LP : Javelin
Artiste : Jordan Klassen
Labels : Nevado Music
Pays : Canada
Styles : rock indé, folk
Date de sortie : 19 février 2016
Écouter et télécharger l’album
Note Indeflagration : iiii (futur indispensable)
Le baromètre de notation Indeflagration évolue de i (déconseillé) à iiii (futur indispensable) – Détails de la note au bas de l’article
Jordan Klassen c’est avant tout de la folk apaisante à la Patrick Watson ou à la Sufjan Stevens. Le parallèle avec le deuxième (lui aussi Nord Américain comme seulement 355 839 883 autres personnes) mérite d’ailleurs d’être approfondi. Comme Sufjan, Jordan ravit nos sens avec une ribambelle d’instruments (plus ou moins) insolites et inconnus, fait partie du CAFMIT (Club Assez Fermé des Multi-Instrumentistes Talentueux) et est le (quasi) unique performer de son album.
Cependant, Klassen a une voix moins racée que celle de Stevens mais tout aussi charmante et bien plus cristalline et lumineuse. A la traditionnelle mélancolie folk de Sufjan Stevens se substitue ici une chimère d’émotions, de styles et de rêves. Jordan Klassen transcende la complainte folk en nous conduisant dans un univers onirique, féérique et mystique.
Invitation au voyage
S’il s’inspire autant de ses démons et de ses angoisses que de ses joies et de sa nostalgie, l’impression qu’il nous laisse est toujours celle d’une quiétude profonde qui nous fait bien vite oublier notre métro-boulot-dodo quotidien. Il suffit d’une paire d’écouteurs pour que s’évader avec le jeune Canadien qui nous fait plonger dans son monde candide et solaire à la Kishi Bashi (particulièrement dans le morceau Baby Moses).
Une chimère folk
Construit comme un bloc à écouter en boucle, Javelin n’en est pas moins riche et varié :
- Les percussions tribales minimalistes, les vents amérindiens et les sonorités celtiques inscrivent bel et bien l’album dans le New Age et rendent sa musique des plus relaxantes.
- La voix légère et parfois haut-perchée de l’artiste, qui est indissociable d’arpèges de guitare sèche, nous ramène aussi aux valeurs sûres de la folk des Sixties telles que Paul, Peter & Mary (Miles) ou Simon & Garfunkel (Delilah…).
- L’écriture parfois grandiloquente et facilement efficace évoque aussi chez nous les musiques de cinéma à la Vangelis ou Morricone (Light in the Evening).
- Ajoutons à cela violons, guitare électrique, moult synthétiseurs, instruments intriguant et difficilement identifiables (dans St Fraser qui pourrait nous faire penser à One Dove d’Antony & the Johnsons)… Et nous avons là un cocktail surprenant mais qui n’en est que plus efficace (oubliez votre pseudo-ami qui vous conseille de fuir les mélanges !).
Un album Reposant, Doux & Céleste
Arpèges, vibrations, échos… Tout est réuni pour nous donner l’illusion de partager 40 minutes de rêves, entre fantasmes et souvenirs brumeux, avec l’artiste qui nous livre là un album de New Age Folk plus que réussi.
Que vous soyez un yuppie dépressif, un yoguiste convaincu ou un jeune parent stressé, cet album est fait pour vous et est un véritable produit anti-stress.
Soit dit en passant, notre coup de cœur est sans doute Baby Moses, ses cordes à la rythmique syncopée, sa voix masquée au couplet et son refrain explosif. Mais pour conclure, quoi de mieux que No Salesman, extrait captivant de la session de Jordan Klassen à notre Studio Flagrant :
Notre note pour Javelin de Jordan Klassen : iiii
Ça devrait faire un tabac, ça fait beaucoup de bien, en toute simplicité.