Rétro du mardi #5 – Man Of The World de Fleetwood Mac est sans doute la meilleure entrée dans l’univers divers et tourmenté d’un des groupes anglo-saxons les plus mythiques de l’Histoire.
8 ans avant Rumours
Fleetwood Mac. Un nom qui, pour tout le monde, évoque l’incroyable Rumours, vendu à près de 100 millions d’exemplaires dans le monde depuis 1977. Un album aussi mythique que ne l’est le contexte tempétueux dans lequel il a été écrit et enregistré, les relations de John McVie & Christine McVie ainsi que celle de Lindsey Buckingham & Stevie Knicks battant sérieusement de l’aile à l’époque. Miraculeusement, ce phénoménal amas de tensions avait abouti sur un chef d’oeuvre, dont les non moins fameux Dreams, Go Your Own Way et The Chain sont issus.
À contre-courant, en douceur
Avant de connaître le succès outre-Atlantique avec une nouvelle formation et une orientation plus pop, Fleetwood Mac a d’abord été l’un des groupes majeurs du British Blues Boom à la fin des années 70, au même titre que le Jeff Beck Group, Cream ou Led Zeppelin.
Avec une composition originale – trois guitaristes en plus du batteur Mick Fleetwood et du bassiste John McVie, seuls rescapés de cette période du groupe – et sous l’influence de leur génial leader, chanteur et guitariste Peter Green, Fleetwood Mac enregistre des bijoux blues-rock. Leur particularité ? Être toujours en douceur et à contre-courant des autres musiciens du British Blues Boom.
On pense notamment à Black Magic Woman, dont vous connaissez sans doute mieux la reprise – oui c’est une reprise ! – de Santana, l’entièrement instrumental et enivrant Albatross ou encore ce merveilleux Man Of The World
Man Of The World de Fleetwood Mac : Peter Green au sommet
Man Of The World est sorti en single en 1969. Peter Green emmène le morceau, avec sa voix douce et ses arpèges, vers des terres éloignées mais familières. Ce Fleetwood Mac fait penser aux Rolling Stones période Brian Jones (Aftermath, 1966) ou l’influence du blues se mêle à des cordes doucereuses et délectables. On croît même entendre la mandoline de Lady Jane grâce aux saturations diverses pour les 3 guitares sur Man Of The World.
Rien d’autre à faire sinon écouter, écouter et écouter encore cette pièce maîtresse trop méconnue.
Si vous avez aimé Man Of The World, vous aimerez à coup sûr :
- Lady Jane des Rolling Stones (parallèle flagrant) pour ses airs si familiers
- Transatlanticism de Death Cab For Cutie pour le doux trajet et l’évocation de la distance Amérique-Europe (qui sépare les deux Fleetwood Mac)