Il y a bientôt 3 semaines se clôturait la 40ème édition du Printemps de Bourges, festival de musique en France où jeunes padawans du 4ème art et grands maîtres en la matière jouent dans la même cour… ou presque !
Petit focus sur les jeunes talents sélectionnés cette année. Au Printemps de Bourges, on les nomme : « Les INOUÏS du Printemps de Bourges ».
Les iNOUïS du Printemps de Bourges, qu’est ce que c’est ?
- Le repérage, partout en France, de musiciens, chanteurs, chanteuses et groupes de toutes sensibilités musicales, susceptibles de figurer dans la liste des artistes incontournables de la scène de demain.
- L’exposition de cette sélection d’une trentaine d’artistes parmi plusieurs milliers, devant un public de mélomanes exigeants et pointilleux.
Cela fait 31 ans que perdure cette belle tradition que nous ne pouvons qu’approuver puisqu’elle fonctionne sur un schéma similaire au notre : donner la chance à des talents de l’ombre de passer sous les projecteurs. Si le schéma est le même, qu’en est-il du talentomètre ? (ne cherchez pas le sens du mot sur Google, il n’existe pas.)
Sommes-nous sur la même longueur d’onde et approuvons-nous ces choix ?
Les iNOUïS 2016 sont au nombre de 32 et se classent dans différentes catégories : Électro, Hip-Hop, Rock/Pop, Chanson/World.
Le jury des iNOUïS du Printemps de Bourges était cette année présidé par Nili Hadida, leader du groupe Lily Wood and the Pricks : Nusky & Vaati, dans la catégorie Hip Hop et Fishbach dans la catégorie Chanson-World, ont été les grands gagnants de ce concours.
Après avoir écouté et réécouté chacun de ces talents, nous nous sommes permis de vous présenter nos 4 coups de cœurs de cette sélection made in Bourges 2016.
Les 4 coups de cœurs Indeflagration des iNOUïS du Printemps de Bourges 2016
THE NOISY FREAKS avec Get Down – Catégorie Électro.
Groupe électro et électrique venu révolutionner les lignes de la French Touch.
Bien qu’inspiré et guidé par de grands maitres tels que Stevy Wonder ou Daft Punk, The Noisy Freaks ont su se créer un style bien à eux.
N’avez-vous jamais rêver de rapper sur des sons disco ou de danser sur de l’électro-jazz un peu funky ? Réveillez-vous, aujourd’hui l’impossible devient possible et la musique portée par The Noisy Freaks en est la preuve.
Get Down
Morceau punchy et entraînant. Associations risquées mais incontestablement efficaces.
The Noisy Freaks c’est l’art de piocher parmi tous les styles, de puiser l’inspiration chez nombreux de leurs ainés et de transformer ce bordel anarchique en une œuvre singulière, moderne et révolutionnaire.
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CLÉMENT BAZIN avec Come To This – Catégorie Électro.
Quand Clément Bazin ne joue pas comme instrumentiste de Woodkid aux 4 coins du monde ou aux côtés de la chanteuse Jesabels avec laquelle il forme le groupe envoutant : Hijacked, celui-ci produit et compose ses propres musiques dans un style qui se veut à la fois intimiste et universel. La musique électronique retrouve alors une deuxième jeunesse, davantage mûre, mélancolique et subtile, et c’est un pur plaisir.
Come To This
Musique solaire, idéale pour débuter une journée printanière en douceur. L’écoute est très plaisante et nous fait planer, voyager vers des îles paradisiaques où l’eau est turquoise, le sable fin et le ciel est bleu.
Arrêtez le Red Bull, « Bazin donne des ailes » et ça se consomme sans modération et à toute heure de la journée.
JUNE BUG avec You Don’t Know Who I Am – Catégorie Rock/Pop
Le duo June Bug, formé de l’auteur-compositeur autodidacte Sarah June et du guitariste Béryl ne rentre dans aucune catégorie existante. Leur folie et leur désir profond d’être libres se ressentent à l’écoute de chacun de leurs morceaux. La proposition musicale est étonnante, parfois déroutante mais aussi et surtout percutante. Ce duo atypique et original ne laissera personne indifférent.
You Don’t Know Who I Am ou « l’Art de jouer avec notre mental et nos émotions en permanence. » Tout commence par un bruit de moteur de train qui démarre : le début du voyage. C’est ensuite une alternance de cris (« hi hu oh … »), partant du très aigu au très grave et complètement délirants, qui font leur entrée. Le terrain est préparé, mademoiselle June peut prendre place. L’ambiance étrange et décalée rend le morceau humoristique, si bien que nous faisons abstraction totale du texte déclamé par l’interprète.
1mn20 : La chanteuse prend un ton beaucoup plus « grave », la chanson est débarrassée de son bagage de sons bizarres et seule reste cette femme éprise d’un profond désir de vengeance. Elle explique comment elle a tué le dernier mec qui a osé « jouer avec son cœur » :
«What a stupid boy,
He came around on Saturday,
We had fun and played all day,
But he never called me back.
I went to his house
And I killed him with a ruler
And I chipped him with my chisels
And he’ll never call me back.
You, you don’t know who I am,
You’ll never know where I’ll go.
Bare in mind that I am
Not that evil, did you know?
I played with your souls alone,
Bring the devils to your homes,
Let them body all night long
So you don’t sleep at all.
I’ll wait for this lining storms
Then my favourite things of all,
When the ring comes at this time
To play with your precious minds … »
Les prochains petits amis n’auront qu’à bien se tenir. Cette tirade enflammée s’accompagne dans un premier temps de rires flippants d’enfants comme on en voit dans les films d’horreur puis de chants fantomatiques à la Tim Burton.
2mn50 : Le morceau prend un troisième tournant. Le paysage musical est épuré, la douceur a pris le dessus sur la hargne. Ce semblant de lumière sera cependant rapidement renvoyé d’où il vient du fait d’une nouvelle rechute de la maladie de l’horreur et de l’épouvante qui a frappé ce morceau 1mn30 plus tôt.
3mn10 : Béryl, compagnon de scène de June, reprend machinalement le refrain décalé et poignant du morceau avant d’être rejoint par sa partenaire de scène :
«Don’t play with my heart
Or I’ll kill you with two fingers
And I’ll burn you in the oven
And you’ll lend up in my happy meal
Don’t play with my heart
Or I’ll kill you with two fingers
And I’ll stick you in the oven
And you lend up happy»
Les dernières secondes redonnent un peu de légèreté au morceau et le voyage se termine, comme il avait commencé, sur des sons improbables et décalés.
Ce Grand Huit émotionnel laisse une sensation assez indescriptible à la fin du morceau, celle d’avoir assisté à un spectacle d’1h30, avec plusieurs actes, plusieurs personnages, plusieurs décors. Un spectacle étrange, mais unique en son genre…
THEO LAWRENCE avec Heaven To Me – Catégorie Rock/Pop
Après quelques années à la tête des Velvet Veins, Théo prend un nouveau départ, en solo cette fois-ci. Agé d’à peine 20 ans, le jeune chanteur semble déjà se profiler comme l’un des futurs leaders de la nouvelle scène country-blues.
Heaven To Me
Morceau qui vous fera voyager dans le Temps et dans l’Espace.
Cette chanson aurait très bien pu voir le jour au Texas, un été 1985, et devenir un tube que nous chantonnerions encore aujourd’hui, 30 ans plus tard, «en souvenir du bon vieux temps ». Et pourtant, nous sommes en 2016, et son auteur n’a que 20 ans et déjà la maturité musicale et la voix de crooner de grands maîtres de la sphère country-blues de ces 3 dernières décennies, tels Johnny Winter ou John Hiatt.
Seule certitude : Nous n’avons pas fini d’entendre parler de lui.
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Source photo : page Facebook des iNOUïS du Printemps de Bourges