23 Septembre 2015 – Kwamie Liv était de passage à Paris pour un concert unique, un an après ses débuts dans la capitale au Pitchfork Music Festival (s’il vous plaît !). A cette occasion, nous (Indesilver et Dandy Flagrant) nous sommes retrouvés au Théâtre Les Etoiles, 61 rue du Château d’Eau, au cœur d’un quartier qualifié de « bijou » par Indesilver.
Préliminaires : pas de vestiaires, pas de balcon
Les ennuis commencent alors : nos noms ne sont pas sur la liste et nous tardons donc à entrer. Une fois sur les lieux (enfin !), c’est un espace quasiment dépeuplé que nous retrouvons. La moyenne d’âge est de 17 ans et 3 mois et les quelques personnes qui s’y trouvent sont, pour la plupart, des lycéens, aspirant au plus abscons des hipstérismes, qui ont bâclé leurs devoirs pour venir assister à ce concert intimiste de la jeune danoise.
Il y a un bar, mais nous n’avons pas soif…
Nous cherchons ensuite un vestiaire.
Il y’en a un, il y a même une petite pancarte, quelques mètres plus loin, indiquant qu’un vestiaire existe effectivement dans la salle : magnifique ! Seul problème : il semblerait qu’il soit décoratif. Une femme sort alors de l’ombre, avance presque mécaniquement vers les lieux que nous courtisons, (aurait-elle lu dans nos pensées ?) et éteint la lumière. Elle annonce alors : « pas de vestiaire ! » : au moins le message est clair.
Ce ne sont pas quelques sacs et manteaux qui nous empêcherons pour autant de danser et sautiller comme des petits fous !
Nous patientons encore quelques minutes avant le début du spectacle, notre curiosité nous pousse à monter les marches de cet ancien cabaret, vieux de plus d’un siècle, pour y visiter ses balcons d’un style néoclassique qui, on peut le dire, ont vraiment de la gueule vus d’en bas.
Nouvelle surprise : les accès nous sont barrés, seul un couple ou deux de privilégiés dominent la salle. On devine qu’il faut être VIP pour pouvoir écouter la “Queen” de la soirée depuis là haut. Nous redescendons alors les marches, un peu déçus, et nous adossons contre un mur, à quelques mètres de la scène. La salle commence à se remplir, nos oreilles n’attendent plus qu’une chose : que les artistes de ce soir nous apaisent de
La première partie : une soirée qui débute bien (et tôt)…
Ce fut clairement la très bonne surprise de la soirée : nous n’attendions rien et nous avons eu quelque chose !
Derrière ses airs de jeune bobo timide Kazy Lambist, aka
Indesilver est séduit par la douceur, la simplicité et le pacifisme qui se dégagent d’amblée du musicien dès les premières minutes de scène.
Ce multi-instrumentiste dispose d
Cette bande dont l’apparence nous rappelle nos années lycées s’éloigne du cliché dans les sons qu’elle propose : leurs mélodies minimalistes, comme on les aime, nous renvoient aux jeunes années electro du début des Eighties (dans On You notamment, dont le clip des plus suggestivement prosaïque est à ne pas manquer).
Kazy Lambist c’est de la musique aux influences variées (de Cats On Trees en passant par Revolver ou encore par The Police pour avoir fait le choix de rythmiques à la fois originales et entraînantes, qui font échos à certains titres phares de ces géants de la musique Rock) et c’est globale
Il a su enjouer nos oreilles alors que le public ne l’écoutait pas du tout.
Si l’on devait qualifier Kazy Lambist on dirait seulement que c’est de la pop-electro sucrée, solaire et surtout, so frenchi
Au cours de cette première partie, au public se sont ajoutés des « jeunes cadres dynamiques » et autres bobos dont l’âge dépassait parfois les 35 ans.
Kwamie Liv
Ce concert n’aura pas apporté plus que l’écoute des enregistrements studio écoutés au préalable. Une chose est certaine la voix chaude de l’artiste perd de son charme dans l’usage systématique (et plutôt désagréable) du vocoder. C’est simple : nous ne comprenons pas un mot de ce qu’elle chante, élément que l’on pourrait qualifier de « détail » à en croire les réactions du reste du public parfaitement en phase avec la Prêtresse Kwamie Liv dont les pouvoirs de séduction semblent plus forts que tout le reste.
Certaines chansons qui pourraient susciter beaucoup d’émotion de la part des spectateurs (5AM notamment) perdent complètement de leur intérêt dans une configuration comme celle-ci.
Le passage rappé, se différenciant du reste du concert, aura probablement été le meilleur moment pour Dandyflagrant.
Ce que l’on aura retenu :
Kwamie Liv a un charme fou, elle en est consciente et elle sait l’exploiter. Cette charmante ensorceleuse dispose d’un charisme scénique impressionnant. Elle n’hésite pas à fixer certains spectateurs dans les yeux, si bien que ça en devient presque déstabilisant à certains moments. Elle alimente son rituel de danses mystiques, d’une extrême sensualité, pour le plus grand plaisir de son jeune public. Elle a la capacité de le fasciner et de le mobiliser en le faisant chanter et danser (à plusieurs reprises), on doit lui reconnaître ce talent. Impossible également de rester insensible face à cette voix si spéciale (dans un style proche de celui de Lana del Rey) et qui avait marqué nos esprits à l’écoute des versions studio de certaines de ses compositions. Peu de variations et trop peu d’originalité sont cependant à relever dans le répertoire de la jeune chanteuse, si bien qu’elle perd incontestablement de son pouvoir séducteur…
Nous retiendrons aussi le contraste entre le calme stone quasi-ataraxique de Kwamie Liv et l’énervement « ecstatique » du batteur et du mixeur qui s’agitaient tous les deux en marcel blanc à l’arrière de la scène.
Finalement, Kwamie Liv a, selon nous, un bon bagage, au départ, pour faire vibrer la France et la Navarre : une voix, un capital séduction incontestable et quelques groupies pour animer la foule et mettre l’ambiance dans le public. Malheureusement il nous a manqué tout le reste pour cette fois-ci : des textes, des musiques et une cohérence globale pour guider le fil du spectacle.
Nos notes pour les deux parties de ce concert :
Kazy Lambist : iii ½
Kwamie Liv : ii
Le baromètre de notation Indeflagration évolue de i (déconseillé) à iiii (indispensable)