Le jeudi 12 décembre se tenait au Vega de Copenhague un événement que j’attendais depuis maintenant 4 ans : le retour de Hot Chip sur scène. Et une chose est sûre, l’attente en valait plus que grandement la peine.
Alaskalaska de retour
Mais avant les retrouvailles, les autres retrouvailles: celles avec Alaskalaska, londoniens que j’avais laissé au Point Éphémère en 2017 et après avoir un peu décroché de leur discographie.
Tout curieux de les retrouver 2 ans après leurs débuts, je dois quand même avouer que je n’en attendais pas grand chose. Et ce qu’on appelle un pattern s’est encore confirmé ce soir là. Comme il y a deux ans, le groupe aura réussi à me surprendre à plus d’un plan.
Première chose: leur saxophone me manquait. Le saxophoniste, qui a depuis apparement chopé l’inspiration capillaire du côté des Temples de l’époque Route du Rock 2017, réussi à faire sonner son engin parfaitement autour d’un groupe qui aura réussi à garder cette même ambiance si intimiste qu’il y a deux ans: comme une musique cosy à écouter au coin du feu; une musique hivernale. Mais peut-être est-ce là mon avis biaisé de fan de Bitter Winter, tout premier single du groupe qui m’avait fait tomber amoureux tout de suite, qui aura été entre temps doté d’une introduction de 2 minutes montre en main au saxophone, assez longue pour pouvoir passer du questionnement “mais que font-ils ?” jusqu’à la surprise “Merde mais c’est Bitter Winter !” et enfin au plaisir “Ah oui c’est Bitter Winter.”
Les singles du nouvel album se calent bien dans la setlist. Notamment le politique Bees qui officie en deuxième place de la setlist et donne le feu vert à une première partie que l’on sait déjà réussie.
Mais c’est bien sur Familiar Ways, aussi du premier deux titres du groupe avec Bitter Winters, qu’Alaskalaska finit de convaincre tout le monde; malheureusement sur leur dernier morceau, donc.
Au final de bonnes retrouvailles – et une bonne motivation pour me remettre à suivre leur disco avec plus d’attention.
Ma lettre d’amour à Hot Chip
Mon tout premier festival, en 2015, avait été marqué par les deux concert à la suite de Hot Chip et Tame Impala. C’était à Rock en Seine, et tout était plus simple. Je ne buvais que de l’eau, je ne comprenais pas vraiment comment un festoche marchait et surtout je ne comprenais rien à la qualité de son. Ce qui fait que je ne regardais qu’un spectacle avec Hot Chip devant moi, clairement dans mon top 3 des groupes ayant le plus influencé ma perception de la musique. J’étais quand même resté avec un goût assez amer. Les chansons étaient clairement revues pour le live, mais le public ne suivait pas trop. Il faisait jour, et les lumières ne faisaient pas effet: un peu comme quand la lumière s’allume en plein milieu d’une attraction à Disneyland, qui ruine un peu le tout.
Les voir au Vega de Copenhague était donc ma première véritable expérience d’un show à la Hot Chip. Et quel show.
D’entrée, Huarache Lights met une claque à tout le monde. Les lumières strobo qui illuminent le petit Vega en parfaite harmonie avec les claviers de Joe Goddard, Owen Clark et de Felix Martin, et sur les guitares d’Al Doyle et d’Alexis Taylor, aussi lead singer du groupe. Le tout, accompagnés de 2 musiciens (un batteur et un touche à tout, 7 personnes en tout!) rend déjà une énergie sur scène surpuissante, qui conquis le public en seulement un morceau – quelque chose que j’ai rarement vu. Les enchaînements avec One Life Stand et Night and Day se font sans accroc, comme un seul long morceau – qui démontrent le talent du groupe à passer d’un morceau à l’autre sans s’embêter mais tout en prolongeant l’expérience immersive du titre précédent.
Et c’est après que cette première partie d’électro sur-vitaminée qu’Alexis et sa clique nous introduisent à leur nouvel album, A Bath Full of Ecstasy.
L’album sorti en juin, produit par notre regretté Zdar national, a eu une résonance si particulière pour moi qu’il en est devenu l’album de l’année à mes yeux. Dedans, deux titres sont légèrement en dessous du standard qualité de l’album à mon sens: Echo et A Bath Full of Ecstasy. Ce dernier sonnant finalement e live terriblement mieux qu’en version studio.
L’excité Flutes, voyage électro de 6 minutes, fait taire mes derniers questionnements sur si ce concert est – ou non – le meilleur concert auquel j’aurai pu assister jusque là. Sur le déchainement de stroboscopes, il n’y a plus qu’à accepter de ne faire qu’un avec Hot Chip. Le groupe délivre tout son amour et sa passion pour sa musique avec nous. Sans jamais chercher à faire deux fois la même chose, Hot Chip montre ici qu’ils maîtrisent chaque moment de sa discographie pour faire du moindre accord un nouveau chapitre d’une religion à laquelle j’adhère maintenant complètement. Le tout en continuant les transitions plus inventives et réussie les unes que les autres. Je n’ai compté que 4 moments durant laquelle la musique se sera arrêtée pendant tout le concert.
L’apogée du concert de Hot Chip au Vega
Le moment le plus grandiose aura cependant probablement été l’enchaînement Over and Over, Melody of Love et Ready For The Floor. Avec la meilleure chanson de leur nouvel album calée entre les deux plus gros tubes du groupe, toujours excellemment joués. De quoi donner envie à tout le monde d’avoir un rappel, au plus vite.
Mais comment être au même niveau que toute cette setlist en seulement un rappel ? En cassant les attentes, et en reprenant avec le morceau probablement le plus trippant et personnel du dernier album, Clear Blue Skies. Ode au calme et à la nostalgie, ce morceau fait flotter les esprits de tout le monde dans la salle, avant de nous prendre par surprise avec un cover plus rock de Sabotage que ce que faisaient les Beach Boys eux-mêmes. Une prestation durant laquelle Alexis surprend avec une poussée phénoménale de sa voix qui normalement est si calme et posée. Ce cover étant la preuve que le groupe s’amuse peut-être autant que nous durant le concert.
Un 20/10 pour Hot Chip, qui aura non seulement sorti l’album de l’année, mais qui m’aura aussi offert ma performance préférée sur une scène live.