Arrivée à La Route du Rock 2017 : “Suivez la voiture noire”
Après avoir beaucoup tourné et suivi la voiture noire suite aux indications d’un bénévole, nous gagnons en fin d’après midi le Fort de Saint Père pour notre première fois à La Route du Rock.
Il fait beau, mais pas chaud, vive la Bretagne ! Le concert de Froth est parfait pour rythmer notre arrivée au festival. C’est parti pour 3 jours de folie musicale !
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Foxygen, un Californian Nightmare
Après une arrivée sur scène sur une version revisitée de l’introduction de Still D.R.E., nous attendons avec impatience la performance du groupe dont la formation live est agrémentée de 3 cuivres. Avec son look faussement androgyne, son maquillage blanc à paillettes et ses cheveux rouges, Sam France, le chanteur, nous fait penser au Joker voulant imiter Bowie.
Cet histrion, qui semble bien plus obnubilé par son sourire que par sa voix, se lance dans une performance grotesque et décevante (nous rappelons au passage que la consommation excessive de drogue nuit gravement à la santé ainsi qu’aux performances musicales). C’est avec courage que nous assistons en direct au massacre, en combo, de San Francisco et de Shuggie. Le claviériste nombriliste, les cuivres hors contexte et la choriste fantôme ne permettent pas de rattraper cette hécatombe musicale. Nous décidons de faire une pause burger pour oublier et, surtout, reprendre goût à la vie.
PJ Harvey et ses 9 musiciens brillants
Dès son arrivée en fanfare (littéralement) avec A Dog Called Money, la britannique nous séduit par son style, son charisme et la richesse de ses instrumentations. Dans une ambiance mystique et sombre, la prêtresse PJ Harvey accompagnée de neuf multi-instrumentistes de talent (dont l’ex Bad Seeds Mick Harvey) tous vêtus de noir, transporte le public sur des morceaux tour à tour folk et rock, légers et violents. Le public s’électrise sur les gros titres To Bring You My Love, Down By The Water, ou encore Community of Hope et Ministry of Defence, du dernier album. Notre coeur retiendra aussi les balades chamaniques Dear Darkness et Words That Maketh Murder.
C’est donc la deuxième fois en une semaine que l’équipe d’Indeflagration tombe sous le charme de la voix envoûtante de PJ Harvey, la magie ayant déjà opéré lors du 3e jour du Sziget Festival 2017.
Pour le final, aussi magique que le début de concert, les musiciens montent un par un en avant-scène pour un quasi a cappella rythmé de tambours. Nous sommes conquis et avons oublié tous nos soucis.
Car Seat Headrest, un appui-tête pas si confortable
C’est plein d’espoir que nous découvrons ce groupe américain dont le leader est présenté comme un jeune prodige musical, ayant produit pas moins de 11 albums en 6 ans. Être aussi prolifique n’est cependant pas nécessairement gage de qualité. Au côté du chanteur qui semble tout juste pubère, le guitariste nous rappelle étrangement la chanteuse LP.
Dans l’ensemble le set est monocorde, bruyant et sans variation à l’image de la voix de Will Toledo. Nous ne saurons que lui conseiller de fortes doses de miel, car la voix, c’est comme les cheveux : cela s’entretient. Deuxième déception.
Nous s’appelle Idles
Idles, jeune groupe anglais tout droit venu de Bristol, est la grosse (et bonne) surprise de cette première soirée. Les cinq lurons ont réussi à nous réveiller après le set plutôt redondant de Car Seat Headrest. Deux guitaristes chevelus, moustachus et agités, un colosse viking à la basse, un batteur surexcité et un chanteur complètement ivre qui a l’alcool violent, voilà la recette du succès punk à l’anglaise en 2017. Dans cette ambiance de pub apocalyptique, des OVNI surgissent d’un public survolté sous l’influence de la folie de Joe Talbot, le chanteur.
Ce dernier, quand il ne boit pas à grands traits son whisky entre deux gorgées de bière (nous pensons qu’il n’a pas dû passer le contrôle d’alcoolémie à la sortie du festival), erre, danse, hurle, crache, vocifère, se met à quatre pattes, et s’amuse avec un guitar stand qu’il utilise comme arme puis comme pied de micro. Il n’hésite pas à nous montrer son affection : chacune de ses phrases se terminent avec un “fuckers” bien placé, il fait l’effort de nous parler dans la langue de Molière et partager son whisky.
Les morceaux de leur premier, dernier et unique album – le bien nommé Brutalism – sont une source de motivation inépuisable pour lancer ses cheveux d’avant en arrière. Ça va fucking bien ! Le tout se termine en beauté avec le slam d’un des guitaristes, rapidement rejoint par notre bon Joe. C’est beau, c’est brut, c’est rock !
Thee Oh Sees
A l’instar de sa Gibson SG transparente portée en haut de la poitrine et des deux batteries qui l’accompagnent, John Dwyer est un original qui ne passe pas inaperçu. Cette pile électrique grimace, saute, chante dans les aigus, crie et va parfois jusqu’à sucer son micro. Thee Oh Sees incarne parfaitement la folie garage et l’insouciance californienne. Le show est très, parfois trop, noisy et nous n’avons pas de véritable coup de coeur.
Morale de cette journée, le chanteur fait toute la différence.
Résumé de cette première journée de La Route du Rock 2017 en vidéo
Par Association Iceberg, via page Facebook de La Route du Rock
Live reports de La Route du Rock 2017 : jour 2 – jour 3
Crédits photos : Nicolas Joubard | La Route du Rock