Darkstar est un duo britannique de musique électronique composé de James Young et Adrian Whalley auxquels se joignit le subtil vocaliste James Buttery de 2010 à 2014. Après des débuts prometteurs sur le label Hyperdub, ils signent en 2011 un contrat avec Warp Records, la référence ultime du genre (Aphex Twin, Autechre, Boards Of Canada…).
Darkstar, un brillant mélange des genres
Des Rolling Stones à The Clash, les musiciens anglais peuvent se targuer d’une longue et fructueuse tradition de mélange des genres. Une tradition dans laquelle Darkstar s’inscrit pleinement. S’ils ne sont évidemment pas les premiers à avoir cherché à compenser la froideur des synthés par la chaleur des cordes vocales, rares sont ceux qui se sont livrés à cet exercice avec autant de brio et d’élégance.
L’une des dernières sorties de Darkstar : Reformer avec Empress Of
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Synthpop, dreampop, electro vocale, downtempo… Si les termes ne manquent pas, le talent lui – qui permet à un artiste d’aspirer à laisser une trace dans la jungle chaque jour plus foisonnante de la production musicale – se fait plus rare. Si James Blake est souvent cité comme figure de proue de ce courant artistique, on ne saurait que trop vous conseiller de tremper vos oreilles dans une bonne tasse de Darkstar pour découvrir une approche un peu moins glaciale et plus accueillante de la chose. Dans une version un peu plus radio-friendly on conseillera également les excellents Jungle.
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“Comme si on vous poussait du haut d’un gratte-ciel et qu’on se découvre soudain des ailes”
Cette métaphore empruntée à la chronique de The Quietus consacrée à l’album News From Nowhere (Warp, 2013) décrit la musique de Darkstar avec une belle justesse. On pense à Radiohead (période Kid A/Amnesiac) les antidépresseurs en moins. Comme si on encourageait l’auditeur à lever les yeux vers le ciel pour chercher le bleu derrière les nuages, plutôt que de plonger le regard dans les noires et profondes abimes d’une âme esquintée.
Sur Dear Heartbeat, la voix comme instrument à part entière
Pour en revenir à Dear Heartbeat, sorti sur le premier album du groupe – North – en 2010, on y trouve tout d’abord un parfait exemple de l’art consommé de ces deux producteurs en matière d’intros. La séquence d’accords plaqués au synthé est progressivement aspirée dans une boucle hypnotique qui monte jusqu’à l’arrivée des percussions qui lance véritablement le morceau.
Le travail sur la voix est remarquable dans le sens où elle est traitée comme s’il s’agissait d’un instrument intégrant un tout, un procédé en rupture avec la conception habituelle qui consiste à construire un écrin autour des vocaux. La question des mélodies étant profondément subjective, on vous laissera donc juges mais vous vous doutez bien que vous ne seriez pas en train de lire cet article si nous n’avions pas rallié la cause de Darkstar.
Dear Heartbeat de Darkstar (North, 2010)
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Et comme on est aussi sympa que généreux chez Indeflagration, on vous offre en prime l’extrait Armonica du premier album de Darkstar chez Warp (News From Nowhere). En espérant qu’il vous incite à partir à la découverte de ce groupe qui le mérite bien…
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