Nouveauté – 3 ans après, Great Lake Swimmers et son leader Tony Dekker sont de retour avec A Forest of Arms, un nouvel opus plus dynamique qu’à l’accoutumée. Mais les silences expressifs sont toujours l’apanage du groupe canadien, qui était de passage au Pop-Up du Label jeudi dernier, pour un concert intimiste et réussi. On a même pu interviewer Tony (à venir !), et le voir assister à la première partie du concert de son groupe en toute détente. Mais en attendant, on vous présente A Forest of Arms.
LP : A Forest of Arms
Artiste : Great Lake Swimmers
Label : Nettwerk
Styles : folk-rock
Influences : folk, country, old american music
Assimilés : Neil Young, Sufjan Stevens etc.
Date de sortie : Avril 2015
Coups de coeur : The Great Bear, One More Charge at the Red Cape
Note Indeflagration : iii (beau retour silencieux)
Le baromètre de notation Indeflagration évolue de i (déconseillé) à iiii (futur indispensable)
« Bienvenu au Canada », pas de message plus simple que celui ci. Fermez les yeux et quittez un instant votre bureau, votre lit, pour vous retrouver dans une hutte, dans les vastes forêts canadiennes. Ecoutez le feu crépiter dans celle ci : c’est The Great Bear qui se lance sur votre MP3. Morceau phare de l’album de Great Lake Swimmers (le nom de l’opus est tiré de ses paroles), il retient l’attention en parvenant à concilier l’atypique à un calme immense, à une sérénité éternelle, mais lourde de sens.
Contrairement au reste de l’album, le banjo dans ce morceau est aussi rare que cette nature qu’ils semblent vouloir protéger, nous rappelant que c’est aussi par ses silences que Great Lake Swimmers s’exprime.
Dans l’ensemble, cet album est avant tout fait de sensations. Le groupe natif de la région de Toronto nous présente un rapport puissant et mystique à la nature, aux objets et indirectement aux gens. Un peu à la manière d’un Sufjan Stevens (Illinois), Tony Dekker s’inspire des grands espaces de l’ouest canadien pour faire de ses morceaux des témoignages d’une beauté préservée, mais aussi de ses sentiments vis-à-vis de celle-ci.
Mais ce nouvel opus de Great Lake Swimmers ressort par sa dynamique nouvelle, plus apte au live. Cela serait dû, selon le leader du groupe Tony Dekker (photo), à la touche personnelle du batteur qui s’est ajouté, il y a 3 ans de cela, à une formation dont la base rythmique n’était jusqu’alors composée que de percussions. Cela donne de belles réussites, comme One More Charge at the Red Cape, et d’autres morceaux plus attendus et peut-être plus décevants (Something Like A Storm et le single I Must Have Someone Else’s Blues)
C’est en effet toujours dans cette douceur caractéristique, faite de silences et d’une formation d’un autre temps (contrebasse, violon, banjo, guitare, batterie) issue de ses pairs que le quintet Great Lake Swimmers s’exprime le mieux. La bande de Tony Dekker semble être parvenue à passer d’une rive à l’autre, devenant une sorte de Neil Young (version solo) plus dynamique mais aussi moins divers, avec des airs d’Amérique des pionniers, bercée par l’héritage culturelle de son melting pot.
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(Petite parenthèse amusante, presque toutes les paroles des chansons de l’album commencent par leur titre. De quoi retrouver son chemin parmi les morceaux de cet album enivrant.)
Si vous avez besoin de repos, de douceur ou encore d’évasion, le team Indeflagration ne peut que vous conseiller ce groupe hors-du-commun qu’est Great Lake Swimmers. A Forest of Arms a cette force de présenter un monde beau et préservé, à l’image de ce qu’il devrait être, et que chacun devrait pouvoir admirer.
Inspirez, prenez un grand bol d’air. Puis étendez vos jambes, relaxez-vous et faites jaillir de votre esprit les flots des grands lacs canadiens en écoutant cet album rafraichissant.