Aujourd’hui, Indeflagration vous propose une expérience immersive : une balade en ville. Vous ne savez déjà plus à quoi ça ressemble ? Pas de souci, le groupe 10cc et son morceau 24 Hours raviveront votre mémoire sensorielle.
10cc – Caméléons British
Tout d’abord, 10cc, c’est quoi, c’est qui ? Groupe britannique créé dans les années 70, vous connaissez peut-être leurs morceaux I’m Not in Love et Dreadlock Holiday. Si vous les écoutez à la suite, vous vous rendrez d’ailleurs compte qu’ils sont de styles très différents. C’est un peu une caractéristique majeure de 10cc, ce sont de vrais caméléons du son ! Ils agrémentent leurs morceaux d’instruments et bruitages variés, ce qui les classe d’ailleurs entre autres dans la veine de l’Art Rock. Une chose est sûre, un album de 10cc – qui se décrivent eux-mêmes dans un morceau parodique comme “The Worst band in the World” – ne laisse pas de place à l’ennui !
24 Hours – Peinture urbaine désillusionnée
Revenons maintenant à notre pièce du jour, 24 Hours. Si ce n’est pas déjà fait, c’est le moment de monter le son :
Les premières secondes du morceau dessinent le cadre spatial : nous sommes projetés dans une ville tumultueuse.
En second temps arrivent les percussions et ce riff de guitare entêtants qui nous accompagneront pendant toutes ces 24 heures, rythmant le temps qui passe. Ce sont en effet des scènes de vie urbaine, le long d’une journée, qui nous sont décrites dans des paroles convoquant nos sens.
Here on the street
Feeling the cool of the dawnRestaurant smells
Mix in the heat of the dayPeople rushing shouting pushing
Got no time for conversationNeonic heat
Flooding the darkness with light
Musicalement, 10cc nous fait vivre l’alternance de passages routiniers et d’accélérations caractéristiques du quotidien citadin. Comme à 2:24 où l’on s’imagine courir pour arriver à l’heure à un rendez-vous ou pour avoir son bus, le tout sur fond de piano et de solo de guitare puissant. Les paroles accompagnent d’ailleurs cette image “People rushing shouting pushing, Got no time for conversation“.
On retrouvera cette guitare dramatique à 5:20, suivi d’un autre “pont” du morceau, qui nous éclaire sur la vraie image que 10cc veut nous donner de la ville. Celle de la désillusion, d’une masse humaine ne prenant pas le temps de vivre et “achetant du rêve” pour se distraire. “The city’s a jungle where the strongest survive“.
C’est finalement bien une métaphore de jungle urbaine que 10cc file tout au long de son morceau, des premiers bruitages animaliers dans l’ouverture jusqu’à cette phrase comme morale d’une fable satirique.
Le message est clair et nous ramène à notre situation actuelle. Tout compte fait, nous sommes aussi bienheureux dans nos foyers, à l’abri de toute cette agitation, temporairement éteinte.