Les deux cousins londoniens d’Otzeki Joel Roberts (synthé) et Mike Sharp (chant, guitare) ont livré au printemps leur 1er LP, Binary Childhood. Leur étrange nom de scène renvoie simplement à un bouquin russe trouvé par hasard sur une étagère dans un pub de la City.
Un titre surprend d’emblée dès la première écoute, True Love, un objet musical d’une grande beauté et d’une puissance sonore étourdissante. La formation anglaise nous entraîne, huit minutes durant, dans une bulle captivante.
True Love, la meilleure façon de découvrir Otzeki
On est comme happé par cette pop organique. La mélodie est épurée et aérienne, tout en livrant un groove entêtant, d’une incroyable sensualité. True Love est de texture indie pop mais un je-ne-sais-quoi d’origine tribale en fait un titre inusable et taillé sur mesure pour les reprises et autres remixes. On se trouve d’abord sur un rythme de battements de cœur soutenus, puis rapidement tout s’emballe. La ligne de guitare entêtante et la voix de Mike Sharp nous font décoller, expulsant des loops vocaux captivants.
Le songwriting est aussi pour beaucoup dans ce titre hypnotique :
« We’re back to haunt you forever, true love will never leave you alone, can you feel us now, can you hear us now ? »
Des influences efficaces donnant un objet intensément original
Les huit minutes se terminent avec un goût de trop peu, une envie de ne pas retomber, de prolonger le trip… En nous tenant en haleine huit minutes durant, les chamans d’Otzeki ont réussi ici un coup de maître. Rien d’exagérer à dire que l’on tient sans conteste un des titres rock de l’année.
D’aucuns y voient des influences prises chez leurs comparses Alt-J et The XX, mais Otzeki tracent simplement un sillon entre électro et rock avec des mélodies fluides et charnelles. L’épure qui caractérise les premières écoutes de cette musique laisse rapidement apparaître une composition soignée et on ressort tout simplement charmé par le duo londonien.
En bonus, Falling Out, un autre titre d’Otzeki pour ceux qui, comme nous, ne sont pas rassasiés :