C’est dans une salle agréable à l’éclairage original que nous avons eu le plaisir d’écouter Inigo Montoya et Baïo (fondé par le bassiste de Vampire Weekend).
Nos plus plates excuses à Ten Fé, que l’on a ratés, mais qu’on aime toujours autant.
Inigo Montoya : puissance aveuglante
Lors de notre arrivée au Badaboum, Inigo Montoya est déjà sur scène. Nous sommes instantanément plongés dans une ambiance forte en chocolat (mon dieu cette référence…) Nous étions fatigués, mais le groupe visiblement en pleine forme parvient à nous transmettre son énergie, entretenant un excellent rapport avec le public.
Mais si le groupe est proche de son audience, le vidéoprojecteur ne semble pas de cet avis, puisqu’il projette droit dans leurs visages ! Cela donne un effet visuel intéressant, fortement pixellisé, soit une belle représentation graphique de leur musique numérique, mais la lumière les empêche de lever la tête ! On a de temps en temps l’impression de voir des Parisiens avançant dans leur quotidien, se fichant du monde alentour. Ou Pac-Man et Mario sur scène. Deux conceptions assez différentes d’une même irréalité. Quoiqu’il en soit, il faut noter qu’il est assez rare de voir des musiciens mettre autant le feu dans des conditions de vision aussi limitées.
Musiciens en fusion
Le chanteur de Inigo Montoya a une voix très puissante, capable de voguer entre graves et aigus avec une facilité déconcertante (le comble pour un concert !). Son travail est malheureusement mis à mal par des basses trop amplifiées…
Le prix de la classe totale revient au batteur, agile, rapide, efficace et concis. Le rythme donne beaucoup de cachet au style féroce et de temps à temps proche d’une musique celtique du groupe.
Nous n’oublions pas le bassiste de Inigo Montoya. Jouant avec une Fender Mustang, modèle très peu utilisé en version guitare basse, il reste cohérent avec le style du groupe. Une valeur ajoutée non négligeable, même si couverte légèrement trop par la batterie.
Très bon groupe donc, qui nous a offert une superbe performance malgré une sur-amplification des basses qui dérangeait clairement.
Baïo : un vampire en week-end
Si un morceau était un chemin, Baïo aimerait beaucoup emprunter des sentiers battus. Ces moments d’évasion qu’il nous a offert lors de ce concert sont de petites cellules musicales, nous transportant dans un univers personnel et singulier. L’axe principal est lui même bon, avec une ambiance tout de même proche de Vampire Weekend. Normal nous direz-vous, étant donné que l’un des membres n’est autre que le bassiste !
Le chanteur de Baïo a une belle voix, un style terrible avec son nœud papillon ultra classe qu’il porte depuis sa venue au Pop Up du Label (On aime bien y aller aussi chez les Indéflagrants). Seul bémol, cette même voix que nous apprécions tant n’est pas toujours en accord avec l’ambiance générale, ce qui nous donne l’impression étrange d’écouter deux groupes en même temps…
Nous sommes néanmoins heureux de découvrir cette ambiance Baïonique, faite de beaucoup de nouveautés, avec quelques pincées de Vampire Weekend. Un mix très agréable qui nous a transportés dans nos derniers instants passés au Badaboum, avant d’aller manger un bon bagel rue du Faubourg Saint Antoine.
Somme toute, une soirée belle et explosive.
Indélébile & Indécrochable