Nous étions au concert des héros australiens du rock psyché King Gizzard & The Lizard Wizard au Cabaret Sauvage à Paris. Au programme : transpiration, délires hypnotiques et headbanging.
Il était une fois, en pleine canicule…
Vous souvenez-vous de cette semaine caniculaire de juin 2017 pendant laquelle nuits et jours alternaient sans que l’on puisse se rafraîchir ? Le jeudi 22 juin, au lendemain de la fête de la musique, après avoir festoyé toute la nuit dans une chaleur étouffante, Indeflagration a envoyé deux de ses courageux chroniqueurs dans le parc de la Villette et plus précisément sous le chapiteau du Cabaret Sauvage.
Alors que la simple idée de faire bouger votre petit doigt de pied vous fait suer, nous nous sacrifions et affrontons le chaud, la sueur et notre paresse pour profiter de la climatisation et de la musique des Australiens psychés-barrés de King Gizzard and the Lizard Wizard.
Sous des lumières mystérieuses…
Nous sommes loin d’être les seuls à avoir fait cet effort miraculeux. Si la salle se remplit progressivement pendant la première partie du groupe de garage rock The Mystery Lights, nous comprenons tout le sens du mot « complet » placardé à l’entrée lorsque nous observons la dense foule de métallo-hipsters qui s’électrise à l’arrivée de Stu Mackenzie et de sa bande.
Après une très bonne première partie des « Brooklynois » de The Mystery Lights (à tel point qu’une personne qui s’est probablement égarée nous demande « Excusez-moi c’est bien The Gizzard qui joue là ? ») qui nous transportent dans un univers rétro, acide et enfumé (coup de cœur pour What Happens When You Turn the Devil Down), nous attendons avec impatience le groupe psyché le plus prolifique du moment.
King Gizzard & The Lizard Wizard, énergie monotonale
En tournée pour leur 9e album Flying Microtonal Banana, King Gizzard & The Lizard Wizard font en même temps la promotion de leur 10e opus Murder of the Universe. 10 albums en 5 ans, c’est une bonne moyenne !
Nos fous d’Australie s’élancent dans un set ininterrompu (littéralement) de près de 90 minutes avec un Rattlesnake en grande pompe. Le public composé essentiellement de fans semblent ravi et sa joie se manifeste par du headbanging (parfois exagéré), du slam (parfois gênant) et autre traditionnel pogo.
Difficile de choisir 1h30 de musique dans déjà 10 albums…
Le set de King Gizzard and The Lizard Wizard alterne les titres de Flying Microtonal Banana, dont le magnifique Billabong Valley – version mi-boostée mi-doomifiée – sur laquelle Stu Mackenzie cède sa place de frontman à Ambrose Kenny Smith, avec les morceaux de leur dernier album et en particulier le mantra entêtant d’Altered Beast (I, II, III et IV) qui est revenu à plusieurs reprises. Cette setlist élaborée et (trop ?) cohérente ne permettra pas vraiment aux amoureux de leurs précédents albums, et notamment de leur « époque » plus soft – Paper Mâché Dream Ballon pour n’en citer qu’un – d’être satisfaits.
On notera l’exception du délire salsa de The River pendant plus de 10 minutes en fin de concert (version studio à écouter ci-bas).
Bilan, compte de résultat et tableau de flux de trésorerie
Nous avons aimé : la voix d’Ambrose Kenny Smith et son harmonica aux airs de talk box, les deux batteurs se faisant face au milieu de la scène, la crinière de Stu Mackenzie et l’idée d’assister à un concert de musique microtonale.
Nous n’avons pas aimé : le manque d’originalité, de diversité et de folie du show, la sueur de nos voisins et la bière sur nos chaussures, notre volonté de partir au milieu du concert pour prendre une douche froide et reposer nos tympans.
En définitive, nous attendions un vrai show et nous n’avons eu que du bon rock sous un chapitow.