Il est 21h00 ce lundi 6 novembre, les lumières s’éteignent et Frànçois and the Atlas Mountains arrivent sur la scène. Le groupe nous offre une entrée tout en douceur et en poésie pour sa première chanson. Un groupe de danseurs masqués, munis de miroirs, habille cette ballade d’une chorégraphie étonnante et originale mêlant jeux de réflexions lumineuses et trompe-l’œil stupéfiants.
Danseurs et musiciens ne font qu’un
Puis les chansons défilent et les danses continuent de nous surprendre, se fondant parfaitement au jeu des musiciens et aux différentes ambiances du concert. Elles prennent la forme d’un tableau dynamique d’ombres chinoises, de ballades ondulées sur des routes psyché-pop, de danses tribales sur des rythmes élancés. François s’abandonne corps et âme à ses chansons, jusqu’à sembler parfois complètement possédé (comme en témoignent certaines photos).
La Fille aux Cheveux de Soie (chronique) nous est servie sur un plateau d’argent avec une expansion, en direct, du décor scénique spécialement pour l’occasion. Les danseurs et danseuses exécutent leurs danses aux 2 étages et 4 coins de la salle.
Des ballades oniriques sublimées en live
Frànçois and the Atlas Mountains excellent dans les ballades oniriques qui rappellent parfois celles de notre petit protégé Julien Barbagallo. L’atmosphère somnanbulique qu’elles véhiculent nous offre de courts moments d’évasion et de rêve qui sont des plus plaisants après une journée de dur labeur. Sans compter la maîtrise de notre chère langue française qui transparaît à travers toutes les chansons. Par des jeux de mots, des jeux de langue et de sonorités impressionnants. On en arrive même à regretter de ne pas avoir de sous-titres pour apprécier encore davantage la finesse de ses textes.
Mais nous avons surtout découvert ce soir le pouvoir énergisant et gospélisant du groupe. À titre d’exemple, les musiciens de Frànçois and the Atlas Mountains se mêlent à des jeux du type « 1-2-3 soleil » avec les danseurs venus les accompagner. Ces derniers suivent au pas près les mouvements des musiciens, à l’arrière de la scène, et s’arrêtent net dès lors que ces derniers se retournent. Ces délires « bon enfant » sur base de prestations techniques d’une qualité incontestable donnent un rendu hors du commun qui nous séduit complètement.
Un spectacle total
Ce concert atteint un réel statut de spectacle tant au niveau visuel, musical, que sensationnel. Sur leurs morceaux les plus rock, les membres du groupe sautent dans tous les sens, dansent sans retenue et électrisent l’atmosphère notamment par des riffs de guitare fulgurants.
L’invité d’honneur Flavien Berger accompagne la troupe sur Apocalypse à Ipsos, l’une de nos chansons favorites du dernier album Solide Mirage, sorti cette année. Nous sommes sous le charme.
Le spectacle continue, les danseurs font une ronde dynamique autour de François Marry, font converger leurs bras et leurs mains vers lui avant de s’emparer complètement de l’artiste qui se retrouve en l’espace d’un instant en suspension au dessus du sol.
De la méditation à la déflagration
Puis il est temps de redescendre sur Terre, et de souffler un peu. Le groupe nous offre une pause méditative en se lançant sur une voie là encore inattendue : celle de chants hébraïques sur fond de musique arabo-mystico-bibliques (nous avons conscience de l’absolu non-sens du terme). La chanson se métamorphose et gagne de l’ampleur, trois beaux et jeunes chanteurs viennent joignant leurs incantations à celle de Big François.
Le rythme s’accélère et il n’est plus du tout question de méditation, mais de déflagration. Et ça, à Indeflagration, ça nous parle. Le nouveau visage du morceau est celui de Be Water, issu de leur album Plaine Inondable, et méconnaissable par rapport à la version studio. Frànçois and the Atlas Mountains la reprennent ici de manière beaucoup plus dynamique, intense à nos yeux… Et à nos oreilles surtout.
Sans surprise, le groupe est rappelé sur la scène pour nous interpréter leurs morceaux les plus beaux issus de leur album E Volo Love (2012). Ils vêtissent leurs têtes de sacs blancs en tissu sur lesquels figurent, par des lignes enchevêtrées, des visages aux larges sourires et aux yeux ronds. Tous les musiciens se placent au premier plan, face au public, et nous invitent à chanter avec eux ce refrain simple et réconfortant qui dit simplement :
« Soyons les plus, soyons les plus beaux, soyons les plus, soyons les plus beaux »
Une certaine idée de l’apothéose par Frànçois and the Atlas Mountains
D’un coup d’un seul, tous les masques volent, quelques paroles mises à nue raisonnent encore, les artistes s’éclipsent progressivement de la scène à reculons… Cela ressemble fort à une fin de show. Mais c’est sans compter sur l’anti-conformisme du groupe, qui aime casser les codes et créer la surprise en permanence. Ni sur le public galvanisant, plus qu’enthousiaste, qui insiste pour une apparition finale. La parenthèse se rouvre le temps d’une toute dernière danse.
François et ses acolytes retournent littéralement la salle sur une chanson parfaitement inconnue au bataillon mais d’une efficacité sans faille. Face à cette explosion d’énergie, on ne peut s’empêcher de se laisser porter et entraîner dans leur danse et, au fond, devenir un peu partie intégrante du groupe…
Nous avons cette agréable sensation en quittant les lieux, d’avoir vécu une expérience hors du commun, et d’avoir assisté au spectacle de toute une salle où nous étions tous autant acteurs que spectateurs. Les good vibes envoyées par François et ses montagnes raisonnent encore par delà notre sortie et nous donnent une envie folle de renouveler l’expérience au plus vite.
Merci Frànçois and the Atlas Mountains, pour ces 1h30 de show et de profusion de joie en continue et à plein régime, nous reviendrons !