Jay-Jay Johanson a toujours entretenu une relation particulière avec la France, premier pays dans lequel est sorti son premier album Whiskey, et qu’il considère comme son pays d’adoption artistique. Les Français le lui rendent bien puisque l’auteur-compositeur-interprète suédois y dispose d’une véritable audience et d’un public fidèle. En particulier, l’artiste reconnaît s’être beaucoup inspiré, dans les années 90, de Serge Gainsbourg, seul représentant de la chanson française dont le succès international semble avoir conquis les contrées hostiles de Scandinavie.
Jay-Jay Johanson de… Jay-Jay Johanson (1998)
Cette source d’inspiration se retrouve donc dans sa musique et son écriture et semble l’avoir suivi jusqu’à aujourd’hui. Les mug shots de la pochette de l’EP You’ll Miss Me When I’m Gone (2017) ne sont pas sans nous rappeler celle du dernier album studio de Serge Gainsbourg, You’re Under Arrest (1987). Nous nous risquons même à évoquer un (semblant) de ressemblance physique entre les deux artistes.
Nous ne sommes donc pas surpris que sur son morceau éponyme, issu de son deuxième album Tattoo, sorti en 1998, le jeune natif de Trollhättan ait décidé de sampler Sex Shop de Serge Gainsbourg.
Ce n’est pas cet hommage à Gainsbourg qui suscite ici notre intérêt pour Jay-Jay Johanson (la chanson), mais davantage ses similitudes avec Jane B., morceau de la muse et amante du même Serge Gainsbourg. Dans ce morceau, Jane Birkin donne, elle aussi, son signalement point par point en commençant par ses “youx blous”.
Les deux morceaux se rejoignent dans leurs titres, leurs mélodies mélancoliques, leur thème et leurs paroles simplistes. Si d’un côté, Jane Birkin fait les questions et les réponses, de l’autre, une voix féminine et francophone interroge le dandy Suédois et fait écho à celle de la sublime Britannique, bien que le charme de l’accent anglais nous manque terriblement.
Jane B. de Jane Birkin (1969)
Jane, légère, envoûtante et naïve comme sa frange, laisse place à un Jay-Jay Johanson qui nous transporte dans son univers torturé, assez sombre et presque inquiétant dans lequel il joue l’accusé répondant à un interrogatoire de police bien plus poussé que celui auquel Birkin se soumet (“tell me officer. Aren’t you getting too personal?”).
Malgré la simplicité du morceau, nous ne nous pouvons pas nous lasser de contempler la jeune Jane qui, en cette année érotique, se déhanchait, hypnotique et nonchalante, en nous parlant d’elle. Nous comprenons sans difficulté pourquoi Serge a craqué.
Notons aussi que Jane B., que l’on retrouve sur Jane Birkin/Serge Gainsbourg, est sorti en 1969… année de naissance de Jäje Johansson (pour ceux qui croyaient que Jay-Jay était un prénom et qui ne le devineraient pas, il s’agit bien du nom de naissance de Jay-Jay Johanson). Coïncidence ? Peut-être ! Parallèle flagrant ? Assurément.
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