Étrange, Jesse Mac Cormack l’est assurément. Ne serait-ce que par ses intros dont on ne sait s’il s’agit d’échauffements pour s’accorder ou de véritables débuts de morceaux. Au point que l’on ne puisse déterminer qu’avec grande difficulté le début de chaque nouveau titre. Et ce n’est pas un mal !
Après avoir débuté sur deux morceaux très folks seul sur scène, terminant sur un capharnaüm fascinant de loops entremêlés (sacrées pédales !), Jesse Mac Cormack accueille sur scène le reste de son groupe. Quelle surprise lorsque nous découvrons que ses 3 compères sont en réalité 2 bassistes et un batteur – formation suffisamment rare pour être signalée !
En plus de cet énergumène aux cheveux longs qu’est Jesse Mac Cormack, nous comptions désormais sur scène un sosie des Salut C’est Cool à la basse basse (à défaut d’autres termes), un snowboardeur jouant dans les aigus de sa basse et un colosse barbu à la batterie. Nous devrons attendre quelques morceaux qu’il retire son bonnet pour découvrir qu’il s’agissait en réalité de Chris Hemsworth. Ou carrément le vrai Thor on ne sait plus…
Incroyable montée en puissance
Dès le premier morceau, une vraie inspiration blues se fait sentir. Jesse Mac Cormack, seul guitariste sur scène, dispose d’une capacité exceptionnelle à exploiter 3 cases de sa guitare avec élan et vélocité. L’attaque des cordes est remarquable de la part de tous les musiciens, faisant monter l’intensité et la chaleur dans cette petite salle en forme de tube qu’est la Mécanique Ondulatoire.
Socrate Flagrant en a presque eu les larmes aux yeux, en plus d’une envie frénétique de bouger ses pieds avec sa maladresse caractérisée. Le style qui en résulte est un mélange tout à fait unique de folk et de blues, complètement barré. Les morceaux se succèdent dans cette même frénésie communiquée par le groupe lui-même, avant que Jesse Mac Cormack ne défonce sa corde de La (encore une fois une première). L’artiste terminera son morceau comme si de rien n’était avec ce nouvel instrument – nommé pour l’occasion la Jessetare –, avant de nous regarder en souriant, marquer un instant de silence, et se résoudre à nous dire avec son accent attendu :
On va faire un petit break
Juste histoire de remettre cette corde en place.
Reprise timorée, avant l’avénement des basses
La reprise se fait en douceur avec un nouveau morceau folk en solo, rappelant des airs de Oscar Isaac/Llewyn Davis, puis le single de son premier LP qui sortira chez le prestigieux label Secret City Records (Patrick Watson, Suuns etc.) : After The Glow.
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Le blues reprends ensuite le contrôle des lieux pour une dernière montée en puissance. Après avoir demandé au public s’il souhaitait qu’il joue un ou deux morceaux de plus (ce à quoi l’assistance a répondu 2 à l’unanimité), Jesse Mac Cormack s’est lancé dans le majestueux Hurricane (qu’on aura le plaisir de vous faire écouter bientôt en exclusivité, Jesse Mac Cormack nous ayant rendu visite au Studio Flagrant) avant de terminer en beauté sur son tube Too Far Into, délaissant pour l’occasion sa guitare pour une basse.
Oui vous avez bien entendu, il y avait 3 basses sur scène. Pas quelque chose qui déplairait à notre expatrié Ingéflagrant…
Si Jesse Mac Cormack continue à faire preuve de la même intensité et rigueur dans ses morceaux, si son groupe l’incarne toujours avec une telle maîtrise sur scène, s’ils ne se perdent pas en route, nous croyons avec ferveur à l’explosion de ce talent dans les années qui viennent. Pari tenu ?
Photos du concert de Jesse Mac Cormack
On a fait ce qu’on a pu avec la lumière de la Mécanique Ondulatoire…
Notre note (Socrate Flagrant et Flagrant Délice) :
Jesse Mac Cormack : iii ½
Une rare énergie associée à un style unique. Que c’est beau de voir émerger un futur géant.
Le baromètre de notation Indeflagration évolue de i (déconseillé) à iiii (indispensable)