Festival La Route du Rock – Ce 25 février, la Collection Hiver #12 du festival armoricain investissait de nouveau La Nouvelle Vague à Saint-Malo. Nous ont particulièrement marqués Barbagallo – le batteur de Tame Impala chantant en français – et les (trop) impeccables Teenage Fanclub.
| Voir aussi : Live-report du 24/02 : la troublante Fishbach, les excités Shame
Barbagallo trot pas nul
Notre voyage le long de la Route du Rock nous a mené à Barbagallo, Julien de son prénom (interview à paraître bientôt). Le batteur du célèbre groupe rock psychédélique australien Tame Impala s’avère être également un auteur-compositeur-interprète hors pair. À ses heures perdues ?
Ce concert n’a en tout cas rien d’ordinaire. Nous sommes séduits par l’univers musical de l’artiste et sa manière toute particulière de s’approprier l’espace scénique. Notamment en plaçant l’un de ses instruments de prédilection (la batterie) en plein centre de la scène.
Barbagallo profite de ce rendez-vous festivalier pour nous présenter son album Grand Chien sorti l’an dernier. Certains morceaux marquent nos esprits : Nouveau Sidobre tout d’abord, une ode à l’Amour et la Nature dans un paysage aérien et montagneux, et Longue La Nuit, remixé récemment par Kevin Parker lui-même.
Chaque texte est très joliment porté par des musiques à la fois planantes et poétiques. Le dernier morceau interprété par l’artiste laisse le public entier à bout de souffle, une composition habitée par l’inspiration et dont on ne voit pas le bout (et tant mieux). Barbagallo nous propose une belle démonstration de ce qu’est l’Art ce soir : un monde abstrait, fait de créativité et de temps suspendus engendrant des émotions indescriptibles.
L’artiste a l’habitude de voyager aux quatre coins du monde. Ce jour-là, nous avons voyagé avec lui.
Teenage Fanclub, trop impeccables ?
Teenage Fanclub était peut-être LE groupe le plus attendu de cette édition d’hiver de LA Route du Rock. Des icônes de la scène British Rock des années 90, références de nombreux jeunes talents anglophones encore aujourd’hui, et de retour après 10 ans d’absence.
Les influences sont nombreuses (R.E.M., AC/DC, Nirvana…), les styles de rock se mélangent pour donner un mix puissant et d’une efficacité fulgurante. Leur talent de musiciens est incontestable, les morceaux sont bien ficelés, aucun musicien ne s’efface dans l’ombre d’un autre, en bref, chaque protagoniste a sa place sur cette scène.
Mais il suffirait d’écouter les versions studio de leurs morceaux, de regarder des clips vidéos de leurs performances pour faire ce constat. Les rapports avec le public, surexcité à l’idée d’être face à ce groupe écossais mythique, sont ici presque inexistants. Un mur invisible sépare la scène de la foule. Aucune improvisation apparente n’est à noter, même les solos semblent programmés à l’avance.
Rajoutons à ces bémols la présence d’une caméra d’une chaine documentaire du service public dont nous tairons le nom, venant régulièrement couvrir notre champ de vision. Le fait d’être filmés en direct a peut-être contraint les 4 Écossais à se montrer sobres dans la performance… Pour finir, il était difficile pour nous de comprendre un seul mot de ce que nous chantaient les interprètes tant le son des instruments prenait le dessus sur celui des micros.
Nous sommes donc resté sur notre faim … On aurait aimé voir le groupe se lâcher un peu plus, laisser place à un peu plus de folie, le voir suer, crier, sauter, oser, kiffer, sortir de sa zone de confort pour nous surprendre et nous émerveiller. Next time ?
Le live-report du 24/02 : la troublante Fishbach, les excités Shame