Dimanche 13 août – Jour 5 du Sziget Festival 2017 – Le Sziget Festival a commencé plus tôt pour nous en ce dimanche, nous empêchant une escapade vers Buda. Ou Pest. (On n’a jamais vraiment su quelle rive était Buda et quelle rive était Pest). La raison principale à cela ? Les incroyables Metronomy programmés à 16h sur la Main Stage du Sziget Festival !
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Metronomy, trop tôt mais trop bons
WHY ? Quelle idée de placer Metronomy à 16h dans la programmation du dimanche ! Avec leurs mélodies dansantes, leurs supers harmonies et leur style légendaire, les Britanniques méritaient mieux qu’une foule encore peu nombreuse et timide en ce début de journée au Sziget Festival.
La bande menée par Joseph Mount au chant et à la gratte, avec Anna Prior impressionnante à la batterie, Olugbenga Adelekan et son swag monstrueux à la basse et Oscar Cash aux claviers, n’a pas pour autant ménagé ses efforts. Ouvrant sur The Bay, Metronomy a engagé un show à la fois déchaîné et parfaitement maîtrisé. Dans la setlist nous ont marqué les délicieux 16 Beat, Love Letters, Corinne – chacun des membres du groupe y a chanté au moins une partie -, Everything Goes My Way, The Look…
Avec leurs sons synthétiques très inventifs et qui donnent une irrésistible envie de danser, Metronomy est bien le groupe pop-électro le plus excitant de ces dernières années.
Oh Wonder & Hurts pour passer le temps
En attendant Allah-Las sur l’OTP Bank Stage, nous avons décidé de passer voir les sensations Oh Wonder. Ce duo londonien a empilé des centaines de millions de streams depuis 2014 grâce notamment à une manière très innovante de diffuser leurs créations. Produisant tout entièrement seuls, Josephine Vander Gucht et Anthony West ont publié 1 morceau par mois pendant un an.
C’est donc plutôt intrigués que nous avons assisté au début du set des Anglais. L’ambiance est au rendez-vous, le public – très féminin il faut le dire – reprenant en choeurs Lost Without You ou encore le beau All We Do, exécutés avec maîtrise. Le clavier, la guitare, les harmonies et le sens indéniable de la mélodie de Oh Wonder dégagent un certain charme, mais ne parviennent pas véritablement à nous emporter avec eux.
Nous nous échappons pour jeter une oreille à un autre duo britannique sur la Main Stage : Hurts. Le temps d’entendre le dansant Why et son refrain entêtant :
“This is love, so why does it hurt so bad”
Malgré une belle mise en scène (voir photos ci-dessous), c’est trop clean, trop de laque, trop comme tout le monde… C’en est définitivement trop pour Flagrant Délice et Socrate Flagrant qui, d’un commun accord, s’envolent vers une pause goûter bien méritée.
Allah-Las, les branleurs les plus cools de Californie
Après avoir vu les Allah-Las dérouler un concert magistral sur la Gold Coast australienne quelques mois plus tôt (voir le live-report), nous étions impatients de retrouver les jeunes Californiens sous le chapiteau de l’OTP Bank Stage.
Avec leur nonchalance légendaire, Allah-Las ont fait profiter un public averti, et en tout cas sensible à l’atmosphère qu’ils créent, de leurs riffs psyché, de leurs distorsions surf-rock et de leurs harmonies à la Beach Boys.
| Voir aussi : la chronique de Calico Review, dernier opus en date des Allah-Las
On aurait pu les imaginer un peu à l’Ouest dans le contexte du Sziget Festival, surtout à enchaîner derrière les tout sages Oh Wonder, qui ont autant en commun avec leur style que Shakira avec Slash. Dans un léger nuage d’odeurs tout à fait appropriées, montrant une nouvelle fois l’adéquation impressionnante et systématique du public avec chaque show proposé, Allah-Las ont démontré l’étendue de leurs capacités.
Coups de coeur pour Tell Me What’s On Your Mind, Sandy, le plus récent Satisfied (voir la chronique de l’album Calico Review) le génial No Voodoo et Catamaran. Oui, presque toute la setlist.
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En jetant un oeil à notre review de leur concert sur la Gold Coast, nous nous rendons compte que les mêmes morceaux nous avaient tout autant marqués. Comme quoi, sous la façade de nos vies brouillonnes se cache une certaine cohérence. Et elle se manifeste, parfois…
| Aller plus loin : le live-report de leur concert au Miami Marketta (Gold Coast, Australie) en mai dernier
The Chainsmokers insupportablement addictifs
Sagement nichés sur la terrasse de l’espace VIP, nous tournons nos yeux vers la Main Stage où la sensation de l’année The Chainsmokers débutent leur concert. Aussi largement décriés par la presse musicale qu’ils ne sont diffusés en radio, les Américains avaient prévu un show explosif pour le public du Sziget.
Et cela tout en déroulant leurs tubes insupportablement addictifs. Mentions spéciales à Stronger et son refrain qui colle au cerveau ou encore à Something Just Like This avec Coldplay et son “riff” (à défaut d’autre mot) rendant complètement dingue.
Fin de soirée brumeuse avec The Naked and Famous et Tycho
En bons samaritains, nous avions prévu de ne pas rater les fameux The Naked and Famous sous le chapiteau de l’OTP Bank Stage. Énormément de monde rassemblé pour découvrir les néo-zélandais sur scène. La chanteuse dégage une énergie folle, aidée par le public reprenant le refrain de Higher en choeur.
On notera également le plus récent The Water Beneath You et ses sons synthétiques à la fois plus sombres et plus intenses.
Pour finir cette soirée tard dans la nuit, Socrate Flagrant insistait pour voir Tycho, dont il appréciait tout particulièrement les sons planants au synthé. Il nous sera difficile de vous indiquer quels morceaux ont été joués par le groupe américain sachant qu’il s’agit de musique intégralement instrumentale. 2 synthés, 1 basse/guitare et 1 batterie suffisent à former le mix, et nous embarquer dans des épopées sur fonds de paysages de surf ou du Grand Canyon. Les effets visuels sont réussis et nous permettent de prendre de très belles photos (voir ci-dessous).
L’intensité a cependant du mal à monter, et le public reste dans une forme de stupeur figée, dont on ne sait si elle tient plus de l’apaisement ou de la somnolence. Légèrement pris par la deuxième forme d’explication, nous prenons la fuite, heureux de cette nouvelle journée complète passée au Sziget Festival 2017.