La semaine dernière se tenait le Festival Aurores Montréal, qui nous rappelait avec toute simplicité que les Québécois étaient définitivement au dessus musicalement parlant. Le festival avait choisi Jean-Michel Blais pour clôturer cette cinquième édition, revenu à Paris quelques semaines après avoir illuminé notre Studio Flagrant.
Jean-Michel Blais inspiré par le Blue Shaker
Ce qui frappe d’entrée c’est évidemment le lieu. Ancien hotel particulier dans le 8e reconverti en lieu mystique accueillant concerts et réunions, le Blue Shaker frappe par sa beauté et son style épuré. Le concert a lieu au troisième étage, où sont disposées diverses chaises et quelques canapés autour d’un magnifique Steinway noir dans un coin de la pièce. Le jeu des lumières blanches et grisées marque, tout comme le confort de la salle : tout est réuni pour nous faire passer un bon moment.
Jean-Michel Blais arrive, sobrement, comme toujours, sa petite setlist à la main. Le lieu a l’air de beaucoup l’inspirer puisqu’il se lance dans 1h30 de live, seul avec son piano. Quelques improvisations font le charme de la chose, alternant morceaux de son dernier album et certains de son prochain. On a un énorme coup de coeur au morceau Dans ta main, où Jean-Michel à une main, l’autre affairée à muter les cordes du piano, comme sur sa version de Hasselblad 2 (Improvisation) au Studio Flagrant.
Interruptions nourrissantes
C’est un Jean-Michel à l’aise qui se présente devant nous, n’hésitant pas à lancer quelques blagues qui rythment les espaces entre les morceaux. Il joue d’ailleurs énormément avec les sonorités que lui offrent cet espace merveilleux, que ce soit bruits de ventilation ou sonnerie marimba d’un iPhone visiblement encore allumé pendant le concert. Une chose à laquelle Jean-Michel a remédié en toute simplicité en répondant à l’appel pour prévenir l’interlocuteur de ce qui était entrain de se passer.
Humble, le rappel se fait naturellement. Pas d’hybris chez Jean-Michel Blais qui nous offre en conclusion un medley magnifique de Exit Music (For A Film) de Radiohead et de son inspiration, le prélude n°4 de Chopin. Ces 5 dernières minutes ne font que renforcer l’ampleur qu’aura donné Jean-Michel Blais à son concert au Blue Shaker.
Un moment qui restera très probablement gravé dans toutes les mémoires. Pour le public, les voisins ou même l’interlocuteur mystérieux qui aura eu droit à quelques minutes d’écoute via téléphone.