Dimanche 15 Mai dernier, nous étions – Socrate Flagrant et moi-même – au concert exceptionnel de l’Iguane du rock. Et si le grand Iggy Pop était de passage à Paris, ce n’était pas pour dorloter son cacatoès. Il a littéralement enflammé le Grand Rex, sous nos yeux de jeunes ébahis.
Immersion sous les écailles
Iggy Pop n’était pas seul ce soir-là. À ses côtés, les incroyables Josh Homme (Queens of the Stone Age et Eagles of Death Metals notamment), Dean Fertita (Queens of the Stone Age, The Dead Weather), Matt Helders (batteur des Arctic Monkeys, exceptionnel sur l’album et pendant le concert), oui oui, rien que ça… Et en plus, tous vêtus de smokings bordeaux. Enfin c’est ce que nous croyons en tout cas. Il faut dire que nous étions situés assez haut dans le ciel du Grand Rex… Et c’est un euphémisme. Que nous ayons adoré ce concert malgré ce fait vous donne une idée de la qualité du spectacle.
Étape n°1 : afin de profiter au mieux de cette lecture, je vous suggère d’écouter immédiatement Lust For Life, le morceau qui a ouvert le concert :
Ca y est c’est bon ? Vous commencez à saisir l’ambiance du concert ? Voilà, c’est bien…
Étape n°2 : Vous imaginez un iguane survolté blond monter sur scène. Torse nu au bout de 2 minutes, il saute, il se tord sur lui-même, il lance les pieds de micro au fond de la scène. Oui c’est Iggy Pop.
Étape n°3 : Vous commencez à hurler en boucle « FUCK FUCK FUCK » comme tout le monde autour de vous, parce que Iggy vous l’a demandé, tout simplement.
Enfin : Vous sentez autour de vous un public survolté, les doigts en cornes du diable, qui réalise tout comme vous qu’il est en train de vivre un concert mythique.
Voilà vous vous êtes retrouvés quelques minutes dans cette salle du Grand Rex le Dimanche 15 Mai, au concert d’Iggy Pop.
Entre nouvel album et période berlinoise d’Iggy Pop
Pour décrire un peu mieux pourquoi Iggy Pop nous a impressionné ce soir-là, c’est d’abord sans doute grâce à sa voix, toujours aussi puissante malgré les années, mais aussi par son énergie débordante et animale (c’est plutôt lui qui nous a couchés à la fin du concert qu’autre chose). Le papy le plus cool de l’histoire du rock – seuls Mick Jagger et Keith Richards peuvent lutter – nous a, en alternance, fait revivre les meilleurs morceaux de son époque en solo (Sweet Sixteen, Nightclubbing, China Girl, The Passenger…) et présenté son excellent dernier album (voir notre article sur Sunday).
Un petit extrait ici avec Break Into Your Heart, le morceau que nous avions en tête en sortant :
A côté de ce nouvel album, mais finalement pas si loin en termes de style, Iggy a aussi joué la quasi-intégralité (6 morceaux sur 8) de son génialissime album The Idiot (1977, produit par notre cher Bowie bien sûr). Contrairement à ses dernières tournées avec les Stooges, Iggy Pop a tenu, avec cette nouvelle formation, à mettre en lumière ses années en solo.
Ce revival inespéré a tout à voir avec le style de son dernier album, très empreint de sa période avec Bowie. L’Iguane lui-même aurait dit à propos de Post Pop Depression :
« J’ai eu les Stooges, puis David Bowie. Avec Josh, je retrouve une alchimie du même calibre »
En bref c’était vraiment du très bon Iggy Pop, de la période que l’on aime le plus. Un tel spectacle nous laisse doucement croire que non, le rock n’est pas mort… Il renaît dans son plus bel appareil avec la Post Pop Depression !
>> Pour aller plus loin : Gimme Danger de Jarmusch : lumière sur Iggy Pop & The Stooges
2 comments
“Post Pop Depression” est un excellent album ! Un vrai plaisir cette collaboration Josh Homme/Iggy ! Je suis fan depuis 20 ans, mais là quelle réussite ! Je suis tellement content que j’ai essayé de faire une vidéo sur une des chansons. C’est “American Valhalla”, vous pouvez la voir ici. En espérant que ça vous plaira !
https://www.youtube.com/watch?v=ppenr-cgMBk