Le 11 septembre se produisaient au Point Éphemère les Canadiens Alvvays et les Londoniens ALASKALASKA. Si mon amour pour le dernier a vite disparu après la sortie d’un single très moyen, mes billets m’obligeaient à au moins me renseigner sur Alvvays, dont le deuxième album vient tout juste de sortir.
Résultat : me voilà devant la porte de la salle à espérer plus du groupe que je ne connaissais que de nom que de mon groupe fétiche.
ALASKALASKA, on ne reste jamais en froid très longtemps
Le show s’ouvre donc sur le groupe que j’étais venu voir à la base : ALASKALASKA. Ce groupe, divisant la rédaction de Indeflagration entre ceux qui n’aiment pas et moi-même, avait pourtant récemment sorti un single plus que moyen. Je parle de Patience. Et par moyen, je veux dire du niveau “scrogneugneu, ce n’est pas aussi bon que les deux derniers single”.
J’appréhende donc évidemment ce set qui, à l’image du récent set de Dead Sea, sera pour une grande partie inédit. Le concert de ALASKALASKA commence avec les deux tubes du groupe (à leur échelle), Familiar Ways et Bitter Winter. Bien joué les gars, je fonds de nouveau. Ce qui me frappe tout de suite, c’est que la version live est extrêmement fidèle à leurs version studio, chose qui me paraissait impossible lors de mes écoutes.
Un show porté sur l’expérience
La voix est posée, juste, et se lie parfaitement au saxophone. Ce dernier s’essaie à des solos, qui s’avèrent être étonnamment bons, lorsqu’il n’accompagne pas le clavier et les power chords du guitariste aux 1000 pédales (littéralement). Le tout rend le show beaucoup plus porté sur l’ambiance, l’expérience, que sur la vraie démonstration de force scénique. Et la quasi immobilité de ces 5 jeunes anglais ne me dérange donc pas plus que cela.
Mon expérience s’arrête ceci dit un morceau avant la fin du set lorsque, ayant terminé le fameux single de la discorde Patience qui s’avère être très bon en live – petite note : bannir l’autotune de toute production musicale, merci – le bassiste annonce que quelques copies de leur EP sortant le 28 septembre s’était glissé dans le stand de merchandising. C’est bien évidemment rempli de joie et de surprise que j’y cours afin de me procurer le précieux sésame de ce groupe, dont la faculté de s’essayer et de s’approprier pratiquement chaque genre musical lui prédit, je l’espère, un avenir radieux.
Alvvays (the same thing)
À peine remis de mon appropriation d’EP, certains membres d’Alvvays arrivent sur scène pour finaliser les balances. Le public, plus chauffé que les fans du PSG après la signature de Neymar Jr et le carton face au Celtic, se réserve pour la véritable entrée du groupe. Et les voici donc, 30 minutes plus tard, sur une introduction musicale enregistrée.
C’est donc tout naturellement que je me rend compte de la popularité des Canadiens. En effet, l’introduction musicale enregistrée (IME) est un privilège accordé aux groupes très populaires et n’est souvent accessible qu’à partir d’un 2ème album. Deux trois coucous, et les voilà partis sur Saved by a Waif, tiré du fameux 2ème album du groupe In Undertow.
| Voir aussi : le concert d’un autre groupe entré sur ‘IME’, The Vaccines au Sziget Festival 2017
Le morceau éponyme arrive d’ailleurs en 3e position, suivie de près par Plimsoll Punks, ode à l’agitation et aux outros inspirée par Pokémon. Cette outro, dont l’utilité au sein de l’album m’était inconnue, prend tout son sens ici en liant ledit Plimsoll Punks avec Lillipop (Ode to Jim).
Stagnation avant climax
Problème : si 2 des 3 bons singles du dernier album se situent au début du set et le dernier à la fin, le milieu devient vite lassant. Malgré quelques traits d’humour de la chanteuse envers un public qui crie toujours aussi fort que le Stade de France après un but de Griezmann contre l’Allemagne, les interludes sont pratiquement inexistants et les morceaux s’enchaînent un peu trop mécaniquement.
Dommage pour ce groupe qui arrive, en studio, à garder une sorte d’entrain avec un style très rock qui se fait de plus en plus rare. Heureusement que le single Dreams Tonite, placé à la toute fin du set, arrive à capter de nouveau mon attention. Avant de la perdre définitivement pour le rappel de deux morceaux, et ce malgré un jeu exemplaire des musiciens de Alvvays.
La morale de toute cette histoire est donc de toujours rester sur ses premières envies et de ne pas juger un groupe sur un single raté. Ce single peut toujours, sur un malentendu, rendre bien en live.