Nos deux derniers jours au Sziget Festival 2016 contés heure par heure.
| Voir aussi : Sziget Festival 2016 – jour 1 – jour 2
Sziget Festival 2016 – Jour 3 (12/08)
11h30 – Nous profitons d’une matinée ensoleillée pour nous promener dans la vieille ville de Budapest. En plus d’avoir un charme fou, elle nous offre une vue imprenable sur tout le reste de la ville.
Nous passerions bien le reste de la journée ici mais nous ne voulons manquer pour rien au monde le concert de JAIN, l’auteur-compositeur-interprète Française prodige du moment, à 16h45 à l’OTP Bank – A38 Stage. Nous reprenons la route pour le festival.
JAIN : “Would you like to sing with me?”
16h45 – La jeune chanteuse Jain, qui choisit de s’exprimer (presque) exclusivement en anglais pour être comprise de tout son auditoire (majoritairement français), nous fait d’emblée bonne impression. Avec son traditionnel col claudine, ses sneakers et ses airs de petite fille, l’artiste s’investit pleinement sur scène et communique en permanence avec un public qu’elle implique dans ses morceaux. Jain fait preuve d’un impressionnant sens de la créativité quand il s’agit de faire le show. Cela commence par sa volonté de faire sauter le public notamment sur Zanaka. Ensuite, il s’agit d’un jeu où femmes et hommes du public doivent chantonner un même air sur deux octaves différentes pendant qu’elle joue son morceau ; les voix graves s’imposent difficilement mais le défi amuse la foule et le rendu est plutôt intéressant.
Nous sommes ensuite amenés à reproduire les mouvements d’un parfait inconnu durant toute une chanson (bras en l’air, bras vers le bas, mouvements de bassin, position accroupi …) tous (ou presque) dans le public jouent le jeu. Puis, l’heure est venue d’interpréter le titre qui la révéla aux yeux de la France entière : le morceau Come, issu de l’EP Hope, co-produit par le tout aussi génial Yodelice (dont on reconnait la forte influence dans l’intro à la guitare). Un écran géant projette alors un visage de Jain, stylisé, « playbackant » les paroles de la chanson. Le rendu visuel est plutôt convaincant.
En cours de morceau, Jain met fin au show et demande à ses fans de répéter les paroles « Come come my baby come » tout en gardant le rythme du morceau en tête. L’artiste quitte alors la scène et rejoint les premiers rangs du public et commence à faire chanter, à son micro, ce fragment de refrain à quelques individus sélectionnés au hasard. Ces enregistrements sont ensuite diffusés en boucle jusqu’à la fin du morceau. Nous bougerons enfin sur les rythmiques endiablées de Makeba, l’autre titre phare de la jeune française qui finit son concert en se jetant dans le public à l’intérieur d’une énorme bulle d’air. Nous quittons finalement les lieux, séduits par l’aura Jain qui enchaîne les styles, house nineties, rap, électro pop, reggae… et heureux d’avoir assisté à 1h15 de réel spectacle musical.
Vers 18h, nous décidons de faire un saut vers la scène Europe Stage du Sziget Festival où un groupe Néerlandais au nom intrigant vient de débuter son show.
Il s’agit de Rilan & the Bombardiers. Le leader du groupe adopte un look étonnant mêlant la coupe afro au collier à dent de requin et au short jaune près du corps. Les influences de Rilan & The Bombardiers sont nombreuses mais le style musical est assez flou. Le groupe semble se chercher, entre funk et rock. Le public ne bouge pas mais l’écoute est loin d’être désagréable.
KOVACS – Messe Noire sans communion avec le public
Il est 18h15, nous décidons de retourner vers l’OTP Bank-A38 Stage où jouera d’ici quelques minutes : KOVACS, une autre star made in Pays-Bas et inconnue en France.
Nous profitons de cette avance pour nous glisser dans les premiers rangs du public.
18h30, le concert commence. La chanteuse, vêtue d’un haut à paillettes noir assorti à son short, est accompagnée de nombreux musiciens, parmi eux : un bassiste, une guitariste, un claviériste, une violoniste et une violoncelliste.
Il est certainement difficile de rester indifférent face à la voix puissante et chaude de KOVACS, à son look goth-punky-rocky et à son regard reptilien (sous LSD). C’est pourtant bien l’indifférence qui aura le dernier mot.
L’univers obscur et macabre de KOVACS est assombri par les incantations malsaines de la chanteuse qui ne communique simplement aucune émotion. Nous faisons l’expérience de l’ennui puis du néant. Il est temps de s’éclipser. Fin du chapitre KOVACS au Sziget Festival.
Brunette Shoot Blondes : ni brunette, ni blondinette, mais corde cassée
Nous revenons vers la Europe Stage, avec pour objectif d’oublier KOVACS. Nous y retrouvons un attroupement d’Ukrainiens devant Brunettes Shoot Blondes, groupe au look néo-sixties. Leur nom ne nous est pas complètement inconnu, la « carrière » des Brunette Shoot Blondes a commencé à décoller quelques semaines après la sortie de leur morceau Knock Knock dont le clip compte plus de 8 millions de vues sur Youtube.
Nous passons un moment agréable entre morceaux rock énergiques et ballades pop apaisantes et planantes. Le chanteur se la joue tantôt crooner-séducteur, tantôt rockeur torturé. Nous restons dubitatifs face à cette panoplie de mimiques étranges et peu naturelles qui déforment son visage. Le concert se termine sur un morceau un peu trop noisy, You Broke My Heart, sur lequel le frontman Andrew Kovaliov casse, non pas un coeur, mais sa corde de mi aigu.
Manu Chao – Un concert d’une chanson
Il est 21h30, Manu Chao est déjà sur scène avec toute sa troupe de musiciens. Nous sommes assez rapidement subjugués par l’énergie hors norme dégagée par l’artiste. Celui-ci assurera 1h30 de spectacle sans aucune interruption, sans aucune seconde de répits. Les titres sont remasterisés, mixés les uns avec les autres et semblent ne jamais prendre fin. Le chanteur prend réellement la posture d’un showman hors pair qui prend un plaisir incommensurable à chanter, à jouer, à improviser et à communier avec la foule. Tous les titres phares de l’artiste (Bongo Bong, Clandestino, Desaparecido, La Vida Tombola…) trouveront leur place dans le spectacle, pour le plus grand plaisir du public venu très nombreux ce soir, et de nous-mêmes. Les versions live sont cependant étonnamment différentes de celles que nous connaissons. À 23h00 Manu Chao met finalement fin aux festivités. Aucune goutte de sueur ne coule sur le front du chanteur, aucun semblant d’essoufflement ne semble perceptible… Manu Chao serait-il une sorte de demi-Dieu venu sauver la Terre du démon capitaliste ?
Que le style plaise ou non, la générosité sans limite de l’Artiste, cette année, sur la Main Stage du Sziget festival, aura marqué le coup.
Sziget Festival 2016 – Jour 4 (13/08/16)
Nous sommes de retour sur la Europe Stage (sur laquelle aucun groupe nous a pour le moment convaincus) pour retrouver nos très chers Frenchies de We Are Match. Paco et Simon sont surexcités et déambulent sur scène entre performance musicale et transe.
Des requins gonflables voltigent dans le public sur The Shark et Shores notamment. Il est trop tôt, le public est peu nombreux et peu motivé ce qui complique les choses pour se mettre dans l’ambiance. Le concert se termine sur Speaking Machines. Une chose est sûre, We Are Match mérite mieux qu’une petite scène à 15h mais chaque chose en son temps !
| Voir aussi : l’interview vidéo barrée de We Are Match par Indeflagration
Chk Chk Chk (!!!) enflamment le Sziget Festival !
18h, nous attendons le début du concert. Mais !!! se fait attendre, que peut bien faire Nic ? A 18h24 le public, de plus en plus nombreux, commence à huer mais Nic et sa bande arrivent à 18h29. A première vue, les musiciens ont tous l’air d’avoir des vies bien rangées et leur style tranche avec la folie du groupe.
Nous nous demandions qui était le singe de la pochette du dernier album, As If, mais il s’agit sûrement de Nic Offer, le chanteur. Ce dernier ne s’arrête jamais, entre grimaces, danses folles à la Mick Jagger, chorégraphies sensuelles avec la puissante chanteuse, Lea Lea, et autres facéties (micro dans la bouche, bains de foule…). Le groupe enchaîne une heure de concert sans s’interrompre dans la dépense d’énergie.
Folie et abus de vocoder sur All You Writers (sur laquelle Nic Offer et Daniel Gorman échangent leurs rôles) :
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Nous repassons un court instant sur la World Music Stage et pour voyager cette fois-ci vers la Finlande de Värttinä. Les trois chanteuses nous transportent dans leur lointaine contrée scandinave à grand renfort de musique folklorique. Nous ne comprenons rien au finnois mais nous nous laissons aller volontiers.
Muse, Psycho Killer ?
A 20h30, nous attendons les Britanniques de Muse sur la Main Stage qui débutent 4 minutes plus tard (ils sont bien plus ponctuels que Rihanna). Le show débute avec Psycho et son fameux sample de Full Metal Jacket. Ce concert est ce que l’on pourrait qualifier de propre. Le bon Matthew Bellamy mène un concert sans faute mais qui manque clairement d’émotion ou d’un je ne sais quoi qui pourrait le rendre mémorable. Ce concert est plein de morceaux emblématiques,
de Hysteria et son solo de bass en intro (Christopher Wolstenholme est, comme toujours, bouillant), Madness, Time is Running Out, Supermassive Black Hole, Uprising… Le groupe joueaussi Map of the Problematique pour le plus grand plaisir d’Indésilver. Dandy est lui séduit à la toute fin du concert, lorsque le thème de Once Upon a Time in the West le prend aux tripes : il s’agit de l’intro live du Knights of Cydonia qui clôturera le concert.
La soirée se finira en toute beauté grâce à Yamina et Breathe Carolina qui nous feront danser et dépenser une dernière fois nos calories sur l’île d’Obuda.
Une fin en apothéose pour notre premier Sziget Festival !
Si tu as raté les reports de nos 2 premiers jours au Sziget Festival 2016, les voici :
- Jour 1 : la folie Die Antwoord et les étonnants Skunk Anansie
- Jour 2 : reggae slovaque, duo italien et Rihanna