Spécial confinement #10 – Immensità de Andrea Laszlo De Simone, ballade italienne douce et contemplative

Antipasti

Que nous comprenions ou non l’italien, nous pouvons l’affirmer, nous sommes fascinés par cette langue et par sa musicalité. Elle évoque pour et en nous la joie simple et humble du Méditerranéen (L’Italiano, Toto Cutugno), un été plein d’amour passionné (Sapore di Sale, Gino Paoli) , la mélancolie d’un amoureux déçu (Ho Capito Che Ti Amo, Wilma Goich). L’italien nous fait voyager hors du temps, dans un monde d’émotions intenses. C’est pourquoi, il est grand temps pour nous d’écouter de la musique italienne, cela nous sera forcément bénéfique.

Primi e secundi piatti  – Andrea Laszlo de Simone, l’immensité d’un italien moustachu trop peu connu

Le sublime EP d’Andrea Laszlo de Simone, Immensità, fera amplement l’affaire. Bien sûr qu’Andrea Laszlo de Simone chante en italien et que cela nous séduit, mais ce n’est pas tout. Les mélodies de cet EP, à l’image de sa pochette spatiale, nous offrent un moment suspendu qui mériterait de durer plus de vingt petites minutes. Suspendu car on ne saurait le dater ni savoir où il nous fait voyager.

Dans le morceau Immensità, il y a des cloches, des chœurs féminins, des arpèges de guitare, des cordes et une batterie légère. Ils nous rappellent la musique italienne, un brin kitsch, des années 50, avec une touche symphonique en plus. Puis, arrive un son de micro (un peu) sale. Ce mélange nous perd et c’est sans compter sur le clip très années 80 qui ne fait qu’accentuer la confusion. Ce doux mélange s’achève sur fade out qui nous laisse comme un goût de trop peu.

Cet EP est un équilibre parfait entre instruments acoustiques, sons électroniques et une belle voix masculine. Les mélodies pop folk mélancoliques nous invitent à l’abandon et à la contemplation. Regarder le soleil ou la pluie, assis dans notre canapé, la cigarette aux lèvres. Songer aux beautés d’un monde extérieur qui nous échappent.

Mistero illustre parfaitement cet état contemplatif, après la déflagration de l’intro futuriste nous nous laissons emporter par un motif tourbillonnant et entêtant. C’est le mystère qui nous envoûte, nous hypnotise, nous ravit.

Conchiglie, c’est la pluie mais aussi la douceur d’une simple ballade qui semble enregistrée à l’improviste dans une chambre de poète. Mais qui se révèle finalement être un morceau bien riche et bien construit qui nous emporte pendant plus de 7 minutes et s’achève dans une explosion symphonique.

Dolci – Un précédent album riche et prometteur

Maintenant que nous avons découvert ce merveilleux EP, il serait dommage de se priver des précédentes pépites du jeune Turinois moustachu et notamment de Sogno l’amore (que vous retrouverez dans la très recommandable mixtape « Confinée épisode 1 » de Prieur de la Marne à partir de 1’40’’).

Si Immensità n’a pas satisfait notre besoin d’italien, nous pouvons écouter l’album Uomo Donna (ce qui signifie, évidemment, Homme Femme) dans lequel les expérimentations sonores d’Andrea Laszlo De Simone sont nombreuses : prog (Uomo Donna), pop rock et classique (Vieni a salvarmi), variété italienne (Meglio) ou électro (Eterno Riposo, Gli uomini hanno fame), et toujours romantique (car comme le titre l’indique, ça parle essentiellement d’amour).

Langue de Dante, que serions-nous sans toi ?