All Them Witches, « so far away from home » selon les mots du chanteur, nous a livré lundi soir une performance remarquable à la Maroquinerie. Incontestablement l’un des concerts les plus enthousiasmants auxquels nous ayons assisté, faisant entrer le groupe américain parmi nos coups de cœur de l’année. Un chaudron parfait, dont voici la recette :
The Great Machine en amuse-gueule
La première partie de la soirée laissait déjà présager d’une scène riche en distorsions et en gros riffs. Étant malheureusement arrivés vers la fin du set de The Great Machine, on aura au moins pu sentir l’ambiance puissante et déjantée du power trio au style (notamment capillaire) particulier. Leur performance, symbolisée par le solo final dans la fosse du guitariste à la coupe de type « ananas », mérite d’être saluée.
Préparant nos papilles au chaudron principal : All Them Witches
Puis arrivent en trombe All Them Witches. Composé de 4 membres (chant-basse, guitare, synthé, batterie), le groupe originaire de Nashville s’appuie sur une session rythmique impressionnante (batterie increvable et basse précise) pour déployer des complémentarités mélodiques fortes (chant/guitare et guitare/synthé).
On se laisse facilement transporter par les rythmiques lourdes et insistantes du groupe, sur lesquelles viennent se poser tour à tour des solos de guitares et de synthé. Mais entre tout ça, les petits gars de All Them Witches savent rappeler que le rock c’est aussi savoir rester simple et direct. À l’image du batteur dont le kit épuré ne comporte que le strict minimum et les baguettes n’ont rien de magique (des bouts de bois quoi). Les passages plus psychés, atteignant carrément le stade ‘planants’, laissent s’immiscer des riffs ternaires au son bien baveux, qui font souvent le succès de leurs compositions.
L’envoûtement complet en guise de dessert
Déjà convaincus par l’album Live in Brussels, on attendait beaucoup de toutes ces sorcières. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que All Them Witches a délivré bien au-delà de nos attentes. Un peu comme si tu avais commandé un cheeseburger sur Deliveroo et avais reçu 3 mega-bacon-XXL-cheddar burger avec de la truffe et des oeufs d’esturgeon à la place.
Inconsciemment, on se retrouve pris d’espoir et d’énergie When God Comes Back et totalement séduits par The Mariage Of The Coyote Woman. On croit entendre l’espace d’un instant des airs de The Black Keys dans certaines voix de Elk.Blood.Heart. Un son au goût parfois ‘old school’ qui se prête parfaitement à l’ambiance de la Maroquinerie, qui a d’ailleurs fait salle comble ce soir-là…
Au fait, vous savez quel est le comble pour des sorcières ? Avoir des doigts de fée. Et s’il y a bien une chose que nous retiendrons de cette soirée, c’est que ceux de All Them Witches vérifient cette blague de qualité doûteuse.