collection de nouveaux enregistrements de morceaux déjà parus du groupe irlandais mené par Conor J. O’Brien, est l’album idéal pour se laisser aller aux pensées les plus poétiques que recèlent nos êtres matérialistes. Mais aussi pour rattraper son retard sur la discographie de Villagers.
Deux musts de l’album, la track 2 (Everything I Am Is Yours) et la track 4 (Courage). Après environ 36 écoutes en boucle, on s’est dit qu’il fallait passer le bébé. Estimez-vous en heureux, vous, bénéficiaires bénis.
Note : iii ½
Petite baisse de régime sur la fin après un début tonitruant
The Waterfall de My Morning Jacket
Flagrant Délice l’a offert à Socrate Flagrant, et pourtant on n’en a pas parlé.
On a adoré leur set à Rock-en-Seine, et pourtant on n’en a pas parlé.
Pourquoi ? ON NE SAIT PAS. On a cherché une raison, retourné le problème de nombreuses fois dans nos têtes, en finissant par nous résoudre à l’explication la plus rationnelle : il n’y en a pas.
My Morning Jacket, c’est tout ce qu’on aime, et tout ce qu’on n’imaginait même pas pouvoir aimer. Un univers profondément psychédélique, empli de folie et d’une joie de vivre assez inexplicable (elle aussi), des solos de guitare épiques et de synthés féeriques. Bref, un des plus grands albums de l’année passée.
Prêtez une attention toute particulière à Tropics, le petit coup de coeur de Flagrant Délice.
Note : iiii
Un délice de bout en bout pour ce 6e album des loufoques My Morning Jacket