Samedi 19 Août 2017 – Jour 2 à La Route du Rock 2017 – lors de laquelle PJ Harvey et Idles nous ont particulièrement séduits. Après une première journée assez particulière , nous avions hâte de découvrir la programmation dense de ce 2e jour du festival !
| Lire le live-report du 1er jour (vendredi) et du 3e jour (dimanche) à La Route du Rock
Cold Pumas, un peu trop froid
Les jeunes Anglais de Cold Pumas ouvrent cette deuxième journée au Fort de Saint Père. Dans une foule éparse, nous assistons au show ce jeune groupe de post-punk dont le deuxième album, The Hanging Valley, est sorti il y a un an.
C’est avec surprise que nous découvrons que le chanteur et leader n’est autre que le batteur, Dan Reeves. Aucune communication entre les musiciens sur scène, un bassiste au regard perdu dans le vide, un enchaînement quasi-mécanique des morceaux, une voix que l’on n’entend pas assez…
Peu d’émotions ressortent de ce concert. Nous avons l’impression qu’ils s’embêtent et ce ne sont pas les seuls. Nous nous contenterons donc de la version studio de Fog Cutter qui nous séduit encore.
Parquet Courts, pas si punk
Nous changeons de scène pour enchaîner avec un autre quartet cette fois-ci originaire du beau pays de Donald Trump: Parquet Courts. Nous attendions à du punk (encore) très agressif, mais les New Yorkais nous offre une variété de morceaux plus qu’appréciable, à l’image de leurs albums les plus récents.
Ça bouge sur scène, il y a de l’émotion, de l’activité et de l’absurde à la sauce punk comme on l’aime.
Arab Strap, old-fashioned et mélancolique
2016 était l’année du retour d’Arab Strap après dix longues années d’interruption. Comme nous le fait remarquer une demoiselle “it looks like we are the only young people”. En effet, le groupe écossais d’indie-rock actif de 1995 à 2006 attire essentiellement des festivaliers ayant la quarantaine, voire davantage.
Tout commence dans une ambiance digne du Festival Interceltique de Lorient. La nation Écossaise, représentée par Aidan Moffat (chanteur), Malcolm Middleton (guitariste) et trois autres musiciens dont une violoniste, avance au son des cornemuses. Le concert débute par Loch Leven, douce ballade britannique.
Sous ses airs de brute barbue, Aidan Moffat se livre à nous, pour notre plus grand plaisir, avec sa voix chaude et mélancolique. Arab Strap est un cocktail parfaitement old-fashioned de rock noisy, de folk sombre et de dance à la croisée des années 90 et 2000. Nous retiendrons particulièrement The First Big Week End, son instru très rock et le long monologue parlé d’Aidan Moffat qui nous conte son week-end, la diversité de Girls of Summer, les longs passages entièrement instrumentaux de Rocket, Take Your Turn, et enfin Here We Go.
Temples, le Monument
Impatients et déjà conquis, nous attendons l’arrivée de Temples sur la scène du Fort. Les jeunes Anglais de Kettering sont en tournée pour leur dernier album, Volcano.
Arrivent sur scène James Bagshaw (chanteur), Thomas Warmsley (bassiste), Sam Toms (batteur) et Adam Smith (ça ne s’invente pas) qui gère la partie claviers. Ce dernier arbore le look d’un Beatles lancé au XXIe siècle – lunettes à verre jaune, coupe de cheveux à la Ringo Starr, col roulé à rayures rouges et blanches : gage de qualité.
Comme leur dernier album, le concert commence en beauté avec l’explosion puissante et solaire de Certainty. Entre les différents (et nombreux) pogos qui ponctuent le set, les Anglais arrivent à nous faire oublier tous nos tracas, nous plongeant dans des phases hypnotiques. Notamment avec A Question Isn’t Answered, transformée en trip de 10 minutes où le temps s’arrête, la seule préoccupation du public devenant les “la la la” à chanter au bon moment.
Après nous avoir confié qu’il ne parle pas français, James nous annonce que, for the first time ever, ils prolongeront leur set de deux morceaux ce qui leur permettra de terminer sur Open Air, pour notre plus grand plaisir. A mi-chemin entre les Beatles des Sixties et Tame Impala, Temples est le coup de coeur de cette journée et pourquoi pas du festival. C’est un sans faute, pour la musique comme pour le style.
The Jesus and Mary Chain, pas de miracle
Nous sommes toujours sous le charme de Temples, il est alors difficile d’abandonner une pop solaire et dansante pour se plonger dans la noisy pop des frères Reid. C’est cependant en masse que la foule assiste au concert de The Jesus and Mary Chain, légende vivante du rock depuis le début des années 80.
Nous ne sommes pas transportés et ne sommes pas les seuls. Nous nous éloignons donc pour repenser à Temples…
Black Lips, du punk qui ne s’assume pas
Programmé (presque) à la même heure que le coup de coeur du 1er jour Idles, les Black Lips peinent à reprendre leur rôle de groupe punk survolté. S’ils bougent beaucoup sur scène, la folie de ces “flower punks” américains manque de spontanéité.
Malgré la coupe afro du batteur presque debout, la moustache de biker du chanteur et les rouleaux de papier toilette qui volent dans tous les sens, nous n’accrochons pas (en plus ce n’est pas très écolo !). Quand il est temps de tout faire péter, nous préférons l’Angleterre aux Etats-Unis !
Future Islands, peut-être plus tard
Après avoir été tout à fait calme en conférence de presse, le chanteur, Samuel T. Herring arrive surexcité pour un concert qui débute à la façon d’un one man show. Nous apprenons alors que pour la première fois le groupe a dû se déplacer en jet privé pour enchaîner la Route du Rock, un show au Pays de Galle la veille, et un show au Pays Bas le lendemain.
Le set commence par Ran, le gros titre du dernier album The Far Field. Après avoir introduit chaque morceau, le chanteur se lance dans des danses endiablées, interpellant le public et incarnant différents personnages. Sam est bel et bien maître en occupation de l’espace et porte le set avec son énergie débordante et sa voix puissante, pendant que claviériste, batteur et bassiste se contentent de faire leur boulot.
Les morceaux s’enchaînent, la rythmique nous donne envie de bouger mais quelque chose nous manque… Le tout est très uniforme et la basse prend trop le dessus alors que nous pensons qu’une guitare permettrait de combler ce vide qui nous dérange. La qualité est néanmoins au rendez-vous et nous apprécions l’originalité de Balance et de son synthé fou.
Live reports de La Route du Rock 2017 : jour 1 – jour 3
Crédits photos : © Nicolas Joubard | Carnet de route à La Route du Rock