Lady Jane – The Rolling Stones (1966)
Enregistrée sur Aftermath (1966), le premier album n°1 des Rolling Stones outre-Manche, Lady Jane est originale sur tous les plans. C’est d’abord une chanson des plus calmes et mélodieuses, contrastant avec l’ardeur de Paint It Black issue du même album. Entre une cithare jouée magistralement par Brian Jones, l’absence frappante de percussions, la voix de Mick Jagger douce et soignée comme rarement entendue depuis 50 ans que les Rolling Stones existent, elle détonne tout à fait. Très nostalgique, Lady Jane développe une atmosphère délicate aux airs orientaux, très loin de la révoltée Sympathy For The Devil, qui retentira ou plutôt rugira sur les ondes deux ans plus tard.
Borrowed Tune – Neil Young (1974)
Borrowed Tune est un plagiat de mélodie assumé pour Neil Young, jusqu’à le révéler même dans les paroles du morceau :
“I’m singin’ this borrowed tune
I took from the Rolling Stones,
Alone in this empty room
Too wasted to write my own.“
Pas de cithare et d’arpèges de guitare, mais un harmonica et un piano. Le grain de voix de Neil Young donne une toute autre perspective à ce morceau sur l’album Tonight’s The Night, sorti en 1974, sans doute l’un des albums les plus sombres du Canadien. D’une ballade pleine de nostalgie, de douceur et de chaleur, adressée à une jeune femme, on passe avec Borrowed – et donc “transformed” – Tune à une complainte mélancolique et déchirante, toute en introspection. Neil Young fait entrer la mélodie dans son univers acoustique et folk, où l’émotion compte plus que la technicité.
Priorité au ressenti
Pour cette priorité donnée au ressenti devant la perfection technique et mélodique, en particulier dans la voix – mais aussi du point de vue musical avec l’usage de la cithare et de l’harmonica, instruments dont le charme est fondé sur leur fébrilité naturelle -, Neil Young et Mick Jagger sont si proches que ce parallèle permet d’exhiber leurs qualités propres…
… de manière flagrante