Ces morceaux – New Kid In Town et Crazy Love – sont deux témoins majeurs d’un style ancré dans la Californie des années 1970 et qu’on pourrait nommer country rock. L’un a connu la lumière (Grammy Award du meilleur arrangement vocal) et l’autre n’a pas traversé sa décennie. C’est l’histoire des Eagles, de leurs tubes légendaires, et de Poco, resté dans leurs traces, sans jamais rafler la mise.
Nous les réunissons aujourd’hui dans un parallèle, au son exquis de leurs 33 tours d’origine.
Crazy Love – Poco (Legend, 1978)
Une ballade qui commence sur de simples arpèges à la guitare et la voix de Rusty Young, bientôt rejointe par de très belles harmonies vocales, caractéristiques de cette période du rock californien, et que l’on retrouve également chez les Eagles (voir ci-dessous) ou encore les Byrds. Si l’on allait plus loin on irait jusqu’à dire que la propension des Red Hot Chili Peppers à recourir aux choeurs très régulièrement dans leurs morceaux (Under The Bridge, Wet Sand) doit avoir un petit rapport, bien que le style et l’époque ne soient plus vraiment les mêmes (c’est un euphémisme).
À creuser. En attendant, Crazy Love, dont la lente montée est accompagnée par des percussions simplistes et efficaces, est là pour bercer vos oreilles …
Petit historique de Poco
Poco est né sur les cendres de l’éphémère groupe de rock américain Buffalo Springfield, actif entre 1966 et 1968 et composé initialement de nuls autres que Neil Young et Stephen Stills, mais aussi Richie Furay, Dewey Martin et Bruce Palmer (puis Jim Messina). Lorsque les deux premiers quittent Buffalo Springfield (pour former peu de temps après le quatuor mythique Crosby, Stills, Nash & Young), Richie Furay et Jim Messina font appel au joueur de pedal steel guitar Rusty Young qui amène avec lui le bassiste-chanteur Randy Meisner (qui quittera très rapidement le groupe pour aller fonder … Eagles !) et le batteur George Grantham.
Après une valse continue des membres du groupe au cours des années, Poco connaîtra son plus grand succès en 1978 avec l’album Legend et les morceaux In The Heart Of The Night de Paul Cotton (arrivé en 1972) et Crazy Love composé par le dernier membre fondateur encore présent dans la formation de Poco cette année-là, Rusty Young.
New Kid In Town – Eagles (Hotel California, 1976)
Prenant la suite directe du slow le plus célèbre de l’Histoire de la musique (Hotel California), modèle du genre raflant tous les honneurs devant les titres de Poco, New Kid In Town est également une belle ballade, dont l’instrumentation simple permet de mettre en valeur les voix. Les harmonies radieuses du morceau, premier single de l’album, ont été récompensées par un Grammy en 1976.
Les différents mouvements du morceau, notamment à la fin du morceau, le font sortir de la torpeur douce dans laquelle nous étions entrés avec délice, pour le faire s’achever sur des choeurs magiques, avec des percussions plus présentes.
Le sens de New Kid In Town, par Don Henley, membre des Eagles et compositeur du morceau
It’s about the fleeting, fickle nature of love and romance. It’s also about the fleeting nature of fame, especially in the music business. We were basically saying, ‘Look, we know we’re red hot right now but we also know that somebody’s going to come along and replace us — both in music and in love.
Don Henley (The Eagles), à propos de New Kid In Town