Vendredi 11 août – Jour 3 du Sziget Festival 2017 – Après une (très) longue nuit de sommeil, nous sommes enfin d’attaque pour rejoindre l’île Obudai pour une nouvelle journée du Sziget Festival qui s’annonce fascinante.
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19h – Avant de profiter du concert de PJ Harvey sur la Main Stage, l’heure est à la découverte gustative. Flagrant Délice commande un Unicum, boisson typiquement hongroise. Socrate Flagrant suit en voyant qu’il s’agit d’un shot.
* Interlude historique *
D’après l’encyclopédie libre du web – Wikipédia -, l’Unicum fut présentée à l’empereur Joseph II d’Autriche en 1790 par Jozsef Zwack qui se serait écrié “ça c’est unique !”. Toujours fabriquée de la même manière, la recette de cette liqueur, vieillie dans un fût de chêne, comprendrait plus de quarante plantes médicinales.
* Fin de l’interlude historique *
En réalité, on a plutôt l’impression d’ingérer une quantité conséquente de bain de bouche. C’est unique, certes.
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PJ Harvey en enchanteresse à la voix puissante
19h30 – Polly Jean Harvey aka PJ Harvey entre en scène accompagnée de 9 musiciens mâles. Seule présence féminine, la Britannique arbore un ensemble noir, dont on notera en particulier les 2 plumes qui encadrent sa tête, à rendre tout Gaulois jaloux, et les sublimes boots compensées. Sans écraser ses partenaires parfaitement mis en valeur, sa présence irradie cependant l’audience.
Avec sa voix puissante et au rendu parfait, PJ Harvey est absolument captivante à regarder évoluer sur scène. Son set moins grunge que bluesy, tout en jeux de percussions, cuivres et maîtrise technique, nous évoque celui vu quelques mois plus tôt de Patti Smith au Byron Bay Bluesfest. C’est rétro, et pourtant on sent une évolution récente dans le style de PJ Harvey, dont les versions en live sont encore plus fascinantes que les versions studio.
Encadrés par de longs et intenses passages instrumentaux, des morceaux issus de toute la riche discographie de PJ Harvey s’enchaînent. On retient en particulier Dear Darkness (White Chalk, 2007) et les captivants Down By The Water & To Bring You My Love (To Bring You My Love, 1995).
Un moment particulièrement fort du concert sera l’interprétation par PJ Harvey de son dernier né The Wheel (The Hope Six Demolition Project, 2016), ainsi que de River Anacostia issu du même album.
Kasabian ont embrasé le Sziget Festival 2017
21h30 – Kasabian ont clairement tué le game au Sziget Festival 2017. Pendant un set d’1h30, les natifs de Leicester – dont, comme tous les groupes britanniques, ils soutiennent le club de football -, ont enchaîné tube sur tube. Underdog et son riff ravageur, Shoot The Runner, You’re In Love With a Psycho, Club Foot, Re-Wired, Treat, le récent stevie…
Tom Meighan et Sergio Pizzorno, arborant avec fierté son bandana d’une laideur légendaire, mènent Kasabian sur la route d’un son d’une lourdeur phénoménale. C’est fort, c’est intense, c’est ROCK !
Pour le final, l’un des plus gros succès du groupe Fire achèvera de rendre l’audience complètement dingue. Le public reprend les choeurs d’une seule et même voix. Les Britanniques sortent de scène en rockstars, après une performance dantesque.
Petit tour chez Clément Bazin
23h00 – Nous faisons un tour du côté de l’Europe Stage pour jeter une oreille au set de Clément Bazin, que nous avions apprécié aux iNOUïs du Printemps de Bourges il y a 2 ans. Devant un public presque exclusivement composé de Français et qui s’épaissit un peu suite à la fin du set de Kasabian, Clément Bazin déroule des mélodies et samples agréables, mais qui ne nous transcendent pas plus que ça. Difficile d’assurer quand on est seul sur scène, devant ses platines, en extérieur.
La belle surprise Lovely Quinces
23h20 – Seule sur scène, Dunja Ercegović aka Lovely Quinces l’est aussi. Et pourtant, la Croate parvient tout à fait à transporter son public sur la toute petite Music Box, perdue au milieu de l’île.
Lovely Quinces, simplement accompagnée de sa guitare, fait profiter de son sens indéniable du rythme et de sa superbe voix puissante avec des effets reverb très originaux. Comme sur Wrong House, son plus gros succès à ce jour :
La jeune musicienne au sourire ravageur agrémente les transitions entre ses morceaux d’anecdotes assez sensationnelles. Petit condensé :
“My mother would be pissed if she saw that I swore so much. Actually I’m not sure it’s true. When she gets bored, she sends me dick pics she finds on the Internet. That’s my mother.”
Ou encore, avec un immense sourire :
“I learnt one thing in Hungarian: pussy, pussy!!! Something pussy…”
(En réalité, il s’agit de puszi, qui signifie ‘bisou’. Nous nous sommes également fait avoir au début).
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Lovely Quinces sait également parfaitement comment motiver son public avant de jouer, avec des introductions de morceaux pleines d’entrain comme “This song is really really really depressing” ou “I love you too, if you buy me dinner first!”.
Lovely Quinces, c’est une des plus jolie découvertes de ce Sziget Festival 2017 jusqu’ici. Nous avons d’ores-et-déjà dévoré ses deux EP : le plus acoustique No Room For Us (2013) et le plus sombre et sensuel Meet Me In Moscow, Pt. 1 (2016). La deuxième partie est prévue pour l’Automne, be ready! En attendant, on vous laisse sur le captivant Tide :