NOUVEAUTÉ – #145 – Si vous aimez Ewan McGregor, les kilts, les “r” qui roulent et surtout crier shite pour manifester votre mécontentement ou votre stupéfaction, il vous faut probablement de la musique écossaise…
Si (malheureusement) vous ne pouvez point souffrir le son de la cornemuse, aucun problème ! Nous avons pour vous The Twilight Sad, groupe de rock alternatif, indé et post-punk, se décrivant comme “folk with layers of noise”, né en 2003 dans la lointaine contrée calédonienne.
The Twilight Sad est un anachronisme musical imprégné de culture écossaise que l’on situe à mi-chemin entre rock agressif des Eighties et grunge des Nineties. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont séduit les mythique The Cure, qu’ils accompagneront lors de leur tournée US en 2016.
Leave The House – “Isnae noisy but bonnie celtic music!”
A l’origine, Òran Mór Session est un EP regroupant les versions épurées de cinq morceaux du quatrième album studio du groupe écossais, Nobody Wants to Be Here and Nobody Wants to Leave (2014), auxquelles s’ajoute une cover du compositeur-chanteur-violoncelliste américain Arthur Russell. Si cet album studio est déjà plus langoureux que les précédents, l’enregistrement à Òran Mór (espace artistique avec bar, restaurant et auditorium accueillant une multitude d’événement culturels au cœur de Glasgow) s’inscrit dans une “mélodisation” folko-mélancolique du groupe.
Version acoustique de Leave The House (Òran Mór Session)
Le 16 octobre dernier, The Twilight Sad a réédité Òran Mór Session dans une version allongée, pour notre plus grand plaisir… Cette version compte trois titres supplémentaires (et donc neuf morceaux) parmi lesquels se trouve une version purifiée de Leave the House, notre coup de coeur. Ce morceau, en cohérence avec le reste de cette session acoustique, est très différent de l’environnement rock et punk des premiers albums du groupe. En mettant de côté leur énergie brute et “bruyante”, leurs sons saturés et leur (omniprésente) batterie, les Écossais de The Twilight Sad découvrent leur véritable talent de musiciens folk, porté par la voix du chanteur (James Graham) et leurs influences celtiques presque mystiques.
La mélancolie de Leave The House est exacerbée dans cette version acoustique, intimiste et sans artifice (guitare sèche et piano). Avec son atmosphère envoûtante (qui nous rappelle l’univers musical d’Antony & The Johnsons) elle est tout aussi magique que la version studio qui est cependant plus onirique et plus rock (et qui elle nous fait penser à ce que peuvent faire les Anglais de Dry The River). Si les amateurs de rock, purs et durs, préfèreront assurément la version originale et ses variations puissantes et explosives, les amoureux de folk, calmes et sensibles, pencheront probablement pour cette version revisitée. Mais nous, nous ne pouvons (savons) pas choisir…
Ce morceau a eu le mérite de nous montrer que The Twilight Sad n’a pas besoin de sons lourds et électriques, ni même de percussions pour nous enchanter. Ils ont du talent à l’état pur. Ce fut aussi l’opportunité d’évoquer, avec (un peu moins d’) un an de retard, un très bon album de rock alternatif (Nobody Wants to Be Here and Nobody Wants to Leave) ainsi que le très bon EP acoustique qui en découle.
Version originale de Leave The House (Nobody Wants to Be Here & Nobody Wants to Leave)
En définitive, ceux qui parlent le gaélique le savent déjà, tout est dit dans le nom, nous avons ici affaire à une belle illustration de l’òran mór, the great melody of life. Sur ce, terminons à l’écossaise : lang may yer lum reek (puisse votre cheminée fumer longtemps) !
Bonus : Last January de The Twilight Sad (Nobody Wants to Be Here and Nobody Wants to Leave)
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