On entend parfois dire que le rock français s’adresse davantage à notre tête et le rock anglais plutôt à nos fesses… Et pour nos amis belges, qu’en est-il ? Si l’on se réfère à Balthazar, le groupe montant de la scène rock flamande, c’est définitivement du côté outre-manche que le rythme se situe. Voilà sorti leur dernier opus Fever, le quatrième en dix ans. Et cette pépite hivernale est dessinée pour nos hanches assurément !
Leur Fever nous gagne illico après seulement quelques écoutes. C’est tout simplement étonnant de se rendre compte que Balthazar n’a rien perdu de sa marque de fabrique. Toujours une forme de mélancolie, mais cette fois un grain de folie s’est emparé de nos dandys belges. Cette sortie était très attendue après le départ de la violoniste Patricia Vaneste (remplacée par Tijs Delbeke). Le duo emblématique de Courtrai, Jinte Deprez et Maarten Devoldere a su rebondir avec un son renouvelé.
Balthazar livrent un album enjoué et accrocheur
Mais alors où sont-ils allés puiser cette énergie empreinte de sensualité ? Il est vrai que les deux leaders de Balthazar mènent depuis quelques temps des carrières solos dans les groupes Warhaus pour Maarten et J.Bernardt pour Jinte. Ces escapades leur ont permis de travailler d’autres sons et oser sortir de leurs sillons. Leurs retrouvailles studio ont généré un réel enthousiasme et surtout cette envie de faire un album enjoué, taillé pour le live. On les retrouvera tout au long du printemps sur tout le vieux continent.
Pour comprendre la réussite de Fever, il faut commencer par l’omniprésence de la basse qui déverse un gimmick réjouissant et entêtant. Et si l’on y ajoute une forte connotation groovy et des relents de soul et funk, on a donc ici la recette de cette pop dansante, dessinée pour de belles soirées endiablées et fiévreuses.
Les titres sont accrocheurs, et la voix de Jinte nous caresse le tympan, cet homme a du velours dans la gorge assurément ! Maarten, quant à lui, offre un bel équilibre avec un ton plus grave presque en tension.
Des titres irrésistibles entre basse groovy et sobriété élégante
Le groupe n’a pas jeté par les fenêtres ses penchants pour les compositions sombres et minimalistes car quelques titres comme Whatchu Doin’, Grapefruit ou Phone Number restent dans cette veine où l’on décèle toujours une tension dramatique. Mais la folie s’empare d’eux et, par effet de contamination, de nous-mêmes avec plusieurs titres irrésistibles. Fever lance les hostilités sur la face 1 de l’opus, Entertainment fait monter la température en préambule de la face 2 et Wrong Vibration offre pour le coup de good vibes pour onduler et vraiment lâcher les hanches.
Les soirées à venir s’annoncent parfaites en votre compagnie messieurs ! L’amour est au coeur de l’album et même si les ruptures occupent pas moins de quatre titres, l’ondulation nous gagne et le rythme s’empare de notre corps. La fièvre belge est désormais au catalogue grâce à Balthazar et cela risque de monter bien haut avec les premières chaleurs…