Nous étions au concert de François and The Atlas Mountains à La Maroquinerie le 23 mars dernier. Introduit par une météo absolument torride (blague) et ma solitude presque navrante (pas blague), ce live tout à fait exceptionnel s’est avéré une expérience inoubliable et la naissance d’un amour fou.
Pour commencer, la solitude
J’arrive à la Maroquinerie sous la pluie, prête à en découdre avec François and The Atlas Mountains après avoir subi les rafales de vent mais SURTOUT cette incroyable pente qui va du métro jusqu’à la rue où se trouve la salle. Essoufflée donc, mais à bon port.
Après avoir passé quelques minutes à écouter la première partie je remonte, toujours seulabre, afin de prendre un verre. Je croise un type à moustache et veste en cuir – ils existent encore ! – et je m’efforce de ne pas penser : “cuir, cuir, cuir moustache”. Bref. Je prends mon verre et j’attends mon binôme qui je le sens sera un brin en retard. Deux verres plus tard et au moment de régler, le barman a tellement de peine pour moi qu’il m’offre un shot de whisky. L’histoire ne dira pas si je l’ai pris ou non (non non non…).
Je redescends – l’ascension et la descente, tels sont les décidément les thèmes de cet article mes agneaux – et ça y est, la salle est pleine. On attend François et toute sa clique.
J’y vais un peu à l’aveugle puisque je ne connais pas toute la discographie de François and The Atlas Mountains (et non parce que la salle est plongée dans le noir complet). Je n’ai aucune attente vis-à-vis de ce qui va suivre. Et j’ai bien fait, car ce sera l’amour fou.
Puis, le commencement
On démarre avec Le Grand Dérèglement (dans notre sélection des meilleurs morceaux de janvier) et l’équipe François and The Atlas Mountains au complet. Batterie, basse, clavier, guitare, chant, il ne manque rien. Nous avons droit à une petite danse aux pas chaloupés de François et son bassiste, tout cela légèrement funky, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Ce début nous plonge directement dans l’ambiance. Je repère au passage un jeune homme fort chevelu qui s’agite sur le côté gauche et finira même par avoir le privilège de monter sur scène à la fin du concert.
S’enchaînent alors les titres du nouvel album, 1982 et bien d’autres.
Ensuite, la performance
Ce qui me plaît tout particulièrement l’heure qui suit, c’est la joie qui se dégage de l’ensemble du concert. Non seulement de la musique – un métissage savamment orchestré de rock, chanson française et de musique africaine/méditerranéenne – mais aussi d’un partage sans concession avec le public et du sourire des musiciens qu’on aperçoit de loin. Autant vous dire que c’est une chose qu’on ne remarque pour ainsi dire JAMAIS – bon j’exagère un peu – dans un concert parisien. Et m’est avis que tout le monde le ressent ce qui échauffe d’autant plus la salle. Un véritable bonheur.
Les mélodies sont efficaces, les paroles tout autant et cet aspect épuré très agréable. Gros coups de coeur pour La Fille aux Cheveux de Soie au passage.
Si je poussais le truc jusqu’au bout je dirais même que le fait que le groupe marche hors frontières ne m’étonne pas du tout. Être signés sur un label anglais (Domino Records après avoir été révélés par nos amis de Talitres) aide, certes. Mais il y a plus que cela :
- Les paroles sont épurées, ce qui leur donne une simplicité sans prétention.
- La sonorité des mots employés toujours très ouverte (ils adorent les mots en « a », « oi » etc.). ce qui n’est pas sans rappeler la langue anglaise. Je crois.
Enfin, la communion avec François and the Atlas Mountains
Tout ça pour vous dire que question performance nous ne sommes pas déçus (euphémisme), entre un François Marry qui n’hésite pas à s’installer tranquillement sur une des baffles pour jouer, à chanter aussi en arabe et l’étonnante humanité du groupe qui s’agite et danse le tout sourire aux lèvres. C’est tout le public qui est au bord du ravissement et nous qui en faisons l’apologie !
Je prends pour preuve suffisante les applaudissements sans fin. Quand je me déplace à gauche de la scène, j’aperçois toutes ces petites têtes dont le visage laisse apparaître des rangées de dents blanches et quelques corps en sueur après la danse.
Nous sommes conquis.
Les morceaux de François and The Atlas Mountains en chronique sur Indeflagration
- La Fille aux Cheveux de Soie
- Quitter La Ville (avec Rone)
- 1982
- Tendre Est L’Âme
- Le Grand Dérèglement