Lundi dernier, la Maroquinerie nous offrait un concert 100% made in Canada et aussi à 66% Studio Flagrant-approved ! En effet, la soirée rassemblait les grands Plants and Animals et Emilie & Ogden, tous deux passés enregistrer une session au Studio Flagrant l’année passée et, bien sûr dans les deux cas, nous étions fans d’avance…
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La toute première partie de la soirée, aussi made in Canada, présentait Helena Deland. Malheureusement et trivialement, l’estomac prenant parfois le pas sur l’amour de la musique, nous ne pourrons commenter cette partie.
Emilie & Ogden ou l’ivresse légère
Nous arrivons à la Maroquinerie juste avant que le concert d’Emilie & Ogden ne débute.
Devons-nous parler d’une artiste soliste, d’un duo ou d’une chimère harpo-humaine ? Pouvons-nous parler d’Emilie sans Ogden ? La jeune Canadienne semble ne faire qu’un avec son majestueux instrument de bois et de corde qu’elle enlace inlassablement. Cette union est tout simplement envoûtante. Dans sa timide simplicité et sa combinaison blanche, l’artiste dégage un charisme magnétique et rassurant.
Si nous reconnaissons de nombreux morceaux que nous aimons déjà (What Happened, Ten Thousand, Blame, White Lies…), beaucoup de nouveautés sont intégrées au concert. Impossible cependant de retrouver leurs titres… Nous attendons avec impatience la sortie du nouvel album qui ne devrait pas tarder.
Emilie & Ogden nous ont invité dans un véritable conte montréalais, un univers féerique, mystique et mélancolique où harpe et voix se mêlent magnifiquement. Emilie utilise parfois son instrument comme caisse de résonance pour sa voix, ainsi qu’une pédale loop pour donner la profondeur à son show.
La belle est rejointe en fin de concert par Warren Spicer, chanteur et guitariste de Plants and Animals. Dans ces nouveaux morceaux, la puissance se substitue à l’ivresse légère, et le concert s’achève dans une performance explosive.
Plants and Animals, l’énergie et le talent
Le trio Montréalais de Plants and Animals démarre intensément avec No Worries Gonna Find Us, sublime morceau de leur dernier album que nous avions eu la chance de découvrir au cours du passage du groupe au Studio Flagrant. C’est un début de concert très énergique qui continue avec le morceau Good Friend qui incite clairement la foule à bouger (« I wanna dance »).
Le groupe montréalais enchaîne avec le mythique Lola Who?, morceau de leur deuxième “ipi” (comprendre EP). Ce morceau est en deux parties, la première douce et mélancolique, au son de la voix de Warren et de la guitare surf qui fait la marque de fabrique du groupe. Puis vient la rupture rock, guitare à la Hendrix et batterie lourde, pour que le morceau s’achève sur “Lola, lola whoooo”.
Les morceaux sont entrecoupés d’interventions du chanteur, génial dans son franglais canadien. On retient particulièrement le “Vous êtes impliqués dans cette quest d’arriver à notre capacité maximum” ou encore “Merci à Passeport Canada pour avoir refait mon passeport en une journée”.
La Maroquinerie offre aussi d’excellentes conditions: le son est top et l’on peut apprécier parfaitement ce qui se passe sur scène où que l’on soit! Un bonheur aussi pour les photographes dans l’âme (voir au bas de l’article !)
Dès les premières notes du deuxième morceau du groupe enregistré au Studio Flagrant, Flowers, avec son “we’ll all be together again”, nous nous abandonnons à cette guitare à la reverb solaire qui nous fait sourire béatement.
Nous apprenons ensuite que le groupe a joué lors du concert hommage à Lhasa de Sela la veille, “C’était beau” s’écrie une voix dans la foule. Nous avons donc droit à une chanson de Lhasa. Moment fort et intense du concert:
- Nous découvrons Lhasa de Sela.
- Nous adorons le morceau: Rising. Il nous entraîne dans une flot chargé d’émotions, à la fois agréables dues à la beauté de ce que l’on entend, mais aussi mélancoliques quand on sait que Lhasa est partie très jeune (37 ans) d’un cancer.
- Nous nous disons que Warren Spicer a vraiment une voix incroyable, atteignant des notes à la fois très haut perchées mais aussi puissantes dans les graves.
- Nous nous disons aussi que l’atout du groupe réside aussi dans ses excellents musiciens et dans l’énergie qu’ils renvoient.
Le concert continue, enchaînant les compositions toutes aussi jouissives les unes que les autres, parfois très rock, à l’image des morceaux de leur album The End of That.
On a personnellement un petit faible pour All Of The Time, Lightshow ou encore Je voulais te dire. Le groupe nous quitte après un rappel généreux.
Entre plénitude et apaisement, nous n’avons pas vu le temps passer et en cette fin de soirée. Nous sommes en tout cas convaincus que la scène indépendante montréalaise a de très beaux jours devant elle. Et que Secret City Records – la maison des deux stars du soir – restera encore longtemps notre label préféré (LOVE).
Si vous avez écouté Plants and Animals ou Emilie & Ogden pour accompagner la lecture de l’article, on vous propose de prolonger le plaisir avec une sélection de photos made in Indeflagration. Et si vous ne l’avez pas fait, vous pouvez quand même regarder les photos. On est sympas.