Ce jeudi 5 octobre, nous étions au Point Ephémère, cette petite salle chaleureuse située au bord du canal Saint-Martin, pour assister au concert de Petit Fantôme. Arrivées bien trop en avance, nous en profitons pour prendre une petite bière, explorer la salle et se placer idéalement.
Bumby fait Panpan et puis s’en va
La première partie est assurée par Bumby, en formation resserrée avec un bassiste, un saxophoniste soprano et le chanteur-guitariste-claviériste. Dès la deuxième chanson, typée gospel, nous sommes charmées. Soyons francs, l’ajout d’un cuivre dans un groupe fait toujours beaucoup d’effet à la petite Indésellée.
Malheureusement, cette première partie nous aura l’une comme l’autre laissées frustrées. 3 chansons, l’ambiance montant progressivement… Et puis BOUM ! La dernière est annoncée. Nous nous regardons.
« Quoi ? Comment ça la dernière ? ».
Malgré sa durée extrêmement courte, nous avons pu apprécier la diversité surprenante des styles abordés par Bumby. Une musique parfois un peu brouillonne, mais dotée d’une énergie telle qu’on ne peut qu’apprécier… Et vouloir danser ou chanter.
Un fantôme tout sauf transparent
Heureusement, Petit Fantôme entre en scène pour mettre fin à notre frustration. Il ouvre le concert avec une musique au rythme lancinant dotée d’une basse très présente, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Un son plus synthé, brillant et enjoué fait son apparition dans les morceaux suivants.
Moins surprenant, plus cadré, Petit Fantôme détonne avec Bumby. Plus lisse, moins brut, mais tout aussi intéressant, le musicien multi-instrumentiste nous offre une musique à la fois pop, rock, électro, ballade, chanson française… Bref, au style indéfinissable.
| Voir aussi : notre chronique de Libérations Terribles, sublime morceau de Petit Fantôme
Avec son look moitié survêtements de sport, moitié chevalier du moyen âge, Pierre Loustaunau nous transporte dans une autre dimension. Nous voyageons avec lui au gré de ses musiques, tantôt rythmées comme Dans le vent, tantôt plus douces, voire plaintives, à l’image de Peio et Couvre-moi, toutes deux issues de sa mixtape de 2013, Stave.
Petit Fantôme, un artiste pur
On retrouve avec joie des sonorités non sans rappeler les Beatles, ainsi que des choeurs dignes des Beach Boys dans sa chanson Easy Come, Easy Go. Aitatxi – également issue de Stave -, associe quant à elle un rythme un peu plus lent à de fortes saturations sonores.
Les chansons de Petit Fantôme nous révèlent un peu qui il est, mais aussi qui nous sommes. L’impact qu’il a sur le public, il ne le recherche pas vraiment. Si vous aimez, tant mieux. Si vous n’aimez pas, tant pis pour vous ! Petit Fantôme joue avant tout pour lui et pour s’exprimer. Point. Un artiste pur, quoi…
Sur scène, Pierre Loustaunau est aussi à l’aise au chant qu’il est maladroit à l’oral. Heureusement , son guitariste est là pour tourner sa maladresse en dérision, et la rendre touchante. Guitariste qui, lui, touche la palme du « style le plus improbable de la soirée ». Ce mélange peu habituel punk/hippie – chemise à fleurs et feuilles – agrémenté d’une touche Harry Potter – les lunettes rondes ne ratent jamais -, détonne autant que la musique du groupe. Le concert se finit sur un clin d’oeil à la Megadrive, console de la fin des années 80. Une musique de fin de jeu vidéo, qui se transforme ici en fin de concert.
Meilleures citations retenues du concert
« Soit, vous restez… Cette lumière, ça veut dire que le concert est terminé, donc si y’en a qui ont un métro à prendre, tout ça… »
« Moi je suis hyper content, de perdre du poids »
« On remercie heu……. la vie. Bonne soirée »