Paris, 23 mai 2016.
Il est 18h30, le public commence à entrer. Il fait beau, le Zenith est étincelant ; prêt à recevoir Radiohead.
Le public présent fait spéculations sur spéculations dans la queue menant à la salle, après le grand nombre de morceaux entendus lors des balances… Idioteque ? Lotus Flower ? Feral ?! Tant de morceaux mythiques, annonciateurs d’une soirée qui se promet extraordinaire.
19h30. La salle est presque remplie. L’ambiance se chauffe, de petits mouvements de foule fourbes nous trompent quant à la présence de la première partie, Holly Herndon.
20h. Ces derniers débarquent sur scène, heureux, et partent pour 40 minutes de son. En tout, 3 chansons jouées. La qualité de la première partie suffit à elle même à nous laisser un bon souvenir. Mais il est temps. Les choses sérieuses arrivent. ILS arrivent.
Radiohead, ou De l’importance d’être chaud H24
Sous les applaudissements incessant du public français (mais pas que), le groupe rentre, et Thom Yorke nous salue… avec une énorme scarface d’entrée.
Qu’avons nous fait ? Est-il en colère ? (Après reflexion c’est sûrement à cause du “I love Matthew Bellamy” qu’a crié quelqu’un à son arrivée).
Tant (ou si peu) de questions éclipsées par le sublime Burn the Witch, qui paraît tellement mieux comparé à la version album. Archet et guitare à la main, c’est Jonny Greenwood qui nous rappelle ce qu’on vient voir. De la qualité ? Non. De la perfection. S’enchaîne le magnifique Daydreaming, laissant la foule à la limite de la larme à l’œil. Que c’est bon ! Et cette bonté, Thom la sent…
Et il nous la rend bien. Oh ! Mais voilà qu’il sourit enfin ! Et les choses sérieuses commencent… Ils enchaînent dans l’ordre les trois titres suivants du dernier album. Vient alors Ful Stop. Ful Stop, un peu le nouveau I Might Be Wrong. On n’en peut déjà plus. C’est beaucoup trop énorme…
De l’importance de la setlist.
A peine sortis de cette perfection de 6 minutes, démarre ce pattern de batterie… Boom. Lotus Flower. Nailed it, devait se dire Thom, en entendant les cris d’extase du public. Public heureux car c’est la chance d’enfin poncer le dance-floor avec les moves du clip, que tout le monde apprend depuis 2012. Ah bon, pas vous ?
S’ensuit le gros riff de basse de National Anthem. C’est après ça que Radiohead a jugé bon de sortir du placard My Iron Lung ou encore la douce No Surprises, qui n’avait pas été jouée depuis 2009.
Après un bref Happy Birthday destiné à Phil, le groupe repart pour de nouvelles aventures, se remettant à la période post-2000, avec notamment le fameux Idioteque (It’s awesome, dude !), avant de conclure sur un merveilleux Bodysnatchers toujours aussi fat.
De l’importance des rappels.
Non, ça ne peut pas être déjà fini ! Après deux trois applaudissements et hurlements (voire gémissements), Thom, Colin et Jonny reviennent, tous guillerets, pour True Love Waits, petite pause impeccablement placée pour se détendre, profiter, sans faire de bruit. Pause de courte durée car arrive le génial Paranoid Android, chanson renommée pour sa capacité à être trop géniale.
C’est sur Weird Fishes que se conclut ce rappel, si puissant, prouvant encore une fois la classe et le talent de Radiohead.
Applaudissements, applaudissements… Parfois, ils sont générateurs de miracles. C’est d’ailleurs un miracle qui s’est produit ensuite. On n’y croyait plus. Après un début coupé par un “Nah, just kidding” de Thom à Amsterdam, plus personne ne pensait en entendre parler. Et pourtant… C’est bien Creep qui s’est jouée devant une foule définitivement en pleurs (de joie pour la plupart). CREEP. Suivie de Pyramid Song, magnifique, qui illustrerait parfaitement un “De l’importance de la dernière impression“.
En conclusion, c’est un Radiohead en forme qui s’est produit à Paris hier soir, toujours aussi soucieux de faire plaisir à ses fans. Un groupe qui, malgré son importance, n’aura jamais vraiment pris la grosse tête.
Après 2 concerts au Zénith de Paris, Radiohead sera à Lyon pour les Nuits de Fourvières, ce mardi 1er juin.
La setlist complète du concert de Radiohead au Zénith de Paris le 23 mai 2016
- Burn the Witch
- Daydreaming
- Decks Dark
- Desert Island Disk
- Ful Stop
- Lotus Flower
- The National Anthem
- My Iron Lung
- No Surprises
- Bloom (Happy Birthday sung to Phil)
- Identikit
- The Numbers
- Separator
- The Gloaming
- Everything in Its Right Place
- Idioteque
- Bodysnatchers
- Début du rappel : True Love Waits
- Present Tense
- Paranoid Android
- Tinker Tailor Soldier Sailor Rich Man Poor Man Beggar Man Thief
- Weird Fishes/Arpeggi
- Creep
- Pyramid Song