Nous avons eu la chance de rejoindre Puggy en backstage du Sziget Festival 2017 pour une courte mais intense interview. Leurs inspirations, l’Europe, la scène française… Tout y est passé en un éclair vif et marquant.
| Voir aussi : le live report de leur concert au Sziget Festival 2017
Le Sziget, la Belgique, l’Europe…
Alors juste pour commencer, ‘Puggy’ ça vient d’où ?
Matthew Irons : Comme pour vous ça s’est choisi très vite et on ne se souvient plus très bien pourquoi. Il n’y a pas un narratif stable. On ne voulait pas de nom qui commence par “The” parce qu’à l’époque il n’y avait vraiment que ça. On voulait quelque chose de court, qu’on ne prenne pas au sérieux, qui soit catchy. Puggy.
Pour votre première fois au Sziget Festival, vous avez kiffé ?
Matthew : Ouais ! Il faisait chaud quand même, on avait le soleil dans les yeux.
On s’est demandés comment vous aviez fait pour garder vos vestes…
Romain : Moi je n’ai pas eu le temps de la mettre ! Et je suis bien content finalement, même si c’est un peu la marque de notre tournée Colours.
Ziggy : Ici ce n’était pas une bonne idée [rires]
Et vous avez un bon groupe de fans en tout cas, c’est impressionnant !
Matthew : Oui, quand on a dit « qui vient de Belgique ? » et que tout le monde a hurlé, c’était assez fou. On a joué sur la place des Palais à Bruxelles hier soir. Et il y a des gens qui étaient là hier soir qu’on a revu dans l’avion pour venir ici.
Un Français, un Anglais, un Suédois… Et vous êtes un groupe belge ?
Matthew : Géographiquement, le groupe est belge. Il s’est formé à Bruxelles, on vit à Bruxelles, j’ai grandi à Bruxelles. Le groupe est belge tout simplement, c’est un fait. On revendique notre belgitude, les expressions qu’on peut dire. On est Européens aussi.
Justement, vous avez joué sur l’Europe Stage, vous revendiquez cette culture européenne ?
Matthew : Complètement ! On est bruxellois belges, mais on a une philosophie et une idéologie européennes très forte. On trouve ça cool, mais ce n’est pas cool pour tout le monde.
Ziggy : Surtout depuis que tu n’es plus dans l’Europe [rires]
Matthew : Je vais aller me chercher un passeport belge, je crois.
« En une journée à répéter ensemble, on avait déjà un ou deux morceaux prêts »
Colours est sorti en 2016. Le prochain album de Puggy, c’est pour quand ?
Matthew : Là on vient de finir de travailler sur la B.O. du film d’animation Bigfoot Junior qui sort partout dans le monde. C’était une chouette sortie pour nous, comme on y a passé plusieurs mois. Là on finit la tournée des festivals, et on va commencer à travailler sur le prochain disque. Ça prend du temps de faire une nouvelle création. On a sorti Colours il y a 1 an, entre la tournée et cette B.O., il faut compter au moins 2 ans entre les disques.
Ça vous a plu de bosser sur une B.O. ?
Ziggy : Oui, c’est très différent ! On ne travaille pas que pour nous. Nous ne sommes pas les trois seuls à prendre les décisions, on travaille avec un réalisateur. C’est hyper inspirant. On travaille avec les story board, l’animation.
Matthew : On est cinéphiles à la base, donc travailler sur un film comme ça c’était très enrichissant.
Vous vous organisez comment pour composer ?
Matthew : On est toujours ensemble. On est tous les 3 multi-instrumentistes. Toute idée est une bonne idée, qui que ce soit. Par exemple, Ziggy est le meilleur pianiste donc si j’écris quelque chose j’essaie quand même qu’il le joue. Il n’y a pas de hiérarchie. Une bonne idée est une bonne idée.
Vous avez une super entente sur scène, on l’a vu. Vous êtes d’abord potes ou ce sont des rapports plus professionnels ? Vous vous êtes rencontrés comment ?
Matthew : On n’est pas potes on s’entend pas en fait, nous sommes indépendantistes [rires]
Romain : C’est pour ça qu’on a des couleurs de veste différentes.
Matthew : Plus sérieusement, on s’est rencontrés en tant que musiciens, on fait partie de la clique des musiciens bruxellois. On jouait dans d’autres groupes, on s’est repérés et un jour l’occasion s’est faite de jouer ensemble. Je crois qu’en un jour on avait déjà un ou deux morceaux. On a décidé de faire un groupe ensemble, on a tout lâché et plus fait que ça. Juste des jobs alimentaires avant que ça ne commence vraiment.
« Notre diversité de goûts est ce qui fait le son Puggy »
Vous avez des goûts similaires ?
Matthew : Je crois que ça nous a donné beaucoup de force d’avoir justement des goûts différents, et c’est ce qui fait un peu notre son. On n’était pas une bande de potes aux mêmes goûts qui décident de monter un groupe. On avait des backgrounds différents, pas tous les 3 fans d’un même groupe avec l’envie de faire partie d’un clan. On respecte chacun les influences des autres et on s’en inspire. Quand on a commencé à jouer, on s’est rendus compte qu’on écoutait des choses très différentes. Ziggy étant suédois on a découvert plein de groupes indés suédois qu’on n’aurait jamais pu découvrir autrement. Étant anglais, il y a toute l’histoire du rock anglais, et Romain étant français… Bah on a bien mangé [rires]
« Phoenix devraient être une des plus grandes fiertés de la France »
Justement, Puggy s’inscrit dans la nouvelle scène belge, mais vous pensez quoi de la nouvelle scène française ?
Matthew : Un truc que je comprends pas ce sont des mecs comme Phoenix, toujours pas reconnus à leur juste valeur en France. Ça devrait être énorme, une fierté de la France et ce n’est toujours pas le cas. Ils ont très bien marché aux États-Unis, c’est un groupe qui nous a énormément influencés. La production de Philippe Zdar de Cassius sur Wolfgang Amadeus Phoenix est un vrai modèle. Il y a aussi Hyphen Hyphen qu’on a découverts à leurs débuts sur un festival, on avait flashé. On leur souhaite le meilleur pour le 2e disque !
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Et vos influences de manière générale ?
Matthew : On se retrouve autour des grands classiques, The Beatles, The Rolling Stones, Queen, Jimi Hendrix, The Doors, beaucoup de jazz aussi, pas mal de métal et de rock, Metallica, Megadeth… Beaucoup de Guns n’Roses, Ziggy beaucoup de Radiohead.
Ziggy : On se retrouve aussi sur le fait qu’on écoute beaucoup de choses différentes, et qu’on observe de nouvelles choses, une production dingue par exemple. Il y a un partage constant d’inspirations entre nous.