Il est 19h36 quand Dandy Flagrant passe les portes de ce Palais Musical qu’est la Gaîté Lyrique, le programme qui l’attend est le suivant : 20h Doomhound (inconnu au bataillon) et 21h10 Get Well Soon.
Le public de ce soir est assez homogène, la moitié masculine ferait complexer tout imberbe qui se respecte et la moitié féminine s’assume totalement gluten-free… On se croirait au « in » d’Avignon et c’est rassurant, nous sommes au bon endroit !
Doomhound : un délire étrange…
Doomhound est un groupe très peu connu (un seul titre est accessible sur Soundcloud) qui nous arrive, comme Get Well Soon, d’Allemagne.
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La première impression que ce groupe dégage est plus que perturbante, on se croirait dans un garage de geeks qui s’amusent à jouer sous l’emprise de substances illicites des musiques décousues et incohérentes qui pourraient ressembler à des improvisations hallucinatoires. Un énorme œuf-miroir trône au milieu de la scène et reflète un public circonspect avec un effet fisheye . Au milieu de cet œuf, par moment s’allume une ampoule. Cette musique expérimentale ou plutôt expérimentation musicale ne nous séduit malheureusement pas… On croirait assister à un concert d’Alt-J sous acide avec une voix étonnamment pop. En 30 minutes nous n’avons malheureusement pas compris le concept et nous le regrettons. Un jour peut-être, qui sait ?
En tout cas, vivement Get Well Soon…
Get Well Soon : nous ne pouvions qu’« aimer »
Ponctualité allemande + 4 (21h14), le concert débute. Derrière la scène, 4 lettres rouges trônent et illuminent la salle, le thème de la soirée semble être clair : L O V E. La bande son tirée d’un passage narratif de Badlands ne fait que le confirmer, s’ensuit une envolée baroque au clavecin qui introduit la fameuse BO de Love Story dans une version revisitée pour l’occasion. Cette intro fait monter la pression et prépare le terrain pour l’explosion musicale de Get Well Soon. Les artistes arrivent, le concert débute alors sur le single tonitruant It’s Love.
Malgré cette puissante entrée en matière, le public reste calme, comme anesthésié par Doomhound et il faudra attendre It’s A Catalogue pour qu’il sorte de sa torpeur. Cette foule restera cependant relativement calme tout au long de la soirée et le plus excité sera, sans conteste, Konstantin Gropper lui-même (exception faite des deux headbangers chauves et du horn hander qui se sont vraisemblablement égarés). Il se dépense sur scène au gré des personnages qu’il incarne, et, versatile, il oscille entre charmeur à la voix suave (Mail From Heidegger), séducteur à la Bowie (Roland I feel You), fausset fantastique (It’s a Catalogue) et rockstar déchaînée (Angry Young Man).
Ces multiples facettes confèrent à Get Well Soon une variété insolite. Sous l’étiquette de rock alternatif se mélangent ici rock psyché (It’s a Fog) et destructuré (Marienbad), des ballades folk à la Léonard Cohen (33), du funk des Seventies et Eighties (Young Count Falls for Nurse, Too Much Love)… Le tout étant porté par un groupe de musiciens talentueux :
- Un claviériste (percussionniste sur à ses heures perdues)
- Un guitariste qui aime aussi la trompette
- Une choriste-claviériste et joueuse de violon
- Un bassisto-bassiste qui joue de la basse
- Un batteur plein d’énergie
- Un chanteur, guitariste, aussi mandoliniste et amateur de maracas
Nos coups de cœur
- Last Days of Rome : déjà amoureux de la version studio, la puissance du live et la magie de la Mandobird(mandoline électrique qui ressemble globalement à une Firebird de la taille d’un ukulélé et munie de 8 cordes) ne pouvait que nous séduire.
- Marienbad : morceau profondément torturé dont la version live semble sans fin dérive vers une cacophonie rock jouissive.
- Careless Whisper : cette reprise, ou plutôt réappropriation, du morceau de George Michael est impressionnante, Get Well Soon maîtrise aussi l’alternative disco.
- Le solo de tapping sur Too Much Love (annoncé comme le tube de l’été à condition que l’on « spread the word »)
- La puissance rock qui nous a étonnés tout au long du concert, du final de It’s Love à You Cannot Cast Out The Demons en passant par Angry Young Man.
Il s’agit donc d’une très bonne soirée. Ce concert est de ceux qui ne laissent pas une impression de déjà vu ni un sentiment d’inachevé. Après pratiquement une heure et cinquante minutes de concert (dont deux rappels), nous partons le sourire aux lèvres, satisfaits de ce voyage dans l’univers fantastique et transcendantal de Get Well Soon, son style très varié, ses influences multiples. Ce concert est un tout cohérent qui n’a rien de monotone.
La set-list du concert
- It’s Love
- Eulogy
- The Last Days Of Rome
- It’s An Airlift
- It’s A Catalogue
- Roland I Feel You
- Marienbad
- Mail From Heidegger
- Young Count Falls For Nurse
- Careless Whisper
- Angry Young Man
- Too Much Love (titre inédit totalement New Wave)
- Good Friday
- It’s a Fog [Fin du concert (?)]
- [Rappel 1] 33
- You Cannot Cast Out the Demons [Fin du concert (?)]
- [Rappel 2] Red Nose Day
- Christmas in Adventure Parks [Fin du concert (!)]
Photo : Instagram (@coach_mimi)