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(vidéo non officielle, le clip n’existant pas (encore ?))
En écoutant pour la première fois Man on the Rocks de Mike Oldfield, je n’imaginais pas une seconde l’étendue de la longue carrière de ce musicien multi-instrumentiste de rock progressif et new-age. C’est pourquoi je vous parlerai de cet album (et ce morceau en particulier) sans background.
- L’album
Ce qui est certain, c’est que Mike Oldfield a compris les deux ingrédients principaux (et antithétiques, ce qui en fait la subtile difficulté) d’un bon album : cohérence et variations. En effet, cet album est une playlist thématique en lui-même : les instruments varient très peu avec un fond rythmique rock tout ce qu’il y a de plus banal, sur lesquels la guitare électrique part souvent dans d’excellents solos, toujours avec la même couleur. Les variations désirées sont assouvies par une alternance sans exception de morceau très power-pop-rock (on croirait même entendre du Led Zeppelin ou du Scorpions dans certains morceaux) avec des ballades doucereuses, alternance qui s’accompagne de changements de voix (et quelle très belle voix que celle de Luke Spiller qui interprète toutes les chansons de l’album) tout à fait adaptés.
- Le morceau
Man on the Rocks est sans doute la chanson de cet album qui intègre le mieux ces deux tendances. De quelle manière ? Tout simplement par un crescendo à peine perceptible au début, mais explosif sur la fin. Tout ça avec un solo de guitare héroïque et une voix qui passe de tons doux à une intensité très forte, plus éraillée mais toujours extrêmement mélodieuse, comme si le narrateur se présentait d’abord à nous à nu, avec une grande sagesse, seul mais tendant la main à l’autre, avec espoir, puis se mettait progressivement à vouloir affirmer son identité avec le plus de force possible, avec beaucoup plus de détresse, de folie et d’isolement. Le changement dans les paroles du refrain à chaque fois souligne tout à fait cette progression du calme à la l’héroïsme optimiste de la dernière chance. Une chanson balançant perpétuellement entre espoir et réalisme, balancement que la voix et la guitare solo font parfaitement figurer.
I’m the man on the rocks on the island.
The black pearl, the fool on the hill.
I’m the gold at the end of the rainbow.
If I ask you to follow, you will.
I’m the man on the rocks on the island,
The jewel in the crown of the king.
I’m the hope in the hearts of the helpless,
The choir where no-one will sing.
//
I’m the the man on the rocks on the island.
I’m the beggar, the loser, the cheat!
So now you come to the gates for redemption,
With a ball and chain at your feet.
Oldfield nous trimballe avec aisance d’un état de calme absolu à la volonté viscérale de hurler “I’m the man on the rocks on the island” de toutes ses forces. On reste pantois face à ce mouvement inarrêtable de la justesse à la puissance vocale, parfaitement exécuté par Luke Spiller.
La Fnac ne s’est pas trompée en le mettant en valeur parmi ses 10 albums indés du mois. Ça, c’est certain. Vous pouvez l’écouter ICI, et il ne me reste plus qu’à vous souhaiter :
Bonne cavalcade à tous !
(ci-dessous une version acoustique de Man on the Rocks)
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