Ce jeudi 18 janvier 2017 nous (Indésellée et Indéscriptible) étions au Popup du Label pour une soirée découverte ! Au menu : Venice Bliss en première partie, suivis par Grindi Manberg.
Après un rapide (et très bon) dîner à l’étage (on vous le conseille), nous voilà dans la salle du Popup en compagnie d’une vingtaine d’autres personnes. Cette ambiance très intime nous a permis une réelle proximité avec les artistes, que nous avons pu observer sous tous les angles.
Venice Bliss en première partie, une découverte nostalgique
Venice Bliss, c’est un groupe parisien aux accents assez vintage. Le groupe a sorti un premier album autoproduit en 2015 Pleasure VS Madness et un autre l’année dernière, Times of Confusion, produit par Kernel Panic Records (Eh oui, il faut s’y faire, 2017 c’est bien l’année dernière !). Le groupe a profité de l’occasion pour nous dévoiler 2 nouveaux titres de leur album à venir.
Le style musical de Venice Bliss rappelle à Indésellée Green Day à ses débuts, en un peu plus brouillon. Le groupe fait preuve d’une énergie qu’on ne peut nier, mais elle reste un peu sur sa faim. Peut être est-ce le charisme du chanteur, qui ne dépasse pas le niveau de celui d’une moule ? Ou la salle qui reste très froide malgré l’énergie dispensée par VB ?
Les artistes, qui ont l’air de vrais geeks – par leur style vestimentaire – perdus sur la route du rock américain d’il y a 10 ans, semblent ne pas avoir trouvé l’harmonie qui leur permettrait de dépasser le stade de “garage band”. Indésellée aura tout de même bien ri en voyant le bassiste jouer : sa basse au niveau des genoux, celui-ci semble se gratter lui-même plutôt que cette dernière. L’avant dernier morceau – Startin a Way – est néanmoins clairement au-dessus des autres au niveau musical pour nos deux chroniqueurs du soirs. Sans conteste le morceau à retenir.
Indéscriptible a bien plus apprécié Venice Bliss que sa collègue, tout en faisant le même constat : le groupe est jeune, chacun des musiciens a son propre style et une belle énergie se dégage d’eux, mais il est dommage d’avoir l’impression que chacun reste dans son coin. On sent comme un manque de complicité entre les musiciens, peut-être dû à l’étroitesse de la scène…
Au cours du concert, certaines musiques particulières ont attiré son attention.
On pensera à Ordinary Morning (Times of Confusion, 2017) qui marque par sa simplicité, et ses petites envolées, mais aussi à Invert Convert, dont l’intro rappelle les bons vieux morceaux rock fin des années 80, avec un style très Pixies.
Grindi Manberg : OVNI psychédélique
Avec Grindi Manberg, on change totalement d’ambiance. Cette fois-ci, c’est un rock aux accents psychédéliques qui prend place dans la salle.
Pour Indésellée, ce groupe mérite d’être entendu autant (voire plus) en live que bien au chaud chez soi en enregistrement. Les rythmes changent, s’accélèrent, ce qui donne plus de punch à leurs morceaux, contrairement aux enregistrements qui ont un côté lent et mélancolique. Grindi Manberg a donc une capacité d’adaptation à la scène plus qu’appréciable.
Le live – et peut être aussi l’alcool bu pendant la pause – donne vie à une salle jusqu’ici très silencieuse. L’ambiance monte, et la salle se réveille par vagues, portée par la diversité des morceaux du groupe, mais également par la voix et la tessiture étendue de Romain Thominot, le chanteur de Grindi Manberg. Une voix qui par moment semble aiguë et pointue, comme sur les refrains de Say Goodbye (issu de leur EP Fantasized Lumberton, 2014, disponible sur Soundcloud) tandis qu’elle se transforme parfois en voix baillée et aggravée comme sur les couplets de leur dernier morceau joué Sulfur Mine (See The Ferries Fade Away, 2017).
Les multi-instrumentistes sont en osmose, le public est bien plus présent. Bref, le groupe rémois aura beaucoup plus plu à Indésellée que leur première partie Venice Bliss. Comme on dit, chacun son style !
Mention spéciale à la chemise à fleurs du claviériste/choriste/bassiste, qui décroche indéniablement la palme du “meilleur style de la soirée”.
Des morceaux puissants, venus d’un autre monde
Avec ses notes allongées, ses graves, ses échos, et ses voix aigües, Indéscriptible ne saurait décrire avec exactitude la musique entendue ce soir. C’est un spectacle étrange que de voir ces 4 personnes aux claviers, nimbées d’une lumière bleutée. Et ça nous plait !
Le groupe se fait plaisir. Chacun s’éclate, comme ce claviériste qui tape dans ses mains, sur ses genoux, danse, bref, toujours en mouvement ! Et les morceaux ne sont pas en reste, puissants, comme venus d’un autre monde.
Pendant Manchester in Vain, le chanteur donne l’impression de faire l’amour à son micro, et d’oublier le public qui l’entoure. Un régal de voir le groupe à fond avec ces sons presque désassemblés, déstructurés. Le grand coup de coeur d’Indéscriptible est pour Gesture on a Chasm, avec ses alternances de rythmes tour à tour lent, effacés, puis cette montée, cette ambiance, ces jeux d’échos dans la voix. On se laisse porter par la musique et la voix de Romain Thominot.
L’ambiance est décontractée, bienveillante. Grindi Manberg nous font la promo de leur album, disponible à la sortie de la salle, de manière décomplexée. La salle rit.
En résumé, ce concert était un très bon moment, avec une énergie et des voix que l’on ressent et entend bien mieux que dans l’album studio, et de belles découvertes pour nos deux chroniqueurs. De la salle intimiste du Popup, qui rend les artistes beaucoup plus accessibles grâce à sa petite taille, au dîner proposé par le restaurant Popup qui aura ravi nos estomacs en passant par Grindi Manberg qui fait l’unanimité, on retiendra cette soirée longtemps.