Ça y est, on y est. Metronomy, qui nous teasait son nouvel album Metronomy Forever depuis la sortie du single Lately fin mai, a enfin rendu public son septième album le 13 septembre.
Et comme son nom l’indique, c’est bien cet album qui pourrait faire de Metronomy un des groupes les plus importants de la pop anglaise, non plus réduit aux valeurs sûres que sont The Look ou The Bay bien placées au warm up d’une soirée par quelqu’un qui se prétend pointilleux sur sa musique.
“Metronomy ? J’adore ! Ils deviennent quoi eux ? Ils tournent encore ? Ça passait sur Virgin 17 ça, non?”
Salted Caramel Ice Cream, l’apéritif parfait
Je dois l’avouer, le premier single Lately m’avait un peu refroidi avec sa structure très similaire à beaucoup leurs anciens titres : longue intro, riffs assez répétitifs et guitare très simple appuyant tout le morceau. Heureusement, la sortie de Salted Caramel Ice Cream m’a tout de suite remis sur les rails.
Ce son très pop, à deux doigts de donner l’impression d’écouter un bonbon ou en tout cas d’entendre des couleurs, m’avait effectivement mit en tête de me remettre à la glace. Notamment avec son clip très bien foutu, première réalisation de Joseph Mount (chanteur et guitariste du groupe) et son entrain assez franc. Salted Caramel Ice Cream est un morceau qui ne se prend pas la tête tout en étant produit avec une intelligence assez rare. Le plus surprenant étant probablement la facilité avec laquelle le groupe joue le morceau en version acoustique, qui sonne étonnamment bien et ce même sans tous les synthés originaux.
Le dernier single Wedding Bells a ensuite donné le ton de l’album. Gros riff synthétique accompagné par une basse puissante et une petite guitare “juste ce qu’il faut”. L’album promet d’être un mix parfait entre tout ce que Metronomy fait de mieux.
Metronomy ? Forever !
Mais passons aux choses sérieuses. L’album en lui-même est maintenant sorti, et peut facilement se targuer de ne pas exister qu’à travers ses singles.
Beaucoup plus personnel, Metronomy Forever suit la trame du Summer 08 sorti il y a 3 ans (déjà!) qui comportait déjà des morceaux plus calmes comme Night Owl. En effet, ce nouvel opus fait le travail de lier le Metronomy de l’époque de French Riviera à une nature plus mature, plus doux, et plus nocturne.
L’album est composé en trois grandes lignes : les singles (Salted Caramel Ice Cream, Wedding Bells, Lately, etc), ses interludes – parfois très intelligents, rappelant ou annonçant certains titres plus éloignés dans l’album – et ses parties beaucoup plus expérimentales. On navigue entre balades electro pop dans Upset My Girlfriend ou la simple mais géniale Ur Mixtape jusqu’aux tracks purement instrumentales plus orientées électro. Ces dernières équilibrent l’album de passages parfois très underground. Mention spéciale à Forever is a long time, qui ressemble bizarrement trop à une version dub de la vidéo du cafard qui danse sur un a cappella autotuné au max. Je vous laisse juger :
Avec des lyrics beaucoup plus personnels, Metronomy questionne – à défaut de la vision de soi-même – des thèmes comme les déceptions amoureuses (Upset My Girlfriend, Wedding Bells, Lately), l’insécurité avec Insecurity et The Light, mais aussi des retrouvailles avec l’amour avec Salted Caramel Ice Cream ou encore la très excitée Sex Emoji. Un morceau produit, sans grande surprise, par Quentin Dupieux.
Nos coups de coeur : The Light et Ur Mixtape
The Light s’inscrit probablement dans la lignée des meilleures chansons de Metronomy grâce à sa pop wave appuyée par un couple de basse/batterie plus que solide et des lyrics rappelant bizarrement la manière particulière qu’avait Samantha Urbani de chanter chez Friends.
Conscients de la force des lignes de basse produites par Olugbenga Adelekan, cet album est probablement celui qui lui donne – avec la batteuse Anna Prior – le plus de place au milieu de synthés très wavy et nocturnes.
Quelle meilleure façon de terminer l’album que sur Ur Mixtape ? Somme de tous les thèmes abordés dans l’album, le morceau met en scène un personnage retrouvant le frère de la femme qu’il aimait, à qui il avait fait une mixtape il y a 10 ans de cela. Et celui-ci l’aborde en toute simplicité.
“You loved my sister, and I loved your mixtape, so let’s have a drink mate.”
Comme quoi, la musique sera toujours la solution.
Metronomy défendra son album lors de deux Olympias déjà complets à Paris les 15 et 16 octobres, et au Vega de Copenhague le 29 octobre (on y sera !)
