Samedi 12 août – Jour 4 du Sziget Festival 2017 – Nous débutons cette journée en arpentant la vieille ville de Budapest, côté Pest, de la basilique Szent Istvan et la vue sublime qu’elle offre depuis sa tour panoramique au parlement hongrois. Mais il est déjà l’heure de rejoindre l’île Obudai pour la suite du Sziget 2017 !
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The Strypes, style dandy et rock explosif
Peut-être l’une des premières fois que nous voyons sur scène un groupe dont les membres sont quasiment tous plus jeunes que nous. Et ça fout un sacré coup quand on voit à quel point The Strypes envoient du lourd. Avec un volume de dingue (peut-être trop fort), les Irlandais débutent leur set avec le puissant Easy Riding.
The Strypes, c’est à la fois intensément rhythm and blues et punk-garage. 1 guitare, 1 basse, 1 batterie (et 1 harmonica en guest star) suffisent à défoncer nos tympans tout en enflammant la foule de l’OTP Bank Stage. Les Irlandais se sont rameutés en nombre mais ne sont pas seuls à apprécier les riffs explosifs du groupe.
L’une des premières choses que l’on remarque est leur look absolument génial, dans la plus pure tradition des dandys du rock britannique. Le bassiste Peter O’Hanlon, dont l’énergie débordante est communicative, est vêtu d’un costume cintré avec cravate et pin’s et exhibe fièrement ses rouflaquettes. Le chanteur Ross Farrelly, qui ne quittera pas ses lunettes de soleil rondes à la Liam Gallagher dans le clip de Wonderwall, porte un costume trois pièces sans le veston au motif à carreaux rouges. On ne parlera même pas des lunettes du batteur Evan Walsh, tout bonnement indescriptibles. Et le guitariste Josh McClorey, bien plus discret de par son apparence vestimentaire, se contente d’envoyer des riffs monumentaux et des solos époustouflants.
Mention spéciale à Great Expectations – le dernier single en date de The Strypes, au thème mélodique addictif -, Behind Closed Doors (voir plus haut) et I Don’t Wanna Know (4 Track Mind, 2014). Incontestablement trois moments forts du concert.
Les tarés slovènes de Magnifico
À l’issue du concert de The Strypes, nous faisons un petit tour du côté de l’improbable World Music Stage où le groupe slovène Magnifico est déjà bien engagé dans une performance mêlant musique balkanique à des rythmiques reggae, latino et même funk. Les cuivres chauffent, associés à des sons de cordes improbables que seuls les pays d’Europe de l’Est savent produire.
Magnifico nous offrent des morceaux à la fois complètement tarés et hyper variés. On se surprend même à chanter sur Zum Zum avec nos amis slovènes du public qui, en parallèle, dansent avec magnificence.
On attendait The Courteeners
Nous vous parlions des balances sonores exceptionnelles des premiers jours. Malheureusement, celles de The Courteeners n’ont pas pas transformé l’essai… Déjà peu réussies lors du set de The Strypes, on touche presque au désastre avec The Courteeners. Serait-ce à cause du chapiteau de l’OTP Bank Stage ? D’un son poussé trop fort sur la basse et la grosse caisse ? Ou des trop fortes reverb sur la voix qui nous empêchent de distinguer un seul mot prononcé par le chanteur Liam Fray ?
Quoiqu’il en soit, nous tentons tant bien que mal de profiter des morceaux du super groupe indie rock de Manchester. Surtout qu’il s’agissait d’un des concerts que nous attendions avec le plus d’impatience.
L’ambiance est au rendez-vous et le chanteur de The Courteeners, également guitariste principal, se donne au maximum. Le set débute avec le célèbre Not Nineteen Forever (2009), et se poursuit avec énergie. The 17th (2016), plus doux, nous permet d’apprécier la voix de Liam Fray de manière plus nette.
Gros coup de coeur également pour le plus récent No One Will Ever Replace Us. Un super riff, des transitions inattendues et la voix pure du chanteur en font l’un des morceaux que l’on a le plus appréciés au Sziget Festival 2017 jusqu’ici.
Macklemore & Ryan Lewis dans une ambiance folle
Une foule impressionnante. Pas d’autre mot possible tant il est difficile de se frayer un chemin pour assister au très attendu concert de Macklemore & Ryan Lewis. On a la sensation que tout le Sziget Festival 2017 s’est réuni devant la Main Stage !
Même si la musique du rappeur de Seattle est par nature un peu moins la tasse de thé de Indeflagration, il est tout simplement impossible de rester insensible à des morceaux comme Thrift Shop, Can’t Hold Us, And We Danced ou encore Same Love.
Le public, totalement déchaîné, chante tous les morceaux à l’unisson avec Macklemore. Et on se laisse emporter.
Deux éléments bien séparés vont alors venir nourrir notre hilarité générale. D’abord Larry. Qui est Larry ? Et bien la poupée gonflable mec que Macklemore interroge entre ses morceaux. WTF. C’est alors que Flagrant Délice, perchée sur les épaules de Socrate Flagrant, fait remarquer à celui-ci que quelqu’un a ramené une plante. Et effectivement, quelques rangs devant nous, un ficus de taille impressionnante et encore empoté s’agite dans les airs. C’est surréaliste. Sous l’effet d’un certain nombre de Palinkak (liqueurs hongroises) enchaînés avec entrain, nous partons dans un fou rire légendaire.
Pour en finir plus sérieusement avec le set de Macklemore & Ryan Lewis au Sziget Festival, on retiendra des mélodies complètement addictives et un rap à la fois simple, expressif et toujours engagé. Rares sont les artistes qui suscitent une telle unanimité, et Macklemore en fait partie. Son 2e album studio, prévu pour bientôt, devrait casser la baraque. À l’image du premier extrait Glorious et son clip qui vous fera pleurer comme des madeleines…