Le 1er avril est célèbre pour ses blagues potaches. Le 1er mars le sera désormais pour ses concerts à l’arrache. Du jour au lendemain, me voilà embarqué dans un combo interview (dispo ici) + concert de Blonde Redhead, le trio noise rock new-yorkais signé chez 4AD.
Après une arrivée difficile et une interview puissante d’Amedeo Pace (en ligne ici), je m’apprêtais enfin à découvrir sur scène ces héritiers de Sonic Youth, dont les morceaux ont pris une dimension plus pop depuis leur 5e album. Il faut dire que ces héros de la scène underground US ont déjà sorti leur 9e album en 2014.
1ère partie : La Terre Tremble !!!
Mais patience. Avant eux entraient sur scène les français La Terre Tremble !!!. Des jeunes gars qui marquent tout de suite l’attention grâce à leur batteur également chanteur ainsi qu’à la présence du fameux Suzuki Omnichord, machine à sortir des notes de manière incroyablement chanmé*.
À la fin d’un set différent des versions studios mais néanmoins très convaincant, mêlant à la fois chill beats et rock un peu vé-ner (oui c’est possible), un morceau mémorable de 10 minutes survint. Impossible pour l’instant de retrouver son titre, donc contentons-nous de Elements :
De quoi nous préparer idéalement à l’entrée en scène de Blonde Redhead (dont le guitariste Amedeo Pace jetait fréquemment des petits coups d’œil à la scène).
*Chanmé est un terme que j’utilise invariablement dans la vie de tous les jours. Ne jugez pas.
Entracte existentialiste
Les 15 minutes d’entracte si je puis dire m’ont servi à plusieurs choses. Déjà à remercier mon sauveur – que nous nommerons Sagesse – qui m’a permis de moins m’inquiéter de problèmes de conscience quant à ma présence au Trianon. Ensuite, à espérer. Espérer que la setlist contienne LE morceau que tous les fans de Rick and Morty connaissent (mais il faudrait déjà connaître la série, ce qui est plutôt indispensable dans la vie). Ce morceau, court et sublime à la fois, répondant au doux nom For a Damaged Coda. Spoiler : il n’y était pas.
Blonde Redhead : épuré et intense
Malgré l’absence de ce morceau chéri, il y avait largement de quoi se mettre sous la dent. Blonde Redhead a débuté le set sur Falling Man puis Bipolar, morceaux à l’esthétique soignée, envoûtants et faisant oublier le gars un peu bizarre qui nous regardait assez méchamment juste devant nous.
La suite du set se veut épurée, déstructurée, conservant approximativement la même composition d’instruments tout du long. Le lien avec le public tarde à se former… Mais il y parvient juste avant le rappel, avec LE morceau le plus rock de la liste : Spring and by Summer Fall.
Le rappel débute par une anecdote sur le chien de Kazu Makino (chanteuse du groupe visiblement adorée par la gente masculine de la salle) resté bloqué à Londres… Qui devait être notée comme morceau sur la playlist tellement ce fut long ! C’est d’ailleurs l’arrivée de ce chien qui a été responsable de la fin absente du dernier morceau 23 tant la joie de le retrouver a coupé la voix de sa maîtresse.
Bilan et perspectives
Ce concert de Blonde Redhead s’est voulu simple mais intense, à l’image des membres composant ce groupe si méconnu et pourtant essentiel à la bonne compréhension de la musique underground américaine. Et la combinaison simplicité + talent, on aime ça chez Indeflagration.
Partons donc sur un bon 8/10, avec un point en moins pour l’arrêt de 23 et pour l’absence de For the Damaged Coda.
(La séquence suivant comporte un nombre incommensurable de spoilers de la série Rick and Morty. À vos risques et périls)
La setlist du concert Blonde Redhead
- Falling Man
- Bipolar
- Elephant Woman
- No More Honey
- W Y M W T G
- 3 O’Clock
- Dr Strangeluv
- Defeatest
- Dripping
- Stripping By
- Give Give [début du rappel]
- Pink Love
- Equus
- 23 [interrompu par le chien de Kazu]
Pour aller plus loin, l’interview d’Amedeo Pace, guitariste du groupe