Rétro du mardi #18 – Quelque part en Allemagne, dans les années 60, cinq GIs s’ennuyaient. Ils se proposèrent donc de former un groupe de musique. Après la fin de leur service, comme ils s’ennuyaient encore, ils décidèrent de se tonsurer la tête, pour rigoler. Histoire d’avoir un look un peu cohérent, ils se mirent à porter des robes noires et des cordes de pendu autour du cou. The Monks étaient nés.
Un coup de rasoir provocateur
Cette grande subtilité dans les costumes se retrouve dans leur musique, brutale et primitive, avec une voix qui beugle plus qu’elle ne chante et des paroles qui ne mâchent pas leurs mots. On peut le constater sur Monk Time, la piste qui ouvre l’album : au milieu de l’espèce de flux criard, on entend “Why do you kill all those kids over there in Vietnam?” (on comprend soudain pourquoi le disque n’est pas sorti aux Etats-Unis). Un son violent, des paroles contestataires et provocatrices… Le punk n’a rien inventé. Et là, il y a du clavier bien dissonant en bonus.
Le début de Monk Time fait aussi penser à Astronomy Domine sur Piper At The Gates Of Dawn, premier album de Pink Floyd sorti un an après, avec cette note aigüe et répétée qui s’oppose aux riffs de guitare bien fuzzée…
Quand on pense que ce premier et dernier album studio de The Monks est sorti en 1966, il n’est pas étonnant de voir que le public n’y comprenait pas grand-chose… La légende raconte qu’un spectateur a même essayé d’étrangler leur chanteur pendant un concert pour cause de blasphème ! Tombés dans l’oubli 50 ans plus tard, un bon nombre de groupes reconnaissent pourtant aujourd’hui l’influence de The Monks, des Beastie Boys aux Dead Kennedys en passant par The Fall.
Chaque mardi, retrouve un morceau rétro* sélectionné avec soin, décortiqué et partagé sur Indeflagration pour le délice de vos oreilles en quête de souvenir ou de fuite du temps présent. Tout cela afin de tenter de fusionner les époques par la musique.
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* le mot sexy pour « vieux »