Le 24 février dernier, nous – Indélébile et moi – sommes allés voir Isaac Delusion et Years and Years sur la scène de l’Olympia, dans le cadre du Festival À Nous Paris Fireworks. La soirée racontée, comme si vous y étiez (extraits live et notes au bas de l’article)
Nous connaissions assez peu ce groupe mais Socrate Flagrant (qui l’apprécie, et qui, par conséquent le connaissait davantage) n’ayant pu s’y rendre avec nous, nous a chargé d’écrire la critique du concert.
Premier constat dès notre entrée dans la salle : le public est composé à 68,5% – approximativement – de jeunes trentenaires de tous les sexes. Mais on y trouve également un pourcentage non négligeable de pré/post/adolescents, assez déchainés. Cela s’annonçait bien. En cherchant encore davantage, nous avons pu apercevoir 3 petites retraitées très en forme dans les premiers rangs de la foule. Nous espérions bien, secrètement, les voir danser durant le concert !
Isaac Delusion semble donc enchanter toutes générations confondues, ce qui est assez rare pour être signalé. Premier chapeau bas.
Years and Years : première partie dansante et surprenante
Après un léger retard d’une vingtaine de minutes, le temps que la salle finisse de se remplir, un premier groupe entre sur scène : Years and Years. Bien que vainqueurs du BBC Sound of 2015, comme nous l’avons appris ensuite, nous n’en avions encore jamais entendu parler avant ce 24 février.
Le groupe est formé de trois membres : un guitariste, un pianiste et un chanteur. Ce dernier, d’apparence très jeune, vêtu d’un large débardeur 3 fois trop grand pour sa très fine silhouette, attise déjà la curiosité de la plupart d’entre nous, mais nous ne sommes bien sûr pas là pour juger de ses choix vestimentaires. Nous aiguisons donc nos oreilles et nous laissons transporter par le show.
Ce qui ressort, de prime abord, chez ce jeune chanteur, c’est une soif de la scène très flagrante, et ce, dès les premiers instants.
On apprécie, par la suite, assez rapidement également, cette voix singulière et aux larges possibilités (un potentiel croisement entre celle d’un certain Michael Jackson et d’un non moins connu : Bruno Mars). L’ensemble du répertoire se voudra particulièrement dynamique et par conséquent, très entraînant. L’artiste nourrira ses épatantes performances vocales de danses et ondulations parfaitement improbables sur la scène. Mais, pour ma part, ce mélange plutôt surprenant, a fonctionné. Cette musicalité incontestable, cette énergie explosive, et ces improvisations scéniques étonnantes, ont rendu le spectacle bien plaisant.
Mention spéciale pour les chansons : Take Shelter et King qui rappellent un peu les rythmiques déjantées de certains grands classiques des Maroon 5 que nous apprécions beaucoup.
[soundcloud url=”https://api.soundcloud.com/tracks/195368415″ params=”color=ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false” width=”100%” height=”166″ iframe=”true” /]
Scéniquement parlant, les autres membres sont presque effacés tant le chanteur prend le devant de la scène, et puisque leurs interventions en solo se font elles-mêmes assez rares, on en arrive presque à oublier que nous avons affaire à un groupe !
Quoiqu’il en soit, une fois cette première partie close, nos impressions sont plutôt positives, nous avons l’impression d’avoir écouté de la musique (dans le cadre d’un concert, c’est plutôt rassurant !), et d’avoir vu un interprète sincèrement heureux d’être là et qui, s’il en avait eu l’occasion, serait bien resté une ou deux heures de plus …
La question que je me pose, légitimement je pense, est la suivante :
Ces chansons, que nous avons su apprécier pendant cette demi-heure de scène, auront-elles le même impact sur nous quand nous les écouterons sur un support audio ?
Je n’ai, par conséquent, pas résisté à la tentation de me procurer certaines de leurs musiques. Ainsi, si vous lisez prochainement un article sur l’un de leurs morceaux, vous saurez quelles conclusions en tirer.
Isaac Delusion
Après un entracte d’officiellement 20 minutes, et d’officieusement le double, le groupe tant attendu fait irruption sur scène.
Je retiendrai un premier contraste très net entre le niveau musical des chansons les plus calmes et celui des chansons les plus dynamiques, et, un second, entre la qualité sonore des basses, très appréciable, et celle des micros, si médiocre qu’il nous était clairement impossible de comprendre ne serait-ce qu’un seul mot de ce que disait le chanteur …
… Quand on est attaché à la beauté des textes, comme nous le sommes, c’est embêtant !
Il découle de tout ça que les chansons très rock étaient très réussies et très entraînantes. Le public, d’ailleurs très “éveillé” durant toute cette soirée, danse, sautille et applaudit généreusement, en réponse à cette belle énergie que le groupe dégage dans leurs morceaux les plus électriques.
Mais, dès lors que cet éclair quitte la scène pour ramener un peu de calme et de «sérénité », c’est la crise. Nous ne vous cacherons pas qu’il nous est arrivé de nous ennuyer, à plusieurs reprises. Pourquoi ? Eh bien…
Nous aurions grandement apprécié que le chanteur prenne plus de risque dans ses envolées musicales, notamment sur certaines de leurs sublimes balades oniriques.
Ce timbre doux et cosmique dont le chanteur est le détenteur, aurait pu nous faire rêver, nous faire voyager, voir même nous faire pleurer (car nous sommes de grands sensibles), si et seulement si, Loïc Fleury, le chanteur du groupe, s’était risqué à varier d’avantage ses jeux de vocalise (que ce soit par l’intensité vocale ou par les jeux de tonalités) pendant ses prestations.
Mais ces variations n’ont pas eu lieu, et une monotonie s’est donc installée à plusieurs reprises. Il peut être agréable de planer sur des chansons à effet “somnambulique”, parfois, mais le risque est que, à la longue, les somnambules que nous sommes, finissent par s’endormir pour de bon.
Deux morceaux de grande qualité ont tout de même marqué le coup, selon moi :
- Children of the Night, un de mes coups de cœur de la soirée.
- She Pretends, certainement leur plus gros tube, merveilleusement bien interprété pendant ce spectacle (la chronique disponible ici) et 9e de notre Top 12 de l’année 2014.
[soundcloud url=”https://api.soundcloud.com/tracks/195368416″ params=”color=ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false” width=”100%” height=”166″ iframe=”true” /]
Extraits Live
[soundcloud url=”https://api.soundcloud.com/playlists/88402045″ params=”auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false&visual=true” width=”100%” height=”450″ iframe=”true” /]
En résumé, nos notes pour les concerts de cette soirée :
Years and Years : iii
Une très bonne surprise à découvrir
Isaac Delusion : ii
Un ensemble hétéroclite avec malgré tout de bons morceaux rock
Le baromètre de notation Indeflagration évolue de i (déconseillé) à iiii (indispensable)