Alors que se déroulait dimanche le premier tour de la présidentielle, j’ai trouvé en le concert approchant de Findlay à La Maroquinerie le prétexte pour ne pas parler de ses résultats. Un premier bon point.
La jeune anglaise, dont l’excellent album Forgotten Pleasures était sorti début 2017 (chronique ici), était effectivement de passage dans la capitale pour trois heures dans le XXe sur la très cool scène de la très cool salle de la Maroquinerie.
| Lire notre chronique de l’album Forgotten Pleasures
En marche vers cette dernière, mes pensées étaient aux questionnements : Electric Bones sera-t-elle aussi bien que sur l’album ? Y aura-t-il assez de place pour voir la prodige ? Où est Indéjazzy, m’ayant prévenu qu’elle allait être en retard ? Ai-je tiré assez d’argent pour la merchandising (ma passion inexpliquée) ? 3/4 de ces questions ayant obtenu une réponse assez vite, la soirée s’annonçait absolument folichonne.
Graines de Coals, ah
Je me rue donc dans la salle afin de ne rien rater de Coals, la première partie, duo mêlant Holy Two avec du bon trip pop/chill beats plus que convenable. Cette première partie annonciatrice de la qualité de la deuxième partie de soirée m’aura donc conquise. Direct dans ma playlist Spotify du mois d’avril voyez-vous.
Par contre il faudra dire au monsieur qui fait l’instru que ce n’est pas en ayant une mèche qui cache ton visage et en se tortillant au dessus d’une MPC que tu deviens Johnny Greenwood…
Débout poussif pour Findlay
Apres avoir passé de longues minutes à la recherche d’Indéjazzy (qui s’avérait être juste au dessus de moi), Findlay (LA Findlay) apparaissait sur scène pour faire quelques branchements. L’excitation et la tension à leurs comble, le concert commence (enfin) sur Greasy Love, d’une beauté phénoménale mais néanmoins un peu simplète. La peur s’installe. Le concert sera-t-il raté, faute de samples ? Il faut savoir qu’il y a énormément de composants dans les chansons de Findlay. Ça en devient d’autant plus dur de tous les jouer avec seulement un piano, une guitare, une batterie et une voix.
L’hypothèse se vérifie lors de Electric Bones ou en plus d’un manque cruel de consistance, le peu de samples réutilisés pour le concert n’étaient même pas en rythme. Il me coûte de l’écrire mais cette chanson était un foirage total…
Ici la version album, pour oublier :
Après l’orage, l’extase !
La setlist remet pourtant le concert en ordre en enchaînant sur Stoned and Alone. Mais le concert débute vraiment sur Sister, Findlay ayant ici une vraie volonté de faire bouger chaque cheveu du public sur son rock si particulier (et pourtant si précis).
Le reste du set de celle qui, à défaut de faire battre le cœur de la France fait battre mon cœur, est d’une puissance exquise. Quelques titres hors album – cachés dans les EP insoumis à la vente trop mainstream de la Fnac – se glissent dans la liste. Et les moins connus sont probablement les meilleurs.
Dédicace à la démocratie en amont de Waste My Time, single qu’elle avait chanté à Quotidien en face d’Emmanuel Macron (rien que ça). Un tube déjà classique et pratiquement identique à la version album. Comme quoi c’est possible avec un piano, une guitare et une batterie.
L’apothéose en marche
On clôt le concert avec le même titre que l’album, Sunday Morning in the Afternoon, rallongé pour les besoins d’un public entré en dépression après avoir entendu “last song guys”.
Heureusement (et quelle surprise !) que la team avait prévue un rappel, constitué du puissant Off & On, lui aussi rallongé de quelques minutes.
Ponctué par une interlude bagarre musicien/videur assez extraordinaire et, disons-le, scandaleuse de la part du videur, le rappel se termine sur un morceau chanté par Findlay seule face à une foule conquise.
C’est donc un 9/10 qui est attribué à cette performance. Le concert perd des points sur le ratage de Electric Bones, mais mériterait un bon 100/10 pour m’avoir permis de chopper une photo avec Natalie Rose Findlay…