Neil Young reprend son incessant va-et-vient entre ce rock brut qu’il mène à la quintessence avec le Crazy Horse, et cette douce folk acoustique qui berce l’âme sur les flots du souvenir. A Letter Home succède au réussi Psychedelic Pill et son Walk Like A Giant qui sonne aux inconditionnels de Zuma comme la permanence du maître Young, de ce rock expressif non soumis à la perfection de la forme.
Avec ce nouvel album composé de reprises et enregistré dans une cabine “primitive” de 1947 par Jack White, Neil Young nous rappelle qu’il est aussi celui qui a mis au monde Harvest et Harvest Moon. De morceau en morceau, l’Amérique du Nord défile devant nos yeux, suivant le doux balancement des accords de guitare. On imagine facilement Neil Young jouant tous ces morceaux à la suite, sans pause, sans se reprendre, à bord d’une caravane … during the gold rush.
Le coup de coeur : Needle of Death
Attardons-nous cependant un instant dans cette traversée sur Needle of Death, le morceau de l’écossais Bert Jansch dont Young s’était inspiré pour The Needle & Damage Done (Harvest). Isolons-le pour mieux nous plonger au beau milieu du siècle précédent, avec un son auquel la voix, la guitare et l’harmonica du plus célèbre artiste folk canadien se prêtent si bien …
Puis reprenons les rênes pour parcourir cette lettre de bout en bout, et savourer encore une fois le talent incontestable et intarissable du “vieux” Neil Young.