Dimanche 20 Août 2017 – Jour 3 à La Route du Rock 2017 – Alors que le concert de Proper Ornaments touche à sa fin, nous arrivons plus tard que d’habitude au Fort de Saint Père pour ce dernier jour de La Route du Rock. Nous sommes déçus d’apprendre l’annulation de la conférence de presse de Mac DeMarco mais nous espérons que son show nous consolera.
| (Re)lire les live-report du 1er jour (vendredi) et du 2e jour (samedi) à La Route du Rock
Angel Olsen – Un ange tombé du ciel
C’est la parité parfaite sur scène : trois musiciens (deux guitaristes et un batteur), deux musiciennes (une bassiste et une musicienne au rôle indéterminé) accompagnent la sublime native de Saint-Louis. Dans sa combinaison blanc cassé et avec ses magnifiques lunettes de soleil aux verres transparents jaunes, Angel Olsen nous assure qu’elle se souvient de nous et de sa venue à Saint-Malo pour la Collection Été (pluvieuse) de 2014. Nous n’y étions malheureusement pas.
Dandy Flagrant ne résiste pas aux charmes affirmés de la belle et autoritaire américaine sur Shut Up Kiss Me, tandis que cette dernière hypnotise Indeflation toute la durée de son set. Les amateurs de folk ne peuvent qu’aimer. Fort heureusement, il y en a aussi (un peu) pour les amoureux de rock – Not Gonna Kill You – et parfois même de jazz.
La sublime trentenaire nous ravit avec sa voix chaude et racée et nous confesse qu’il s’agit de ses poèmes qu’elle nous chante, entourée de musiciens talentueux. C’est tout en poésie qu’elle se confie “I don’t know myself, I am still discovering myself”, preuve que l’inconnu fait parfois beaucoup de bien.
Yak – Point basse 1
Indeflation – Oh, le bassiste a la basse de Scott Pilgrim !
Dandy Flagrant – Oui, c’est vrai qu’elle est stylée cette basse.
Mac DeMarco – Doué, fou mais très accessible
En attendant le début du concert, nous remarquons un premier détail insolite : sur la gauche de la scène se trouve une table de jardin sur laquelle trône une bouteille de vin dans un seau. C’est de cet espace VIP que six privilégiés (dont l’exquise Angel Olsen ainsi que trois de ses musiciens) assisteront au concert de Mac DeMarco.
Mac débarque, sa traditionnelle casquette vissée sur la tête, sourire aux lèvres et dents du bonheur au rendez-vous. Il sort une première cigarette, essaye de craquer une allumette avant de recevoir une pluie de briquets provenant de la foule. Dès le début, le showman Canadien instaure une véritable proximité avec un public venu en masse pour l’écouter, et malheureusement composé d’un nombre anormalement élevé d’idiots.
“This is Andy. We got John, Joe and this is Pickles”
Une fois sa bande introduite, Mac débute son concert. Les morceaux, tantôt planants – On The Level qui ouvre le concert, Moonlight On The River -, tantôt dansants – Salad Days, Freaking Out the Neighborhood – ou encore doux et calmes – This Old Dog – s’enchaînent pour notre bon plaisir et notre délectation auditive.
Après avoir reçu un épis de maïs du public, Mac nous confie être venu au festival en navette avant de déguster le maïs avec ses musiciens et de reprendre son concert, comme si de rien n’était.
Au milieu de son set, Mac nous offre une cover inattendue de A Thousand Miles de Vanessa Carlton – tube au succès international en 2002, connu pour avoir été utilisé dans une pub Spécial K au début des années 2010 – sur laquelle il se contente de répéter en boucle “taking my way downtown”.
Tout se termine en beauté lorsque, sur l’outro rallongée de Chamber of Reflection, notre trublion se jette dans la foule pour un slam qui le mène au milieu du public et lui fait perdre ses chaussettes.
Comme le public, Mac DeMarco a l’air ravi de tout ce qui vient de se passer et semble ne pas vouloir quitter la scène sur laquelle il est comme un érable au Canada. Comme au Sziget, le Canadien nous a offert un show que nous ne sommes pas près d’oublier !
Interpol – Un très bon gâteau d’anniversaire mais difficile à finir
Pour les 15 ans de leur album Turn On The Bright Lights, les Américains d’Interpol nous offre un set tout particulier mettant cet album à l’honneur. Sur scène, les jeux de lumières nous rappellent d’ailleurs la mythique pochette de cet album sorti le 19 août 2002. Il y a 15 ans jour pour jour +1.
Dès l’ouverture, avec l’intro de Not Even Jail de l’album Antics, la basse est mise à l’honneur dans des riffs endiablés. Tout pour plaire aux fanas de basse avec Slow Hands et Say Hello to the Angels. Le concert alterne mélancolie et énergie devant un public connaisseur et déchaîné. L’enchaînement des morceaux de Turn On The Bright Lights nuit cependant à la variété et à la vitalité d’une setlist qui peut paraître quelque peu linéaire. La voix racé de Paul Banks nous transporte et nous rappelle, en plus grave, son homologue britannique Brian Molko (chanteur de Placebo), notamment sur Obstacle 2.
Ce set s’adresse avant tout aux fans du groupe mais parvient cependant à tous nous séduire avant de nous endormir doucement.
The Moonlandingz – Objet Musical Non identifié
Ce supergroupe rassemblant des membres de The Fat White Family et de The Eccentric Research Council et originaire de la ville imaginaire de Vallhala Dale nous offre un concert farfelu et parodique. On croirait que les quatre musiciens présents sur scène ont été sortis de différents groupes pour jouer ensemble pour la première fois.
Le show débute avec le fameux Theme For Vallhala Dale qui nous transporte dans un univers déjanté et dirigé par Lias Saoudi, torse nu, lunette de cycliste sur le nez et coeur tatoué sur la poitrine, dont le profile s’apparente à une fusion désenchantée de Julian Casablancas et Marilyn Manson. Le tout est relativement absurde à l’image de Glory Hole et de Lufthansa Man.
Ty Segall – Point basse 2
Indeflation – Oh, le bassiste a la basse de Scott Pilgrim !
Dandy Flagrant – Oui, c’est vrai qu’elle est stylée cette basse.
(Véridique)
Live reports de La Route du Rock 2017 : jour 1 – jour 2
Crédits photos : © Nicolas Joubard | Carnet de route à La Route du Rock