Il y a 5 ans tout pile, le 30 mars 2018, Her sortait son premier album long format. Retour en arrière et plongée dans cet opus unique.
Courant 2016 et 2017, la jeune formation rennaise Her emmenée par Simon Carpentier et Victor Solf nous offre quelques titres plus envoutants les uns que les autres. Quatre singles sont alors parus sur les deux premiers EP Tape#1 et Tape#2, Five Minutes, Swim, Quite Like et Blossom Roses.
D’autres morceaux furent dévoilés en concert lors d’une affolante tournée mondiale, We Choose et Neighborhood.
Her sans Simon Carpentier…
On aurait facilement pu se satisfaire de ces perles et se délecter de ces incroyables rythmiques white soul. Le duo rennais ne voulait pas s’arrêter là ! Et pourtant tout indiquait une fin programmée pour Her… Simon Carpentier touché par une longue maladie depuis le début des années 2010 s’en est allé l’été 2017 à l’aube de ses 27 ans !
Victor a donc repris seul le flambeau pour honorer son ami disparu :
« Ma responsabilité vis-à-vis de Simon était immense pour faire vivre notre musique et sortir absolument notre premier album. »
Victor Solf
Et c’est chose faite au printemps suivant. Il est blanc cet unique LP de Her, d’une blancheur immaculée… Mettant toujours en avant cette silhouette féminine sensuelle comme sur les EP précédents.
Her propose un brassage sonore hyper élégant
Les nouveaux titres de Her sont à la hauteur des attentes. On a certainement ici un des albums les plus attendus de l’année 2018, et tous, la critique comme le grand public, attendaient ces nouveaux titres avec effervescence. Pour commencer, Icarus, une chanson travaillée par Victor sans l’alter ego. Et pourtant, le leitmotiv entêtant nous le replace de facto à sa place.
« You’re still a part of me, just on the other side… »
Extrait des paroles de Icarus
On and On ouvre de nouveaux horizons plus hip hop, en featuring avec Annen May et Roméo Elvis, an abordant l’assujettissement aux réseaux sociaux et l’obsédante course aux followers qui nous éloigne de la vraie vie.
Mais c’est surtout ce Wanna Be You qui s’impose comme le nouveau bijou, le morceau funky s’offre tel un dialogue entre Simon et Victor, entrelacé de synthés lancinants.
Puis, l’album se termine avec l’intriguant Good Night, où la maladie se profile. S’enchaîne surtout et encore la vie portée en étendard avec Don’t Lose Hope, une ballade de 6 minutes en forme d’espoir. Enfin, la dernière minute est laissée à Victor Solf pour un For Him épuré et fragile, comme un instant de vie…
Une invitation à la vie, entre soul et électronique
Quelle élégance messieurs, quelle richesse en termes de brassage sonore, soul, blues et pop réunis avec de forts accents électro. Vous célébrez les grands Sam Cook, Al Green, Ottis Reading, tout en sillonnant avec puissance et grâce nos sonorités 21ème siècle. Votre musique a quelque chose d’addictif parce que baignée de vie.
Victor et Simon, Simon et Victor, deux personnalités fortes et différentes à la fois, l’un attaché à l’impulsivité, la spontanéité et l’autre soucieux de rigueur et l’obsession des choses bien faites. De cette belle complémentarité émane une formation et une musique incarnées.
« Victor voulait un album fluide qui s’écoute de bout en bout »
Chers Her, vous avez fait preuve d’une belle audace ici, vous nous avez offert une track list suave et enivrante, lascive et voluptueuse…