Un peu plus d’1 mois et demi après avoir découvert Big Thief par hasard à Perth, le groupe new-yorkais annonce la sortie de son prochain album Capacity le 9 juin prochain. Et en dévoile pour l’occasion un premier extrait sublime, Mythological Beauty.
Mythological Beauty de Big Thief
Suivant de (très) près le premier opus de Big Thief Masterpiece, sorti en mai 2016, Capacity s’annonce déjà immanquable avec ce 1er morceau. Mythological Beauty rappelle musicalement la recette Kurt Vile, récemment vu en concert à Brisbane : un riff d’arpèges entêtant à la guitare acoustique, un récit de vie qui pourrait être banal mais en devient surprenament poétique et une batterie aussi basique qu’étouffée à la perfection. On retrouve également dans la mélodie les meilleures heures de Death Cab for Cutie et leur Transatlanticism.
La voix d’Adrianne Lenker, qui nous avait déjà impressionnés à Perth, alterne entre des notes basses doublées, et des parties bien plus hautes et d’une fragilité déconcertante.
Pitchfork ne s’y est pas trompé en désignant le morceau Best New Track ce jour.
« There is a child inside you who is trying to raise the child in me »
Ce qui rend ce morceau de Big Thief si particulier, ce sont aussi ses paroles, nourries du songwriting si délicat d’Adrianne Lenker. Une chanson qui raconte quelque chose de sincère, de vécu, avec des mots finement choisis, c’est tellement rare aujourd’hui.
Dans Mythological Beauty, Adrianne entre dans les détails de son enfance, à travers les yeux de sa mère. Cette mère qui a donné la vie pour la première fois à 17 ans, se trouve à la fois piégée par sa vie de famille, mais déterminée à élever ses enfants, investie d’une mission concrète. Une idée que le refrain exprime parfaitement.
« If you wanna leave
You just have to say
You’re all caught up inside
But you know the way »
Suivent les détails d’un accident survenu alors que la chanteuse et lead guitariste de Big Thief était âgée de seulement 5 ans. Passant les détails plutôt explicites, c’est surtout l’exposé brutal de cet épisode de vie qui saisit l’esprit. Les sentiments, la famille, la douleur, sont transmis et expliqués non seulement par les paroles, mais aussi par les variations de tonalité et d’intensité de la voix. Sur un long fleuve tranquille et agréable d’arpèges à la guitare, semblant signifier la monotonie du quotidien, c’est bien le chant qui dénote les altérations, les instants marquants.
Un sans faute, et un bouton répéter le morceau violemment enfoncé jusqu’à la fin de la soirée.
Tout ça pour bien vous avertir. La carrière de Big Thief ne fait que commencer, et on a sacrément hâte de la voir évoluer. Avec un 2e album qui s’annonce d’ores-et-déjà réussi, on ne peut qu’espérer le meilleur.
| Pour aller plus loin : live report du concert de leur concert à Perth en février 2017, une voix pour le futur