The Vaccines étaient de passage à La Cigale ce mercredi 7 octobre 2015, quelques mois après la sortie de leur dernier album English Grafitti. Récit au présent, en immersion, d’influence en influence.
Oh rock.
A peine entré sur scène, Jay Jay Pistolet, le chanteur du groupe, les deux mains sur le micro, annonce un début explosif et nous livre trois morceaux dynamiques et accrocheurs de leur dernier album. On remarque dès le début de ce concert un fond de guitare sèche. Très forte dans la balance, on y perçoit la volonté du groupe d’assumer un fond d’influence pop-rock, proche des Kooks. Autres ingrédients de ce début de set : une session rythmique très appréciable et bien en place ainsi qu’une ligne de basse impeccable de la part de Árni Hjörvar (bassiste), dont il est difficile de discerner les traits sous une masse capillaire imposante.
Le concert de The Vaccines évolue alors vers quelque chose de plus brut. Le changement d’ambiance est brutal avec Dream Lover, le morceau phare de English Grafitti.
Expérience, spontanéité et pureté
Le groupe démontre alors qu’il possède une véritable expérience de la scène en accrochant le public immédiatement sur des refrains envolés. Les balances de la voix sont meilleures, et celle-ci laisse toute sa place à la richesse instrumentale des morceaux de The Vaccines.
Avec Wetsuit, on assiste à une véritable communion avec le public, chanteur et foule en cœur. On croit entendre Two Door Cinema Club ou The Strokes (à noter que c’est Albert Hammond, Jr. des Strokes qui avait produit le morceau Tiger Blood, figurant sur l’EP avec Wetsuit). Avec What Did You Except from The Vaccines ?, on revient à des dynamiques plus pop-rock, plus dans la veine des Killers, peut-être moins convaincantes. En effet, léger creux sur Falling In Love, le groupe semble mal gérer la balade, loin de ses fondamentaux et on sent la foule légèrement fuyante.
Mais c’est avec l’enchaînement I Always Knew / If You Wanna que le groupe retrouve des sommets. Le public semble conquis par la transition sans pause entre les deux morceaux, entre deux albums et deux atmosphères différentes. Sans arrêt, sans reprise de souffle, on passe d’un I Always Knew (Come Of Age) brit-rock à la Babyshambles ou Arctics Monkeys à un If You Wanna (What Did You Excpet from The Vaccines) plus incisif à l’inspiration Ramones. Une superbe façon de conclure le concert avant le rappel et le retour de Jay Jay Pistolet seul, guitare acoustique en main.
En conclusion, The Vaccines est un groupe qui a réussi à conserver son identité propre sans céder, comme beaucoup aujourd’hui, à un glissement électro-rock poussif. Objet protéiforme trop souvent complexifié, le rock semble retrouver ici une identité pure et élégante. The Vaccines prouve ainsi avec brio que la simplicité et l’immédiateté dans l’intention et l’émotion est aussi l’apanage des grands groupes.
Notre note pour ce concert :
The Vaccines : iii
Un concert très réussi, lors duquel on est passé par toutes les émotions. Le rock pur et sincère n’est pas mort.
Le baromètre de notation Indeflagration évolue de i (déconseillé) à iiii (indispensable)